Black Sabbath, pour moi, c'est la période Ozzy qui prime, avec tout le respect que je dois à ces immenses chanteurs que sont Dio, Ian Gillan et consorts. Récemment, le groupe a sorti une version super Deluxe de l'album ''Sabotage'' comprenant notamment un live de la tournée Sabotage tour 75 en Amérique du Nord, avec une setlist de rêve. L'occasion idéale, de revenir sur le dernier opus culte du prince of Darkness avec BS. Les deux albums studios suivants, à savoir ''Technical Ecstasy'' (1976) et ''Never Say Die'' (1978) étant nettement un ton en dessous, en terme d'inspiration.
Que dire de cet album, si ce n'est que c'est une pure merveille ! Sept titres majestueux le composent, si l'on ne tient pas compte de l'interlude 'Don't Start (Too late), à la guitare sèche, qui sert de tremplin au riff monstrueux de 'Symptom of the Universe'.
Le disque débute par un hymne, 'Hole in the sky', au riff ravageur et on retrouve ce son de basse qui a tellement influencé un groupe comme Kyuss, parmi tant d'autres. Ozzy est au sommet de son art et accompagne Tony Iommi, Geezer Butler et Bill Ward, à merveille. Un grand classique que de nombreux groupes ont repris, à l'image de Metallica, Pantera ou encore Machine Head.
A la suite de ce fameux interlude, on enchaîne avec un deuxième hymne donc, 'Symptom of the universe', repris celui-ci par des groupes comme Sepultura, Orange Goblin, Helmet ou bien Melvins, ce qui soulève l'étendue de la source d'inspiration qu'a suscité Black Sabbath dans le monde de la musique. On est cette fois sur un morceau plus long, qui donne libre court au génie de Tony Iommi de s'exprimer, à travers des solos magnifiques et on a droit également à un changement de rythme, qui fait tout le charme de cette époque de BS à 04:12.
Je m'explique.
A travers, un passage acoustique, au deux tiers du morceau, on sort du cadre du Métal, pour proposer quelque chose d'intemporel. Le titre est tout simplement sublimé par cette fin, à laquelle on ne s'attend pas du tout. De plus, cela amène de manière très raffinée à la perle qu'est le morceau suivant.
Car là , on est sur la pièce maîtresse de ce disque culte: 'Megalomania'. Près de dix minutes de bonheur musical. Après une intro très planante, on a droit à un riff heavy de chez heavy qui débouche sur un refrain entêtant. Cette dynamique est reconduite une deuxième fois puis à 03:07 après un bref interlude au piano, Iommi nous assomme avec un riff monumental et Ozzy nous régale. Les deux dernières minutes du morceau sont magnifiques avec des arrangements qui rendent l'expérience unique. Seul Venom, se risquera à reprendre ce chef d'Å“uvre.
Après un tel monument, le groupe a la bonne idée de proposer un titre plus simple de prime abord, 'The Thrill of it All', mais qui va encore une fois nous surprendre. On se prend de plein fouet un riff dont Monsieur Iommi a le secret et surtout on est emportés par un passage beau à en pleurer à partir de 02:39. Car c'est cela l'évolution de Black Sabbath déjà notable sur l'album précédent, une inspiration inégalée encore à ce jour et des orchestrations magnifiques.
Tellement inspiré, qu'une fois de plus, on dépasse le cadre du métal, avec le morceau suivant, 'Supertzar'. Il s'agit d'un instrumental aux riffs sombres accompagné magnifiquement par le chÅ“ur philharmonique de Londres.
Bizarrement, le titre le plus faible de l'album, selon moi, 'Am i going insane (Radio)', a été choisi en single. Ne me faites pas dire, ce que je n'ai pas dit. Le niveau étant exceptionnel, cela reste un très bon morceau, mais personnellement, je pense que 'Hole in the sky' ou 'Symptom of the universe' auraient du sortir en single en lieu et place du titre en question. A noter les rires démoniaques à la fin du morceau qui se poursuivent sur l'intro du dernier titre.
'The Writ' donc, qui se rapproche de la richesse de 'Megalomania' avec ces presque neuf minutes, conclut l'album avec brio. Après une intro subtile, on est happés en simultanée par Tony Iommi et Ozzy Osbourne, puis un changement de rythme vient bouleverser le morceau pour l'emmener vers le sublime à 04:45 et carrément le grandiose à 05:07, avec ce passage acoustique merveilleux, qui dépasse encore une fois le cadre du métal et qui rend Black Sabbath unique.
Ainsi s'achève la période fastueuse du groupe, car comme je vous le disais en préambule, les deux derniers albums avec Ozzy Osbourne, même s'ils contiennent encore quelques pépites, ne seront pas à la hauteur des six premiers. Néanmoins, Black Sabbath aura marqué l'histoire du métal à tout jamais.