Demon King

L'homme est l'artisan de sa propre destinée et ses pensées et ses actes sont les outils avec lesquels il la crée.

Sur la pierre de Tortuguero, il y est inscrit en date du 21 Décembre 2012 un achèvement selon les Mayas. Vous vous rappelez sans doute cette prédiction, qui a agité des pseudo-savants et permis à certains, de vendre des livres basés sur autant de factuel que l'existence d'un virus qui est en train d'annihiler l'être humain en ce moment (ceci n'engage que moi). Cet achèvement n'est en fait que la fin d'une période, le temps, cette roue qui tourne sans cesse et qui apporte son lot de chaos, de déluges qui cristallisent les angoisses des hommes depuis que cette notion est apparue.

Mais pourquoi Moi, Hokuto 2 Kuizine, grand maitre de la discipline du Hokuto Shinken, te parle de ça ? Tout simplement que le 12 Février 2021, un cataclysme destiné à détruire notre ancienne société, voit le jour. Je nomme de ce pas DEMON KING.

Qui est donc ce groupe, qui annonce guerres, mort et famines qui surviendront dans leur sillage tels les quatre Cavaliers de l'Apocalypse, tandis que les trompettes des Anges déchaîneront incendies, inondations et invasions d'insectes.

Premier EP de ce groupe qui puise ces racines dans le Black, le Death Melo Suédois et le Tech avec en Frontman Matt Brown. Celui-ci est connu dans l'underground Death Tech depuis 2005 sous la bannière de Enfold Darkness puisqu'il en est le fondateur. Tu ne connais pas, t'inquiète-nous sommes là aussi pour faire découvrir, écoute-moi ça mon cultiste.

Tu apprécies ? alors on continue, Matt se retire après la sortie du premier album et le single « The Dirge Of Surrogate Invictus ». Quelques années sous silence, en 2019, il ressurgit de son antre et fait appel à ses potes Malcolm Pugh & Jack Blackburn pour former ce qui s'annonce être THE MANDALE DE CES MORTS. Ce trio infernal sort chez The Artisan Era : The Final Tyranny, compose de 4 titres, pour une durée moyenne de 17 minutes et 43 secondes, à partir de 1 an ½.

Contemple ce magnifique Artwork de l'EP de l'artiste Justin Abraham. Cet artiste de Caroline du Nord se concentre sur l'exploration des côtés les plus sombres de la nature humaine à travers la physiologie, la philosophie, les machines et le symbolisme.

Il m'a fallu précisément 5 secondes, pour me dire « Ho Ho, nous tenons là l'album de Black qui manque à mes oreilles depuis 1996 après la sortie de l'excellent et puissant « Heaven Shall Burn » de Marduk. 5 secondes pour caler une rage folle annonciatrice de viol auditif, au bout de la 35 èm secondes le morceau qui vient de percuter mon cortex auditif primaire, prend une toute autre tournure, Matt Brown pose sa voix et ouvre les portes de l'enfer :

â€œfrom depths of the abyss comes a call from the hidden master

with words like smoke choking all who would hear him

calling for allegiance

their doom knocks at the door.â€

Malcolm Pugh harmonise ses lignes de basses avec les riffs mélodiques de notre spin Doctor (fallait la sortir celle-là , comprendrai celui qui en 1991 a bougé sur Two Princes). 1 minute 17 secondes, nouveau paysage Blackened Death Melo et je viens de cliquer sur le bandcamp du groupe pour acheter l'album. Quelle violence et quel beauté menée avec la technicité que seuls les vrais combattants du Nanto connaissent. Les riffs s'enchainent, les blastbeats finissent d'achever mon âme. J'ai rarement pris des beignes comme ça en si peu de temps.

Puissance spirituelle émanant du suprême, les portes s'ouvrent complètement pour laisser échapper l'échelle des temps géologiques. L'introduction de « Invoking The Spirit Of Chaos » à la sonorité mystérieuse, invite à écouter ce Memento mori qui va suivre. Moment de démence employé dans les riffs techniques et cette voix luciférienne. Enchainement incroyable de notes pour cette danse macabre. Partie de synthé qui apporte encore plus cette dimension démoniaque. Ce sont de véritables maitres dans l'art du Blackened. La bête est lancée, « Transmutation Of The Arlitect », prouve que le trio est un groupe qui n'est pas à prendre à la légère. Démonstration de riffings tous plus barrés les uns que les autres de Matt Brown, continue de peindre cette fresque du chaos. Chant chargé au vitriol, blastphème frappé avec rapidité, Jack Blackburn, nous démontre l'étendue de son pouvoir comme il avait pu le faire au sein de Vital Remains (oui mon gadjo tu as bien lu) et comme il le fait au sein des autres groupes. Ce troisième titre est une masterpiece, écoute-moi ça et pleure tellement c'est infernal et majestueux.

L'exultet, prière de bénédiction appelle Jésus, le Lucifer, ce qui veut dire qu'il est entré dans le corps de notre frontman ? « The Watcher, Wreathed In Flame », s'empare de nos peurs eschatologiques avec jouissance. Scénario apocalyptique, « Phosphoros », plutôt connu sous le nom du porteur de lumière, crache ses versets et expurge cet ancien monde avec haine. Véritable puissance dans cette track clairement taillée dans de la Sodalite. Ses propriétés ténébrescentes auront absorbé les restes de cette domesticité de ce peuple ancien. L'homme est l'architecte de sa propre destruction. Quelle rage et quelle omnipotence, le trône est convoité par de nombreuses personnes, Demon King, dans sa fureur vient d'en être le propriétaire.

Alors, Hokuto 2 Kuizine, grand dealer d'épiceries culturelles, il en pense quoi ?

Agressif, superbement exécuté, ce premier EP signe sans concessions un futur album, qui va mettre pas mal de monde en PLS. Nous assistons à une démonstration parfaitement maitrisée d'un Tech Death qui ne fait pas dans la lourdeur de notes trop débitées sans cohérence. Tout est vraiment calé au millimètre, la production est propre, les textes sont superbement écrits, je suis conquis et j'en redemande. Meilleur EP 2021, vous pouvez arrêter les autres, nous passons à 2022.