" Chronique du second album d'AD INFINITUM sorti le 29/10/2021 (Napalm Records). "
(crédit photo : Nat Enemede)
AD INFINITUM, en voilà un groupe dont j'attendais impatiemment leur nouvelle sortie en cette année 2021. Après un CHAPTER 1 - MONARCHY (paru en 2020) qui avait reçu des critiques positives dans la presse spécialisée (album dont la thématique tourne autour du règne de Louis XIV - écoutez « MARCHING ON VERSAILLES » qui vaut le détour) et après sa relecture acoustique également très réussie (CHAPTER 1 REVISITED), les suisses nous proposent (déjà ) un nouvel opus. Et ils ont entièrement raison de battre le fer tant qu'il est encore chaud car il faut reconnaitre qu'en plus d'être costaud au niveau instru, le combo dispose d'un sérieux atout : sa talentueuse et charismatique frontwoman Melissa Bonny (elle a fait notamment partie de Rage of Light et Evenmore). Pour mémoire, AD INFINITUM était à l'origine pensé comme un side-project solo, mais suite à l'excellent accueil qui leur a été réservé, le groupe a rapidement pris plus d'importance.
Si je devais résumer très rapidement ce CHAPTER II LEGACY, je dirai que c'est un peu comme le CHAPTER I mais en mieux (oui c'est possible, ils l'ont fait ^^). Tout d'abord, le thème tourne à nouveau autour d'un personnage central ; mais cette fois après le Roi Soleil, place au seigneur des ombres : Vlad L'Empaleur/Comte Dracula. Ensuite le groupe confirme tous les espoirs placés en eux : un metal symphonique qui, à l'image de sa chanteuse, sait se montrer mélodique mais aussi rageur quand il le faut. Cette double facette peut aussi coller au vampire légendaire. En effet, s'il est connu pour sa cruauté (celle racontée dans les quelques archives dont on dispose et celle imaginée dans le roman de Bram Stoker), il était aussi un chef de guerre (le groupe nous le rappelle dans « SON OF WALLACHIA ») et il est encore aujourd'hui considéré/ respecté comme un héros national (cette dualité se retrouve d'ailleurs dans les paroles des 12 morceaux).
« REINVENTED » ouvre l'album de manière plutôt catchy en associant leur patte symphonique à des teintes plus accrocheuses/directes du power (la section rythmique bien lourde renforce cet impact). Melissa en profite également pour glisser quelques growls bien sentis. Le bien nommé « UNSTOPPABLE » continue sur cette lancée et sera, je n'en doute pas une seule seconde, un moment fort lors de leurs prochains concerts (pas étonnant que le groupe ait décidé d'en faire un clip). Un vrai hit single comme on les aime, ça démarre sur les chapeaux de roues !
Changement d'ambiance avec « INFERNO », une sorte de ballade heavy mid-tempo dans un esprit plutôt US (je dirai presque heavy-pop, dans le bon sens du terme tant elle nous reste facilement en tête). Adrian nous régale à la guitare avec un solo qui donne un côté épique à la composition. Ils font la passe de trois, chapeau !
Le ton se durcit avec « YOUR ENEMY » tant au niveau des instruments qu'au niveau du chant, ce qui est plutôt logique à la lecture des paroles « Watch out / Don't turn your back / Beware of the shadow in the corner of your eye / Fear me / I am free / Free from all the torment that you thought you could unleash on me / Cry / Flee for your life / Know that I've no limit and I won't give up the fight / Tell me / How does it feel / When the hunter we all fear becomes the prey we want to kill ». Encore une réussite à mettre à leur crédit.
Nils Molin (Amaranthe/ Dynazty) vient taper un guest sur « AFTERLIFE » qui conserve des moments plus sombres (notamment le début), comme pour prolonger l'atmosphère posée par le titre précédent.
« BREATHE » revient à quelque chose de plus power-moderne même si les touches symphoniques sont toujours présentes en filigrane (avec une nouvelle fois, cerise sur le gâteau, un superbe solo d'Adrian). Ce constat vaut également pour « SON OF WALLACHIA ».
Un peu plus haut, j'ai évoqué un côté popisant : ce dernier se retrouve par moment sur « ANIMALS », qui, toutefois, n'oublie pas son côté metal avec un break plus énervé. AD INFINITUM sait jouer intelligemment avec les ambiances, ils auraient tort de s'en priver.
Les suisses musclent à nouveau leur jeu avec un « INTO THE NIGHT » sur lequel s'enchainent des couplets growlés et des refrains en chant clair (ces derniers m'ont fait penser à « Straight to the heart » de Battle Beast). Ressenti un peu similaire pour « MY JUSTICE YOUR PAIN » (on voit bien la dualité évoquée en intro) qui parlera forcément aux fans d'Amaranthe de par son côté entrainant.
Il ne me reste plus qu'à évoquer « HAUNTED » qui ressort le moins de l'album (un peu convenu/prévisible par rapport au reste), et enfin « LULLABY » qui, quant à lui, conclut efficacement l'album en nous dévoilant un peu toutes les facettes entendues sur les 11 extraits qui le précédent.
Avec ce second chapitre discographique AD INFINITUM fait plus que confirmer tous les espoirs placés en eux. Ils postulent désormais comme des challengers très sérieux pour ravir et occuper les toutes premières places de la scène metal symphonique. Un album qui figurera évidemment dans mon top 2021.