" Chronique du nouvel album d'EVOLUTION ZERO prévu pour une sortie à la fin du mois de novembre 2020. "
2ème album pour EVOLUTION ZERO (Ev0 pour leurs followers) qui sort à la fin du mois de novembre. Le groupe, formé en 2011 en Haute Normandie, avait sorti son premier album éponyme en autoproduction fin 2016. 2 albums en 9 ans d'existence, on peut déjà en tirer un premier enseignement : ils prennent le temps qu'ils jugent nécessaire pour écrire. Ce qui théoriquement est plutôt bon signe car cela le permet de peaufiner au mieux leurs compositions. Et il faut bien reconnaitre que ce n'est pas toujours le cas dans ce « monde impitoyable » qu'est la musique : combien de fois avons-nous pu entendre ou lire que certains groupes (et même les plus grands) regrettent encore aujourd'hui que certaines B-sides soient parues et ainsi les trainent comme des casseroles (au hasard « Lulu » des Mets). Je tenais donc à saluer cette démarche en début de chronique.
Pour en revenir à l'album, après une première écoute plus générale, ce qui saute aux oreilles c'est le palier franchi entre les 2 skeuds. Voix, guitares, basse, batterie, Ev0 a passé un cap et on ne peut plus trop les cataloguer comme groupe amateur/underground. « ORIGIN OF A DEVIANT WORLD » sonne pro de chez pro, les fanas de guitares et de batterie vont d'ailleurs en prendre plein les tympans (comment résister à « Citizen Of Down »). Un bel effort de groupe où tout le monde a su se hausser à son tout meilleur niveau. Mon petit doigt me dit que Dave et JP ont été poussés dans leurs retranchements comme jamais auparavant pour pouvoir proposer à l'auditeur plus de richesse dans les compositions. Nous ne sommes pas tellement surpris d'entendre des « scènes metal » différentes à travers les 13 titres qui parcourent l'album.
« Origine Of A Deviant World » dure 43 minutes, ce qui fait une moyenne d'un peu plus de 3 minutes par titre. Ev0 a souhaité garder le côté direct du premier album. Grand bien leur a fait, si je peux dire, car dans ce style on n'est pas obligé de tricoter pendant des heures pour être convaincant, bien au contraire ^^. La voix est parfois doublée sur certains passages, ce qui donne plus d'impact. Les choeurs sur « Mouth Watering » colorent l'esprit totalement 80's qui se dégage avec une teinte punk/hardcore plus actuelle. Nous avons là la « patte EVOLUTION ZERO » : apporter une dose de modernité et de diversité aux styles posés par les pionniers des genres en question. Et ainsi parler à plusieurs publics … « Metalheads, rassemblement ! »
Prenons « Citizen Of Down » et « My Banker My Brother »: le groupe tape dans des sonorités plus extrêmes (black, grind) avec Glerr qui crache toutes ses tripes dans le micro. Evidemment les instruments se mettent au diapason pour coller au plus près de ces ambiances plus sombres et lugubres. Une nouvelle fois très convaincant.
Concernant les guitares je vais faire très simple : les fans de Slayer seront ravis ! « Citizen OF Down » et « Through Your Eyes » lorgnent clairement du côté de la bande à Kerry King. Sur ce dernier morceau, les quelques chÅ“urs placés en fin de compo, on a presque l'impression que Tom Araya lui-même serait venu taper un guest en studio avec eux tant ils sont typiques du bassiste-chanteur. Imparable, un des tous meilleurs moments de l'album, et peut-être même un de leurs tous meilleurs titres en ce qui me concerne.
J'ai particulièrement accroché à « Endure My Life » (le solo de guitare typiquement thrash éclaire la compo qui est dans un esprit plus death) ; « Citizen Of Down » ; « Through Your Eyes » ; My ultim(hate) Love » (ce break de ouf) ; « Broken Heart » (le dernier tiers est juste dingue : du death mené à 2000 à l'heure qui part du solo jusqu'à la fin) ; « S.O.B » ; « Mouth Watering » (plus lent, plus lourd…vous tenez un truc là ) et « I Am A Product » extrait le plus court de l'album qui le conclut tel un uppercut comme pour nous achever. Si Motà¶rhead avait fait du death-thrash plutôt extrême, ils auraient clairement pu s'engouffrer dans cette direction.
Avec cet album qui sort fin novembre, Ev0 frappe un grand coup en cette fin d'année 2020. Si le premier album pouvait paraître plus « juvenile » dans le sens où le groupe souhaitait taper fort pour montrer qu'il existait ; avec « Origin Of A Deviant World » EVOLUTION ZERO délivre un album plus mûr, plus sûr de ses forces tout en osant expérimenter (notamment sur « Mouth Watering » qui est une belle réussite également). Un second opus qui surpasse son prédécesseur de la tête et des épaules. Le 3ème album risque de faire « encore plus mal » s'ils continuent dans cette voie.