BASTET - Bastet

Heavymetal

Italie

Metal

Musique

Evil Ted

-

1 août 2023

" Chronique du premier album des italiens de BASTET sorti chez STEEL SHARK RECORDS fin 2021. "
Avec STEEL SHARK RECORDS c'est un peu comme si on embarquait avec Doc et Marty à  bord de leur Delorean. Les groupes qui signent sur ce label, que ce soit Leather Witch, Hellrock, Gengis Khan (que nous avons chroniqué l'année dernière) ou Dragon Sway et Witchspà«ll (dont nous vous parlerons prochainement), sont les héritiers d'un metal bien ancré dans les 80's. Un style traditionnel qui était pourtant encore jugé comme dépassé il n'y a pas si longtemps ; mais qui aujourd'hui se porte comme un charme à  l'image des nombreux festivals revival comme le Pyrenean Warriors, le Festival de Vouziers, le Blast Form The Past, et des groupes tels que Burning Witches. Je pourrais également citer Furies, Titan, Tentation, Cobra Spell, Kramp, Slizard, Trapmaker, Dressed To Kill qui ont fait l'objet d'une review sur nos pages.
Maintenant que le contexte est posé direction l'Italie avec BASTET qui tire son nom d'une … déesse égyptienne à  2 visages : une déesse bienveillante lorsqu'elle est représentée avec une tête de chat (déesse de la fécondité, du foyer, de la joie, du bien-être…et de la musique), mais aussi une déesse vengeresse lorsqu'elle dessinée avec une tête de lionne. L'artwork est plutôt malin en mixant ces différents attributs : la déesse de la musique (1 guitare), qui prend une attitude/pose guerrière, entourée par différents félins.
Le combo est un duo formé par Mike Petrone (Gengis Khan…tiens donc, comme on se retrouve ^^) et Nico Gilli ; ces derniers ayant été ensuite rejoints pour l'album par Fabio Alessandrini (batterie…on le retrouve chez Annihilator) et Simone Mularoni (basse, chargé du mix et de la prod° également…on le retrouve chez DGM, Sunstorm, Lione/Conti…). On s'attend donc à  une bonne dose de heavy qui pulse à  travers les 10 titres qui composent la tracklist (pour un peu plus de 44 minutes). Si au fil de l'écoute la chanteuse Nico Gilli se révèle comme la révélation du disque, il faut reconnaitre que les musiciens qui l'accompagnent sont eux aussi au niveau (mention spéciale au guitariste qui se montre sous un registre un peu différent de celui entendu avec Gengis Khan).
« LIGHTS OUT » nous met directement dans cette ambiance rétro en nous rappelant les grandes heures de Warlock et Chastain ou plus récemment Huntress et Sister Sin, tant dans la voix qu'au niveau guitare (riffing contagieux et solo à  l'ancienne comme on aime). Le constat vaut également pour « BEYOND THE LIGHT » qui a été pensé dans cet esprit.
On enchaine avec « HEAVY CHANGES » qui tape plus dans le heavy mélodique US à  la Dokken (j'ai instinctivement pensé au cultissime « DREAM WARRIORS » issu de la B.O du 3ème volet de la saga dédiée à  Freddy Krueger…avec évidemment un chant plus rugueux). Sans surprise l'extrait que j'ai préféré. « DON'T LOOK BACK » est également dans cette vibe hard-heavy mélodique oldschool et évite le piège du kitsch de par sa qualité intrinsèque.
Certains passages d'« ANGER IN YOUR EYES » permettent au groupe de faire référence à  l'Egypte. Attention, ne vous attendez pas à  un hit à  la « POWERSLAVE », mais les sonorités et le chant nous plongent un peu dans cette atmosphère.
Après un « ENDLESS WHEEL » plutôt classique vient la power ballad « NEWS FROM HELL », passage obligatoire pour les groupes évoluant au sein cette scène traditionnelle. Et si elle ne redéfinit pas les canons du style, sa présence n'en demeure pas moins appréciable car elle permet d'aérer et de colorer un peu plus l'album.
« RECKLESS » appuie à  nouveau sur le champignon qui coche toutes les cases d'un hymne NWOBHM. Il promet d'être terriblement efficace en configuration live.
Il reste à  évoquer tout d'abord « MASQUERADE » sur lequel la frontwoman me rappelle Jill Janus (malheureusement décédée), vocaliste du groupe Huntress que j'ai pu voir 2 fois en live. L'ambiance heavy-hard-thrash un peu dark de ce titre étant assez proche de celles sur les albums STARBOUND BEAST et STATIC. L'album se termine avec le direct « LOCKED WITHOUT KEY » qui lorgne plutôt du côté du hard heavy outre-Atlantique que du côté de la scène britannique.
Bonne pioche du côté de STEEL SHARK RECORDS qui a décidément du flair pour nous trouver des groupes qui nous rappelle le meilleur du metal des 80's (mais avec une production moderne plus pêchue). En ayant un pied dans le passé et un pied dans son époque, ce premier album des italiens de BASTET saura parler à  plusieurs générations de metalheads.
Bonne écoute.
Album complet :
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