Toujours pas d'album pour les Lillois de Dear Liars, mais qu'à cela ne tienne, le niveau est toujours là , avec un nouvel opus qui s'en rapproche beaucoup !
Cette chronique commence à se faire tardive, mais il faut se le rappeler : au début de l'année 2020, le groupe nous gratifiait d'un nouvel EP qui s'annonçait d'ampleur titanesque rien que par son titre.
Ouroboros, c'est donc le nom de cette nouvelle sortie, qui illustre la maturité du groupe et un certain passage à la vitesse supérieure question professionnalisme. Fort de quatre ans d'expériences qui sépare l'EP de son prédécesseur, on sent que la recette est la même, mais qu'elle a eu le temps de murir.
Rien que le titre éponyme, qui ouvre l'EP après une intro très sombre, rappelle des choses familières : un riffing assez proche de "Wasted Life", des backing vocals qui rappellent "Dear Liars". On se sent comme à la maison quand on a aimé les débuts du groupe.
Malgré tout, ce qui frappe l'oreille sur ce Ouroboros, c'est son côté mélodique accru par rapport au côté Hardcore N'Roll. Attention, Dear Liars c'était déjà bien chantant avant, mais cette fois-ci, on y est encore plus. Le chant de Flavien va plus souvent chercher ces cleans qui croisent subtilement Maynard James Keenan et Howard Jones. Il ne faut pas oublié non plus que depuis son premier EP, le groupe a agrandi ses rangs du côté des guitaristes, ce qui doit justement donner plus de souplesse mélodique.
L'EP Ouroboros est en fait globalement plus riche que son prédécesseur, probablement limité par des questions de budget : le groupe nous propose sept titres, dont un qui est le plus long que le groupe ait jamais écrit, l'immense "Burden". Mélancolique, sombre, subtilement jazzy, c'est un vrai chef d'Å“uvre. Quand on découvre alors que ce même "Burden" est suivi par un instrumental digne d'un Western, "Unlighted", on comprend que ce qui vraiment fait la puissance de cet EP, c'est le soin qui a été porté à son ambiance.
Que les plus bourrins d'entre vous se rassurent ceci dit : les bons gros riffs groovys pour aller cogner son voisin sont toujours d'actualité comme en témoigne "Knife-Edge Beliefs" et "Cheval". Ce qui était fédérateur hier l'est toujours aujourd'hui avec un son meilleur ; car oui, la prod aussi a augmenté en standing.
Autre pas qui laisse penser qu'on arrive dans la cour des grands, c'est que le groupe s'offre également un morceau, "Visceral Anxiety", avec nul autre que Vincent d'AqMe et The Butcher's Rodeo en guest. C'est un petit détail pensez-vous ? Vous avez raison, l'important c'est que le morceau soit bon, et il l'est ; mais rien de tel qu'un petit coup de pouce de gens déjà dans le circuit pour se propulser vers les feux de la rampe !
Vous l'aurez compris, je suis vraiment très enthousiaste vis-à -vis de cet EP, pour moi c'est un vrai moment fort de 2020, que je vous conseil d'obtenir au plus vite !