De temps en temps, ça fait du bien de tomber sur des groupes qui mettent de bonne humeur !
C'est vrai quoi, on passe des heures et des heures à se morfondre sur du Metal extrême complètement lugubre et désabusé, mais est-ce que parfois on n'a pas aussi besoin d'un truc sautillant pour affronter sa journée ?
C'est ce que va nous proposer le prolifique combo Dream Troll, qui avec ce "Realm of the Tormentor" sort son troisième album. Pour tout vous dire, c'est avec cet opus que je les découvre, et je puis vous dire que je n'hésiterai pas à aller trainer mes oreilles dans le reste de leur discographie.
De façon assez surprenante, avec leur Power Metal guilleret et bondissant, le groupe redonne vie d'une certaine manière à un certain esprit Hard FM. On croirait parfois entendre Toto, Y&T ou FM (justement), mis au goût du jour avec un peu plus d'énergie, de violence et de diversité musicale. Il y a cette légère touche de Dragonforce qui donnera un côté épique et coloré, cette voix subtilement rauque qui rappelle un peu Steel Panther, du chorus dans les guitares solistes qui feraient la fierté de Brian May, des claviers cristallins comme dans les années 80... On en mangerait !
Bref, c'est la fête, c'est très facile à écouter pour toutes les générations de métalleux qui n'ont pas renié leurs classiques. L'album grouille de bons petits riffs simples mais addictifs, d'hymnes de stade à chanter en coeur, de ces motifs de batterie qui vous font instinctivement taper du pied. Plusieurs fois le groupe commence ses morceaux avec un gimmick simplissime en deux ou trois notes, pas plus, mais on embarque à chaque fois tant la suite est attrayante. Sorties de nulle part, on retrouve aussi de façon fugace les influences plus modernes des musiciens, notamment un peu de Djent par-ci par-là sur des grooves hachés et syncopés. C'est bienvenu, et ça passe sans heurt.
Je dois dire aussi qu'en temps que guitariste, je suis totalement dingue des solos de l'album, qui font très Rock Progressif des années 70, avec ces gammes aériennes et ce toucher limpide qui rappelle des Return to Forever ou des Mike Oldfield, l'influence Heavy Metal en plus. C'est un vrai bonheur, exécuté chirurgicalement, sur des morceaux qui, en plus, prennent leur temps pour dérouler tout leur propos. Le morceau le plus court dure quatre minutes et quarante secondes, mais la majorité dépasse les cinq minutes.
C'est un vrai pur plaisir qui donne toute sa noblesse au concept de "Revival" : c'est un hommage aux vieilles recettes, mais avec la fraicheur délicieuse du renouveau !