Fin Del Mundo - Todo Va Hacia El Mar

Découvert dans les méandres de youtube avec un live de KEXP enregistré à Buenos Aires, Fin Del Mundo m’a tout de suite tapé dans l’œil.

La promesse qui habite le style de ce girlsband Argentin, c’est une beauté nébuleuse infusée dans un Post-Rock aérien et onirique du meilleur goût, qu’on avait pu savourer chronologiquement sur deux EPs successifs : Fin Del Mundo et La Ciudad que Dejamos. Avec cet "album" le pont est fait, les EPs sont maintenant réunis, ce qui tombe sous le sens tant la musique de Fin Del Mundo est mature et cohérente. Tout est calculé pour ne pas perturber la flottaison, jusque dans la prédominance de la cymbale ride, plus atmosphérique, qui donne le tempo de quasiment tout l’album. Sans oublier une reverb presque liquide qui colore les guitares. 

Cette réunification est notamment l’occasion de fusionner le style visuel et les sujets des deux pochettes d’EP. Judicieusement choisis en harmonie avec la musique, les titres ainsi que l’univers pictural du groupe inspirent ce sentiment nostalgique ou mélancolique qui nous étreint à l’écoute. "La Noche", après des dizaines d’écoutes, reste de loin mon titre préféré, mais ce serait faire outrage au travail accompli que de disqualifier quelque titre que ce soit dans cette réussite totale. “La Ciudad Que Dejamos” est également d'une puissance désarmante, notamment quand vient frapper le refrain, droit au coeur. 

Fin del Mundo, c’est le son du temps qui passe, de la fin de l’été, des illusions perdues ; tout en douceur et en beauté. Alors certes, très peu de "high gain" par ici, les plus métalleux de nos lecteurs feront la moue. Mais les amateurs d’Alcest ou de Sylvaine n’ont qu’à se laisser porter.

C’est un moment d’évasion émouvant, qui vous fera le plus grand bien.