Chers lecteurs, je suis sûr que vous avez déjà écouté une chanson, voire même un album, juste parce que la pochette de l'album ou la miniature youtube vous a intrigué. Parfois, les visuels ne mentent pas sur se qui se cache dans le spectre sonore. Prenez Tomb of the Mutilated de Cannibal Corpse par exemple. La musique de l'album est parfaitement représentée par la cover de la galette. Et puis parfois, vous vous lancez dans une écoute qui vous surprend par rapport à l'emballage. C'est un peu ce qui m'est arrivé avec cet EP des Australiens de Bloom.
Vous même en voyant cette image dans le résumé de cet article, vous avez dû croire que vous embarquiez sur un article sur la Comfy Synth ou sur le Black Metal exalté à la Wonders of Nature. Que nenni. Il faut dire que Bloom est très porté sur la bonne santé de la verdure : en anglais, to bloom, c'est fleurir, s'épanouir, et que ce soit pour illustrer leurs précédents singles ou ce nouvel EP, In Passing, fraichement sorti, il y a toujours une végétation verdoyante en tête de gondole.
Malgré tout, une fois l'écoute lancée, tout prend sens : Bloom, c'est un groupe de Hardcore mélodique, qui s'est nourri du meilleur du style, des touches d'Underoath et Touché Amoré largement perceptibles. Les morceaux sont globalement très beaux, chantants, mélancoliques. Chacun des cinq titre passe comme un couché de soleil à la fin du mois d'Août : un mélange subtile de paix, de tristesse, une certaine poésie. Et malgré tout, on garde aussi ce côté un peu urbain et agressif. La structure des morceaux n'est pas linéaire et trahit de vraies qualités d'écritures. Vocalement, c'est assez aigu pour ce qui est du chant guttural, pas forcément follement original mais parfaitement maîtrisé, tandis que les chants clairs sont justes, et maîtrisés aussi, ce qui n'est pas toujours si évident pour le style. Le tout est, finalement, mis en valeur par une production solide, propre, et qui conserve la dynamique des morceaux. On ne tombe pas dans les travers de mixages modernes où certains morceaux finissent par manquer d'impact. L'EP accompli ses ambitions, et allie à merveille puissance et douceur. Je dirais même que parfois, on est presque transporté dans les années 2000, avec des arpèges qui rappellent les morceaux les plus lourds de Paramore. In Passing, c'est un EP qui donne envie de redevenir ado, et de le rester ; de mettre un bonnet, des mitaines et des chemises à carreaux, pour retourner se plaindre devant la grille du lycée, en se passant une guitare acoustique désaccordée entre gamins bizarres.
Pour finir, je regrette de ne pas avoir encore accès aux paroles de cet EP, car le groupe semble très soucieux de leur contenu, n'hésitant pas, sur ses précédents singles "The Service" et "Cold", à les partager, avec un paragraphe d'explication.
Cinq titres donc, trois minutes par titres, c'est ce que vous promets In Passing, et croyez-moi, vous en redemanderez ! Mention spéciale à "Daylight" et "The Boat and the Stream" qui m'ont particulièrement tenus en haleine. C'est un petit bijou d'EP pour se détendre. Il ne tient plus qu'à vous d'aller y jeter une oreille ! Et si l'expérience vous a plu, tenez-vous bien, car l'interview arrive !