Du Pop Punk dans Blastphème ? Voilà quelque chose d'exceptionnel ! C'est vrai que ça n'arrive pas souvent, mais le fait est que ce genre de groupe à tout à fait sa place sur le Webzine.
Après tout, même si on ne le reconnait pas tous, pour ce qui est de ma génération, on est nombreux à avoir aimé Green Day, Paramore et Blink 182 dans nos années collège-lycée. C'est en hommage à ces années et en l'honneur du bon goût que je vous propose aujourd'hui une petite beauté enfantée le 2 avril par les excités notoires de Pinkshift, formation qui fait du bruit dans le Maryland.
Et là où une place bien méritée se confirme dans nos pages, c'est que le groupe semble vraiment avoir la rage au ventre ! Les morceaux ne manquent pas de lourdeur avec un overdrive bien présent dans le son du guitariste. Ce dernier ne recule pas devant la pulsion d'envoyer du gros riff bien senti, avec groove et mordant s'il vous plaît. Quelques solos sont aussi au rendez-vous, classiques mais très propres et mélodieux. La basse non plus n'a pas peur du gain, et il ne manque plus qu'une batterie bien bondissante, efficace bien ancrée dans le fond du mix pour balancer la purée.
Rien que sur le plan instrumental, l'ambiance est bien bâtie, et l'EP n'est ni guilleret ni docile. Ne vous y trompez pas : ce n'est pas parce que la galette porte le nom d'un édulcorant qu'elle a pour projet de vous épargner. Tout au plus, elle vous préservera peut-être du diabète, mais pour ce qui est des coups dans la face, prévoyez un casque si vous avez le crâne fragile. C'est inspiré, mélodique, mine de rien assez sombre, légèrement dramatique comme il faut. Il me semble parfois ressentir des petites touches de Danny Elfman. Subtiles, certes, mais il y a de ça. On ressent aussi que My Chemical Romance a dû faire son petit bout de chemin dans la tête des artistes.
C'est notamment ce qui ressort avec le chant d'Ashrita Kumar. Certes, on ressent ci et là des petites touches d'Hayley Williams, dans ce style c'est presque inévitable, mais on retrouve aussi le côté criard et torturé d'un Gerard Way, ce qui ne peut être que positif. La chanteuse mène la barque avec beaucoup de puissance et un certain charisme à saluer.
La disposition des morceaux dans l'EP est également bien pensée, et le groupe déroule en cinq titre un catalogue exhaustif qui va des hymnes de stade ("Mars" et "On Thin Ice") à une espèce de ballade Punk, rageuse mais en même temps finement romantique et mélancolique ("Rainwalk"), en passant par la grosse gifle auditive ("Toro"), et une espèce de chaos dramatique ("I'm gonna tell my Therapist about you").
Ce bel EP, c'est le rendez-vous des nostalgiques qui ont été ados ces vingt dernières années, et qui n'ont pas changé. C'est aussi un bel effort pour une première sortie, fait avec beaucoup de professionnalisme et de talent.