Max Cavalera - My bloody roots. De Sepultura à  Soulfly et au-delà .

Autobiographie

Brésil

Metal

Evil Ted

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1 août 2023

" Sepultura. En voilà  un groupe qui enflamme les débats et déchaîne les passions. Certains ne jurent que par la période originelle Max Cavalera (la trilogie "Beneath The Remains - Arise - Chaos A.D"); d'autres préfèrent la période plus récente Derrick Green (plus hardcore avec un groupe qui a su se renouveler sur "The Mediator Between Head and Hands Must Be the Heart" et "Machine Messiah"). En ce qui me concerne les 2 périodes sont différentes et complémentaires. Il est donc vain et stérile de vouloir les opposer à  tout prix. "
Sepultura. En voilà  un groupe qui enflamme les débats et déchaîne les passions. Certains ne jurent que par la période originelle Max Cavalera (la trilogie "Beneath The Remains - Arise - Chaos A.D"); d'autres préfèrent la période plus récente Derrick Green (plus hardcore avec un groupe qui a su se renouveler sur "The Mediator Between Head and Hands Must Be the Heart" et "Machine Messiah"). En ce qui me concerne les 2 périodes sont différentes et complémentaires. Il est donc vain et stérile de vouloir les opposer à  tout prix. Dans cet article il n'est donc pas question de la discographie des Brésiliens, mais de l'autobiographie de son "leader historique malgré lui" : Max Cavalera. Un bonhomme qui vit tant bien que mal avec ce glorieux passé (un peu comme Udo avec Accept). Et surtout qui ne laisse personne indifférent, tant pour ses qualités (une machine à  riffs, des albums cultes quelque soit le projet...) que pour ses défauts (statistique sur scène, jouant uniquement des cordes à  vide et se reposant sur Marc Rizzo, des guitares qui sonnent bien moins brésiliennes qu'Angra...). Mais susciter autant de controverse, nest-ce pas l'apanage des grands ?!
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Max a participé à  autant de projets (Sepultura, Soulfly, Nailbomb, Cavalera Conspiracy, Killer Be Killed) que ce le Brésil a gagné de Coupe du Monde (5). Et tout comme l'équipe de football, il fait partie des légendes dans son domaine. En résumé : on déteste l'aimer tout comme on aime le détester lol.
Pourtant rien ne prédestinait le jeune Max à  devenir le créateur d'un des groupes les plus emblématiques et influents du metal moderne. L'artiste est né dans une famille aisée, ce qui lui permet de suivre une scolarité studieuse et de ne manquer de rien...jusqu'au décès de son paternel. La vie devient alors plus dure, plus compliquée et plus violente pour Max et son frère Iggor suite à  ce drame. Ce choc des "classes" amène les frères Cavalera à  côtoyer la jeunesse "rebelle" brésilienne. Ce qui va les mener progressivement vers le heavy et le thrash metal, une musique underground, transgressive et marginale au Brésil à  cette époque. A la différence des biographies rock-metal classiques, le triptyque "sex, drugs & rock n'roll" est finalement pas ou très peu développé (Sepultura n'a jamais eu une image glamour ni sexy malgré sa provenance latino...tant mieux, cela a évité les clichés indigestes). Dans ce bouquin il est avant tout question des racines ("roots"), qu'elles soient familiales (le pilier de sa vie), musicales ou encore amicales.
Les débuts de Sepultura sont évoqués (le projet de 2 frères, ensemble...qui rejouent et tournent enfin ensemble depuis près de 4 ans) ; l'ascension (la presse qui les qualifie de "nouveaux Metallica", ce qui était inimaginable pour un groupe non-originaire des USA à  l'époque) ; la genèse de "Roots" (comment et pourquoi Max a fait le choix d'incorporer des ambiances et sonorités tribales) ; et évidemment la fin, ou plutôt sa fin, de Sepultura. On s'attend alors à  ce que Max vide son sac sur Kisser...ce qu'il ne fera pas tant que cela en fin de compte. Si la blessure est encore ouverte (il ne signe pas les albums de Sepultura pour l'avoir vécu sur Lille fin 2019...par contre Iggor les signe ^^), il prend un certain recul et un peu de hauteur face aux évènements passés. Il témoigne même un certain respect pour le musicien...pas forcément pour l'homme mais au moins il reconnaît les qualités et mérites du guitariste. C'est déjà  ça.
Par contre le traitement est moins complaisant pour Paulo Jr qui en prend pour son grade. Max confirme notamment un secret de polichinelle : ce n'est pas Paulo qui jouait de la basse sur les enregistrements studios jusqu'à  l'album ... à  vous de lire ^^. En tout cas le piège du règlement de compte à  posteriori est évité, ce qui n'est pas toujours le cas dans ce type de littérature. Si vous cherchiez des scoops dignes des plus célèbres tabloïds, vous pouvez passer votre chemin.
Comme dit plus haut, il évoque ses raisons sur son départ de Sepultura (la portée du choix, pour ne pas dire sacrifice, qu'il devait faire quitte à  en payer le prix artistiquement et humainement) ; la place centrale de sa femme Gloria à  qui il doit tout (un peu à  la manière, toute proportion gardée, de Sharon Osbourne la femme d'Ozzy) ; mais également ses drames souvent familiaux qui l'ont forgé : la mort de son beau-fils Dana ; sa relation très mouvementée avec son frère Iggor avant, pendant et après Sepultura ; la place de Soulfly et de ses autres projets qui semblent condamnés à  rester au second plan (difficile, pour ne pas dire impossible, de supplanter Sepultura dans les coeurs des fans) ; son addiction à  l'alcool (son "démon"). Pas facile pour lui de rester debout tant la vie ne l'a pas épargné. Il reconnaît d'ailleurs que sans la présence de sa famille, de sa tribu, à  ses côtes, il n'en serait pas là  aujourd'hui. Une autobiographie qui n'est donc pas à  mettre entre toutes les mains car elle est centrée sur l'homme et non pas sur le musicien. Difficile de vous (dé)conseiller la lecture de ce "témoignage de vie". Cela dépend finalement de ce que vous recherchez.
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