BURNT UMBER - Petroleum

France

Metal

Musique

Rock

Evil Ted

-

1 août 2023

" Chronique du 1er album des BURNT UMBER sorti le 12 mars 2021. "
On a beau critiquer les réseaux sociaux, il faut quand même reconnaître qu'ils facilitent pas mal la recherche et la découverte de nouveautés. Récemment j'ai été attiré par la pochette, au rendu visuel assez retro et atypique par rapport à  ce qui se fait habituellement de nos jours, de PETROLEUM des BURNT UMBER. Il s'avère que celle-ci est l'oeuvre d'une artiste nommée Saturne qui a déjà  collaboré avec un membre du groupe (J-War) et qui est également à  l'origine des textes de l'album qui nous intéresse aujourd'hui.
Créé en 2018, BURNT UMBER est à  l'origine un binôme composé d'Abby (chant) et de J-War (batterie). Ils ont récemment été rejoints par Massi et Wince aux guitares et Mickaà«l à  la basse. Leur univers se situe à  la croisée du rock et du metal. Vous pouvez les retrouver chez ELLIE PROMOTION, structure dont nous avons parlé à  de nombreuses reprises sur le zine (Sol Draconi Septem, Sanctuary, Memories Of a Dead Man, Hevius, Delta Tea, Elfika ou encore Dreadful Hippies) et auprès du label SEASON OF MIST (la classe pour un premier effort).
Alors qu'en est-il de ce PETROLEUM dont la thématique tourne autour des sentiments amoureux, à  l'image de la pochette révélatrice (une métaphore picturale), qui semble annoncer un album incandescent, « à  fleur de peau » ?
« TREE OF SORROW » commence par nous montrer leur facette la plus heavy rock même si Abby ne se prive pas pour pousser un peu sa voix à  quelques reprises (sacré coffre, en live ça doit être quelque chose). A noter la présence d'un solo de guitare intelligemment dosé (ni trop court, ni trop long) qui apporte un vrai plus.
On continue avec le popisant « I WILL MISS U ». Si les refrains et les breaks sont plus soutenus (les guitares donnent une ambiance néo-mélodique à  la DEFTONES), les couplets ont une coloration pop assez évidente. La facilité avec laquelle Abby passe d'un chant doux à  quelque chose de plus pêchu est déconcertante. En voilà  un bel exemple de titre pop-rock moderne qui pourrait très bien passer sur les ondes de grande écoute. A bon entendeur…
Place à  la batterie et aux parties blastées placées en début et fin de « RAINY SUNDAY » qui parleront forcément aux metalheads les plus « extrêmes » ; tandis que le reste sera plus au goût des aficionados d'EVANESCENCE. Chez BURNT UMBER on sait jouer efficacement avec les contrastes, que ce soit au niveau vocal et/ou du côté des instruments. On retrouvera cette batterie typée metal un peu plus tard sur l'avant-dernier morceau bien groovy « X CHROMOSOME ».
On passe maintenant à  « PETROLEUM » qui donne son nom au skeud. Une ambiance sombre et mélancolique plane sur cet extrait qui parle d'une personne en situation de souffrance qui pleure des larmes de pétrole et qui décide de craquer une allumette… Abby arrive à  nous transmettre toute la fragilité et la détresse du personnage à  travers son interprétation. Qu'est-ce que j'aimerai pouvoir entendre et voir ce hit sur scène. Bravo !
Le heavy-rock metallisant fait son retour sur « FEET UNDERWATER » avec, cerise sur le gâteau, un petit solo de guitare qui vient sublimer la fin. « DROWNING » dont vous trouverez le clip en fin de review, poursuit dans une voie pop-rock alternatif survoltée. C'est aussi ça la force de BURNT UMBER : proposer une passerelle aux amateurs de sonorités saturées avec des compositions écrites avec plus ou moins d'intensité. Ce constat vaut également pour « EPIDEMIC ».
« THE GAP » a des allures de power-ballade US épique (sentiment renforcé par le solo de guitare). Après un interlude « I FEEL GUILTY » qui a des airs de bande-son cinématographique et un « STOLEN PIC » qui reprend une partie du thème de l'interlude, vient la reprise d'un classique du 7ème art (tiens donc) : « CALLING YOU » de Bagdad Cafe. Au regard de la thématique de l'album (la solitude, les peines de coeur…des sujets communs aux 2 oeuvres), sa présence est assez judicieuse. Le groupe relève ce défi avec succès en apportant sa patte vitaminée sans pour autant s'éloigner de l'esprit originel de ce standard intemporel que l'on connait tous (ce qui n'est pas un mince exploit).
Il ne me reste plus qu'à  évoquer « LOVE PHILTER » et « THE HOURGLASS » qui ont un côté rock plus direct (surtout le premier avec encore une fois un solo de guitare très bien amené).
« Sans maitrise, la puissance n'est rien », en voilà  un ancien slogan publicitaire qui sied plutôt bien aux BURNT UMBER (d'ailleurs ne trouve-t-on pas du pétrole dans les pneus ^^). Avec PETROLEUM, le groupe nous propose un album de rock moderne solide, très bien produit où l'émotion habite chaque note. Tous les membres sont mis en valeur et pas seulement la chanteuse Abby même si cette dernière ressort incontestablement après l'écoute. La prestation du batteur mérite notamment d'être soulignée car il nous régale en adoptant plusieurs registres sur ces 14 extraits (rock, pop, metal néo ou extrême…). Pour conclure je dirai que ce disque constitue une entrée en douceur pour faire découvrir, pour initier et convertir un(e) néophyte dans sa découverte du metal (c'est quand même bien plus original qu'un AC/DC tellement plus prévisible non ^^). Une des belles découvertes de ce début d'année 2021.
Bonne écoute.
Clip de « DROWNING » :
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