Bellatrix Potter, où es-tu ? : Tiny Mouse - The Little Ones Journey

Dungeonsynth

Fantasy

Musique

Suède

Verveneyel

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1 août 2023

" Le Dungeon Synth, vous le savez, ça me parle. Parce que de temps en temps chers amis, je fatigue, ou alors je travaille, et j'ai besoin de quelque chose de beau, motivant, mais aussi calme, pour me ressourcer ou mieux me concentrer. Et en outre, si le style est né sous des travers plutôt sombres, méditatifs, médiévaux parfois, souvent épiques; la musique a beaucoup évolué au cours de ses trente années de développement, si bien qu'aujourd'hui, bien-sûr l'épique, le sombre et le cérébral sont toujours là , on a vu apparaître des projets aussi nourris à  la joie de vivre, à  l'exaltation souriante et ensoleillée de la nature, motivés par un goût pour une fantaisie presque enfantine. "
« Ta! Koyaki, takoyaki, ta Ko! Yaki, takoyaki, tako »â€¦oula je m'égare. Dans cet article il est question du Japon à  travers un film totalement WTF et des préjugés que l'on peut avoir sur cette culture. Finalement mon introduction avec le tube d'Ultra Vomit n'est pas tellement hors sujet ^^.
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Le synopsis est simple comme bonjour : on suit la vengeance d'une lycéenne à  l'encontre d'un clan de yakusas qui a assassiné son frère. Pas franchement original à  première vue, pourtant ce film vaut le détour car il est considéré comme le fleuron du V-Cinema. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, il s'agit du fameux Direct To Vidéo japonais bien trash qui associe sexy (assez soft) et gore (bien hard par contre lol), le tout en jouant avec les codes de la culture japonaise. Je devrais même dire que le réalisateur joue surtout avec les « à -priori occidentaux » sur cette culture nippone (le film ayant été financé par les fonds américains, il a été avant tout pensé pour l'export, ceci peut expliquer cela). Yakuzas, ninjas, écolières, power rangers méchants, sushi et tempuras (bon appétit bien sûr ^^), Noboru Iguchi stimule toute l'imagination des occidentaux en grossissant intelligemment les traits, les situations et les réactions de ses personnages.
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Le bonhomme est également connu pour avoir réalisé des « films pour adultes ». Ce n'est donc pas une surprise de retrouver 2 actrices de charme pour incarner les 2 héroïnes. Pourtant, au risque de vous décevoir, il n'y aura aucun plan coquin ou la moindre nudité dans le film ; et ce n'est finalement pas plus mal tant l'intérêt de MACHINE GIRL réside ailleurs. Le désir est toutefois suggéré dans certains plans (une attirance entre les 2 héroïnes, des plans sur les décolletés …) mais le corps dans ses aspects charnels n'est pas livré brutâ€¦à  la différence des multiples scènes de mutilation qui elles sont assez jouissives et sans limite (on navigue entre BRAIN DEAD, EVIL DEAD 2, KILL BILL 1, PLANETE TERREUR). Le sang coule à  flot, même pour un simple petit doigt amputé au katana, alors je vous laisse imaginer pour le bras de l'écolière ^^.
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Le film est un « revenge movie » où tout est « bigger than possible » (je ne sais pas si la formulation est juste mais elle colle très bien au film), que ce soit dans les moments dramatiques, gores ou plus légers (qui sont assez niais). Attention toutefois à  ne pas limiter MACHINE GIRL à  ce simple aspect cartoonesque : vous passerez alors à  côté du truc car il s'inscrit dans une longue tradition du cinéma asiatique (nippon et chinois). En effet, comment ne pas penser à  LA FEMME SCORPION (Shun'ya Ito), THE BLADE (Tsui Hark) et la saga ZATOICHI dans lesquels le personnage central, qui malgré un handicap et/ou un traumatisme, se livre à  une vendetta sans merci pour (se) faire justice.
Noboru Iguchi respecte également les codes du body-horror underground (on pense à  Cronenberg avec FRISSONS, RAGE, CRASH et au cultissime TESTUO de Shinya Tsukamoto) auxquels il associe l'univers steam-punk (un couple de mécaniciens vont grossièrement greffer une mitraillette en lieu et place du bras manquant de l'héroïne) et manga (difficile de ne pas penser aussi au COBRA de Buichi Terasawa). Le personnage joué par Rose McGowan dans le PLANETE TERREUR s'inscrit également dans ces thématiques et références.
