ELFIKA - Secretum Secretorum

France

Metal

Musique

Symphonicmetal

Evil Ted

-

1 août 2023

" Chronique du premier album d'ELFIKA sorti début 2020. "
2015 et ont sorti leur premier album début 2020. C'est également, et surtout, la rencontre entre un bassiste, Manu (auteur-compositeur), et une chanteuse, Laure Ali-Khodja. Le duo est à  l'origine de la totalité des titres présents sur l'album « Secretum Secretorum » dont il est question aujourd'hui. Ils ont ensuite été rejoints par Anthony Parker (Heavenly, Fairyland) à  la guitare, Axel Thomas à  la batterie et D.L derrière les claviers.
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Si habituellement je ne suis un grand « consommateur » de metal symphonique à  voix féminine (mise à  part les grands noms), je dois reconnaitre que le groupe a su me convaincre pour plusieurs raisons. D'une part, la production, aux petits oignons, a été confiée à  Didier Chesneau (Headline). Le producteur évite d'une part le piège de mettre la voix trop en avant au détriment des instruments (notamment les guitares, ce qui arrive parfois dans ce style de metal) ; et d'autre part il a su transcender les moments les plus calmes comme sur « THE OTHER » ainsi que les compositions les plus punchy comme « ANGEL » où le combo se fait plus rock. Et d'autre part, la variété et la qualité des 8 morceaux qui composent ce « Secretum Secretorum » accentue le plaisir d'écoute.
ELFIKA propose un metal symphonique, épique mais pas seulement. En effet, on retrouve des teintes rock, power (voire même power-prog), heavy. Ainsi leur musique saura parler aussi bien aux fans de Nightwish, d'After Forever (désormais ça coule de source ^^), de Within Temptation, que de Kamelot ou de Symphony X. Le titre de l'album fait référence au « secret des secrets », une lettre d'Aristote adressée à  Alexandre Le Grand, dans laquelle il traite de nombreux thèmes de société (politique, morale, santé…). Nous ne sommes alors pas surpris d'entendre des lyrics qui abordent des thèmes écologistes (« SO HUMAN »), les violences conjugales (« INFERNO » et « DARK VIRGIN »), les démons intérieurs (« THE OTHER ») ou encore la fragilité de la vie à  travers une catastrophe aérienne (« BROKEN WINGS »).
Après une coutre intro instrumentale « THE CHAMBERS OF SECRET », « SO HUMAN » nous accueille avec des guitares rapides et un chant moins lyrique et bien plus énergique que ce que l'on pouvait légitiment s'attendre en matière de metal symphonique. Au fil des minutes, Laure va alors nous surprendre en adoptant un chant lyrique. Elle alterne fréquemment les 2 tessitures avec une facilité assez déconcertante, quelle maitrise ! Les notes qu'elle atteint dans le dernier tiers du titre foutent clairement le frisson. Chapeau.
Je vous invite à  écouter « ANGEL » afin de vous faire une idée sur le timbre plus rock/pêchu de la frontwoman qui se marie finalement très bien avec ces parties guitare shred et groovy (un peu comme Symphony X précédemment cité).
« THE OTHER » commence comme une ballade pour gagner progressivement en puissance et en intensité, tant dans la voix que dans les instruments (un climax en adéquation avec la thématique assez introspective du morceau). Si ce type de composition est forcément attendu sur un album de metal symphonique, il faut reconnaitre que la chanteuse, secondée par Anthony Parker à  la guitare, nous file une nouvelle fois le frisson. Les arrangements sont superbes et ont incontestablement une couleur cinématographique de par ce côté épique. Je ne vois pas comment qualifier cet extrait autrement que par l'adjectif « beau ».
On revient à  un tempo plus rentre-dedans avec « BROKEN WINGS », où le groupe, à  la manière de Kamelot, nous délivre un hit power très catchy (quel refrain). Un des tous meilleurs titres de l'album qui risque de faire un malheur en configuration live.
Place à  « DARK VIRGIN », une pièce de presque 13 minutes, qui se décompose en 4 parties au sein desquelles les musiciens nous parlent du problème des violences conjugales avec un parallèle avec l'enfer de Dante : The Prayer (Ave Maria) / From Heaven To Hell / Revenge / Redemption. Les choeurs, la voix lyrique de Laure font évidemment écho au paradis, mais quid de l'enfer ? Une guest vient tout simplement nous balancer quelques petites parties hurlées/growlées. Le contraste est saisissant entre les 2 chanteuses, et colle parfaitement à  la dualité recherchée. Cette ambiance lourde, dark, se prolonge avec « INFERNO » où les paroles résonnent malheureusement comme des coups « It's too late for regrets /There's no way out, there's no escape, here is my guide / I cross the dark circles / I abandoned all hope / To confront evil and vice / My soul must not fail /Damned vision of hell ».
L'album se termine avec un « ONE DAY » un peu plus calme et qui contient, une fois encore, un solo brillant.
Avec un tel album, il n'est pas certain que ce "secret des secrets" (signification de « Secretum Secretorum ») soit encore bien gardé. Et c'est « tout le mal qu'on leur souhaite » tant ELFIKA marque, de la meilleure des manières, son arrivée sur la scène metal hexagonale.
Bonne écoute.
Clip “Inferno” :
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