BIRDS OF NAZCA - Birds of Nazca

Doom

France

Musique

Psyché

Rock

Stoner

Evil Ted

-

1 août 2023

" Chronique du premier album éponyme des BIRDS OF NAZCA sorti le 31/1O/2020. "
Le coup de projecteur du jour est mis sur le premier album éponyme des BIRDS OF NAZCA, sorti le 31/10/2020, composé de 8 titres pour une durée de 40 minutes. Le duo instrumental nantais (guitare et batterie) baigne dans un stoner nourri au doom, au psyché, au rock. Leurs univers colle assez bien au nom choisi et à  certaines théories sur les géoglyphes de Nazca (Pérou) qui seraient associés à  des rituels chamaniques, et donc par conséquent à  la consommation de substances hallucinogènes par des chamans lors de rituels. L'album, qui sonne volontairement garage et brut, renforce cet aspect « sensoriel tripant ».
Le premier titre « A FLY IN A HELMET » me fait penser aux Queens Of The Stone Age des débuts (des titres comme « REGULAR JOHN » présent sur le premier album ou « GO WITH THE FLOW » sur le 3ème « Songs For The Deaf »). Avec 2'50 minutes au compteur, ça démarre sur les chapeaux de roue.
« CRACULA » rien que le nom sent le doom psyché. Et effectivement les nantais nous transportent dans une ambiance 70's : les riffs bien gras sonnent un peu comme si un brouillard très épais nous tombait dessus et nous enveloppait. Et lorsque des parties guitares plus claires (fuzz) se font entendre, elles sont limite hypnotiques. Ce qui donne l'impression d'une transe nébuleuse (ou d'un bad trip) très réussie.
On continue avec « CACTUS » qui correspond bien à  ce « doom'nroll » dont parle le groupe pour qualifier sa musique. Le climax est toujours lancinant, presque soporeux sur les tempos les plus lents. Doit-on y voir un quelconque lien avec le fait que certains cactus renferment de la mescaline reconnue comme étant une substance hallucinogène naturelle ? Je prends le risque de m'avancer et de dire que cela pourrait être effectivement envisagé.
Viennent ensuite « ALMUCANTAR », et surtout « KANAGAWA » sur lequel je vais m'attarder un peu. Le titre porte évidemment le nom de l'oeuvre la plus emblématique du peintre japonais Hokusai. Et à  l'image du tableau on ressent bien la puissance (les riffs « pachydermiques » dont l'impression que cette vague monstrueuse arrive, voire un monstre selon certaines interprétations sur l'écume des vagues qui rappellerait la main d'un monstre) et aussi un certain pessimisme/fatalité inéluctable (le côté doom). Le meilleur titre de l'EP en ce qui me concerne.
S'enchainent ensuite « VOLCANO », « SYMPOSIUM » et « VULTURE GRYFUS » qui terminent ce premier album. Sur « VOLCANO une montée progressive du magma (premier tiers), pour ensuite une entrée en éruption (second tiers), et enfin sur la fin, plus posée, un ralentissement de coulée de lave.
Si « SYMPOSIUM » me renvoie aux rituels chamaniques précédemment cités en introduction de chronique (le seul morceau qui contient des parties vocales), « VULTURE GRYFUS » m'évoque à  nouveau QOTSA : un rock psychédélique sous acide, mais avec toujours cette énergie sombre du doom'n'roll comme ils la qualifient eux-mêmes.
J'ai traversé un « good trip » à  l'écoute de ce premier effort des nantais de BIRDS OF NAZCA que je conseille vivement à  toutes celles et à  tous ceux qui regrettent le QOTSA des débuts, avec un côté doom plus prononcé pour le meilleur effet.
Bonne écoute.
Clip de “Cactus” :
Clip pour “A fly In The Helmet” :
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