DAGOBA - By night

Electro

France

Metal

Musique

Evil Ted

-

1 août 2023

" Chronique du 8ème album de DAGOBA dont la sortie, chez Napalm Records, est prévue le 18/02/2022. "
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(crédits photo : Morgane Khouni)
DAGOBA, un groupe que je suis depuis mes années lycée. Je me souviens encore de leurs répétitions à  l'Espace Pom ou à  l'Hotel de la Musique de Marseille. Je me rappelle aussi de la sortie de leur premier EP « Release the fury » sur lequel apparait Stephan à  la guitare. Ce dernier m'ayant fait découvrir pas mal de guitar-heroes issus de la scène thrash. Un groupe qui compte dans mon parcours de metalhead, comme pas mal de marseillais des années fin 90's-début 2000's, ce qui fait que je guette chaque nouvelle sortie et les tournées supports. J'en profite pour remercier Sounds Like Hell Productions qui m'a ainsi permis de découvrir l'album avant sa sortie prévue le 18 février 2022.
Quand on regarde dans le rétroviseur, que de chemin parcouru pour Dagoba en presque 25 ans : première partie de Metallica en Espagne, de nombreuses dates au Hellfest dont le fameux wall of death lors de l'édition 2014…et un 8ème album qui sort en ce mois de février 2022. Aujourd'hui il ne reste plus que Shawter du line-up originel ; j'en profite pour rappeler que le chanteur s'est toujours chargé de la musique du combo, il est d'ailleurs crédité comme l'unique auteur/compositeur depuis l'excellent « Post Mortem Nihil Est » (2013) … regardez les livrets, vous verrez bien que cela ne date pas d'hier ^^. Le reste du combo comprend désormais Richard De Mello (guitare), Kawa (basse) et Theo Gendron (batterie) qui accompagnent donc pour la première fois le frontman. Les changements ne s'arrêtent pas là  : si le logo marque une continuité avec le précédent album, la pochette et les clips vidéo piquent notre curiosité car ils laissent supposer une nouvelle identité musicale comme nous allons le voir ensemble.
Il convient également de noter que l'on percevait déjà  des nouveautés dans leur son/identité musicale sur « Black Nova », et particulièrement sur « INNER SUN », « LOST GRAVITY » et « STONE OCEAN ». Difficile de ne pas les entendre non plus sur « THE GRAND EMPTINESS », « THE INFINITE CHASE », et « VANTABLACK ». DAGOBA avait déjà  amorcé un virage plus mélodique avec des touches électro. Sans compter le fait que les Marseillais ont toujours plus ou moins flirté avec l'indus et le cyber (je vous invite à  revoir les clips de titres comme « THE THINGS WITHIN », « THE INFINITE CHASE » et « BORN TWICE », l'imagerie et la photographie en sont le parfait témoignage) dont les frontières sont parfois perméables avec l'électro. Ce n'est donc finalement pas si surprenant que DAGOBA nous propose aujourd'hui un tel opus. Après on aime ou on n'aime pas, c'est une histoire de goût propre à  chacun(e).
Je dois reconnaître que les premiers extraits, pris un après l'autre, m'avaient laissé un peu songeur (je les trouvais un peu trop dans le « mood »/la production actuelle). Mais lorsque l'on écoute et que l'on prend « By night » dans son ensemble, on y décèle une vraie cohérence/unité, et ça le fait ! On ne juge pas un film sur sa bande-annonce comme on ne juge pas un album sur 2-3 extraits, alors pourquoi le faire pour un disque n'est-ce pas ^^.
Clip de « THE HUNT » :
Avec 11 titres pour environ 40 minutes au compteur, « By night » porte plutôt bien son nom, en plongeant l'imaginaire de l'auditrice/auditeur dans une ambiance/atmosphère évoquant la nuit tant au niveau des paroles que des sonorités ou encore de la pochette (qui a un côté Kavinsky, célèbre DJ auteur du tubesque « NIGHTCALL » présent sur la B.O du film DRIVE avec Ryan Gosling et Carey Mulligan…encore un rapport avec le thème de la nuit, le fil conducteur de l'album).
Je parlais un peu plus haut d'évolution musicale : cette dernière ne se retrouve pas uniquement sur les 3 instrumentaux qui sont totalement dans cet esprit électro, mais également sur les 8 autres extraits. Si la dimension électro se fait ressentir par touches sur « THE HUNT » (refrain et break - et son clip avec une imagerie SF), elle est au coeur de titres tels que « SUNFALL », « SUMMER'S GONE », « ON THE RUN ». Sur ce dernier le décalage « couplet pop » et « refrain plus pêchu », que ce soit au niveau des chants féminin et masculin et des instru qui se mettent au diapason, est bien pensé et amené. On sent bien que Shawter les a tous les 3 construits dans cette perspective/ambition et non pas comme un simple recours à  un accessoire/artifice.
Clip de « ON THE RUN » :
Entre un riffing groovy/catchy qui vous fera très certainement secouer la nuque, un chant rageur qui donne la patate, une paire refrain-solo mélodique qui contraste avec le reste, et enfin un final cinématographique qui revêt un côté épique, « BELLFLOWER DRIVE » constitue une belle carte de visite de ce nouveau DAGOBA qui a à  la fois un pied dans le passé et le regard tourné vers l'avenir. En live ça doit être quelque chose, j'espère la retrouver dans la setlist durant leur prochaine tournée. Je dresse un constat similaire pour « NIGHTCLUB » et « THE LAST CROSSING » (clip en fin d'article) qui ont tout du single de metal moderne tapant dans le death, le core et l'électro. Ces compositions pourront parler aux anciens fans du combo et en attirer de nouveaux. Les suites logiques du virage commencé avec « BLACK NOVA » en quelque sorte.
Difficile non plus de ne pas taper du pied à  l'écoute de « CITY LIGHTS » qui a une coloration heavy-rock. La bande à  Shawter ne nous avait clairement pas habitués à  cela, mais comme dit plus haut ça le fait. Surprenant mais réussi.
Toute proportion gardée, je ferai le parallèle avec KORN et leur album « The Path of Totality » qui avait surpris pas mal de monde à  sa sortie et qui avait reçu un accueil un peu timide du côté des « die-hard fans ». Pourtant, au fil des années, cet opus des natifs de Bakersfield conquiert de plus en plus d'adhésion favorable, et surtout, on ressent encore son influence/importance sur leurs productions studio plus récentes. Regardez le live Blu-ray live dédié à  ce disque pour vous convaincre de ses nombreuses qualités. Je ne serai pas surpris que « By night » connaisse une trajectoire un peu similaire. Et je pense qu'il prendra lui aussi encore plus d'impact et de poids en condition live.
Clip de « THE LAST CROSSING » :
Il faut saluer la prise de risque et surtout le choix du groupe qui s'est écouté en faisant abstraction de ce que les autres pouvaient attendre de leur part. DAGOBA a su renouveler son propos sans pour autant se dénaturer totalement (équilibre souvent difficile à  trouver mais ils y sont parvenus). Comme l'avait dit Jacques Chirac : « Dans un environnement qui change, il n'y a pas de plus grand risque que de rester immobile ».
Bonne écoute.
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