Cérémonie Sauvage : Pagan - Black Wash

Atmosphérique

Australie

Avantgarde

Blackmetal

Fusion

Hardcore

Metal

Musique

Océanie

Posthardcore

Postrock

Rock

Verveneyel

-

1 août 2023

" Aujourd'hui les copains on va briser allègrement quelques stéréotypes avec un album rien de moins qu'exceptionnel. "
Aujourd'hui les copains on va briser allègrement quelques stéréotypes avec un album rien de moins qu'exceptionnel.
Voyez-vous, il n'y encore pas si longtemps, à  l'époque où les bars étaient encore ouvert, il m'était arrivé de traîner avec des zicos de ma scène locale, assez portée sur le Hardcore. Et il m'est arrivé d'entendre, de la bouche d'individus relativement charismatique de ladite scène Hardcore locale "Moi, j'suis anti-Metal", ou l'inverse "Bah, toi qui écoute du Metal, tu n'es pas anti-core ?!"
Pour tout vous dire, ce genre de phrase m'a toujours fait beaucoup rire, parce qu'à  mon humble avis, depuis le début, Metal et Hardcore se sont librement nourris l'un et l'autre, devenant à  termes deux mamelles d'une même louve nourricière qui devait plus tard amener Romulus et Remus à  se castagner à  mort dans le pit (et oui, chez Blastphème on connait aussi nos lettres classiques). Et là  où l'album du jour me plaît tout particulièrement, entre autres, c'est qu'il prouve que j'avais raison de rire.
Description de l'image
Parce que s'il est une chose qui vous saisit par les tripes alors que vous lancez Black Wash de Pagan, sorti en 2018, c'est la richesse des influences qui sont y déployées. Et dès les premiers morceaux, on le ressent très vite : prenez "Death Before Disco", vous y trouverez à  la fois des petits grooves Rock'N'Roll sautillants (comme dans "The Greatest Love Song", qui demeure un appel au 2-step), les power chords Punk avec la basse de 30 mégatonnes qui vous fait valser les boyaux (vous retrouverez ça aussi dans "Year of the Dog" qui rebondit dans tous les sens), un cri aussi agressif que tourmenté, les blasts beats ainsi que les mélodies habitées par le mal du Black Metal, la mélancolie nébuleuse du Post-Rock, tout y est. En on voyage entre énergie folle et tristesse viscérale. Passez au morceau suivant, "Silver", et on est transportés dans un Punk Rock teenage sauce garage, pour gentiment chahuter dans la bonne humeur. Et plus loin encore, la joie sera de courte durée car la violence vous percute encore de plein fouet avec "Imitate Me", et de morceaux en morceaux le groupe égraine son style et son intelligence de composition jouant habillement avec la puissance et la douceur. Je suis par exemple totalement sous le charme de "Blood Moon" qui va quasiment taper dans le Doom, avec une noirceur terrible ; tout comme je suis séduit par "Holy Water", où la basse se fait moins lourde, plus mélodique. Par-ci par-là , on entend même de l'orgue. C'est fou non ?
C'est le genre d'album qui vous nourrit l'esprit, qui casse les frontière, tente les choses, et semble avoir beaucoup de choses à  nous dire. La production est également au rendez-vous, pour mettre en valeur dignement les rugissement de la chanteuse (si vous aimez notamment Couch Slut, vous ne serez pas totalement dépaysés), et la diversité des instruments. La batterie notamment a un bon petit son bien sec, parfait pour initier les atmosphère changeantes de la structure.
Description de l'image
Pour finir, le groupe a nimbé sa première galette de mystère, avec un visuel très sobre, imbibé d'un mysticisme cryptique. Pour ma part, j'ai succombé, je suis sous l'emprise, et j'espère que vous le serez bientôt aussi ! On dit souvent que les animaux les plus dangereux vivent en Australie, à  méditer.