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L'évolution de cette MACHINE GIRL suit également le schéma vu dans le Grindhouse réalisé par Robert Rodriguez précédemment cité : solitaire et paumée, elle devient petit à  petit au fil des épreuves une machine à  tuer qui n'éprouve plus le moindre remord tant elle a morflé et encaissé. Tel un phénix qui renait de ses cendres, elle va s'accomplir dans cette quête/soif de vengeance salvatrice. D'ailleurs, le film révèle finalement 2 « machine girls » , la seconde ayant également droit à  sa vengeance armée et libératrice. C'est Sam Raimi qui doit être content ^^. Alors oui tout n'est pas parfait, loin de là , notamment les FX 3D qui sont limites pour ne pas dire limités. Mais cela contribue au charme du film car c'est une marque de fabrique du genre V-Cinema. Ce qui rapproche THE MACHINE GIRL des nanars ou série Z, à  la différence près que c'est voulu et assumé ! En effet, à  l'époque faire des nanars n'était pas forcément un parti-pris et un choix assumé ; l'étiquette nanar était apposée par la critique et le public. Alors qu'aujourd'hui il existe un vrai marché du nanar (merci Sharknado). Je trouve au film un côté jeu vidéo dans le sens où il y a progression pour atteindre le but final en éliminant au fur et à  mesure de l'histoire des sous-boss de plus en plus puissants. D'ailleurs une des ces sous-boss porte un soutien-gorge à  double foreuse qui fera également couler beaucoup de sang…sans pour autant montrer le moindre millimètre de chair. Noboru Iguchi nous la joue vraiment pudique tout en assumant l'aspect nanaresque de la chose ^^.
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THE MACHINE GIRL a tout du film plaisir coupable à  prendre au millième degré : fun, sexy, déluré, et bien plus référencé qu'il n'y parait. Eviter tout de mettre de mettre votre enfant de 10 ans devant ce film ^^. Un spin-off de THE MACHINE GIRL est sorti quelques années plus tard, qui met en scène une amie décédée de l'écolière du premier volet, qui est ressuscité et qui dispose elle aussi d'une mitraillette…je vous laisse apprécier la jaquette et le trailer pour découvrir où est greffée l'arme ( https://www.youtube.com/watch?v=uhJ_W9Kiz-s ).
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Pour finir, je ferai un petit parallèle avec le groupe BABYMETAL (j'entends déjà  des dents grincées) : si on s'arrête à  la surface des choses on peut penser que le produit proposé est un concentré de tous les mauvais clichés et mauvaises intentions possibles et imaginables. Pourtant si on gratte un peu, on remarque que cela est un peu plus légitime et non dénué d'intérêt. En 2016 j'ai pu voir BABYMETAL en live et les musiciens qui accompagnaient les 3 chanteuses affichaient clairement un sacré niveau. Malheureusement le groupe a perdu son guitariste (R.I.P) et cela s'entend clairement sur leur dernier album.
Soyez ouverts d'esprit et bon visionnage ^^.
Trailer "The Machine Girl"
Trailer "Shyness Machine Girl"
Vlad Basarab, dit Vlad III, dit "Tepes", voilà  une personnalité rafraichissante qui aura fait couleur beaucoup de sang ; et d'encre depuis la création du Metal. De Berserk à  Castlevania, en passant par Bram Stoker et Kirsten White, de Murnau à  Coppola, sans oublier Jorn Lande ou Hate Forest, la liste de ceux qui ont construit le mythe de Dracula est immense. Bien que largement remise en question, le voïvode aura eu droit à  son lot de légendes, colportées par ses ennemies, amplifiées par le temps, magnifiées par les artistes.
C'est vers cette figure historique que les Américains de Carpathian Wrath nous proposent de se tourner avec leur nouvel EP, The Son of The Dragon, sortie alors qu'on arrive au terme d'une année 2020 très productive pour le groupe, qui depuis juillet dernier a sorti bon nombres de singles et EP.
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La qualité de composition reste au rendez-vous et à  mesure que sortent les morceaux, le groupe affirme sa patte, en proposant un Black Metal à  l'ancienne, qui craque et souffle dans les enceintes, enregistré avec les moyens du bord, saboté au mixage. Les guitares, assez légères, perchées dans des fréquences assez hautes, se posent sur la musique un voile de brume alors que la batterie, la basse, ainsi que quelques samples par-ci, par-là , appuient le côté martial des progressions. Le groupe ponctue également l'EP de passages assez proche du Dungeon Synth, avec de mystérieux claviers, et des répliques du jeu-vidéo Legacy of Kain.
Dans le micro, le chanteur grogne avec une voix rocailleuses et râpeuse, et là  encore, on se situe dans quelque chose de cryptique, underground, mais réussi, maîtrisé.
L'EP ne dure au finale que quinze minutes, mais fait bien ressentir l'histoire qu'il raconte, et c'est là  l'essentiel.
Servie sur un plateau avec une magnifique cover peinte à  la main, cet opus The Son of the Dragon est une belle pièce, qui ne fera pas tâche dans une collection, et qui se place en bon challenger d'un Impaler's Wolves de Graveland, sur la même thématique.