HØLLS – Ill

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Formé en 2023 à Besançon, le quintet HØLLS nous propose, en ce début d’année 2025, leur tout premier album. Evoluant dans un style post-metal (on retrouve du sludge, de l’ambient, du hardcore, des touches prog…) les sujets abordés sur ce skeud tournent autour de la santé mentale et de notre société malade, déshumanisée. La pochette fait écho à ces thématiques ainsi que l’identité/la personnalité du combo : sombre (une ville en ruine) mais avec une touche de lumière, de vert (la nature reprend ses droits, n’n’oublions pas que le vert est la couleur de l’espoir mais aussi de la nature et de la croissance). Sandra Chatelain, la vocaliste, dépeint avec justesse toute une palette de sentiments allant de la colère à la détresse, en passant par l’espoir à travers les 7 titres de l’album (pour environ 50 minutes).

Après le court instrumental et minimaliste « BREATHE » qui ouvre l’opus, « LAST DEEP BREATH » nous plonge instantanément dans les méandres de l’univers musical du combo tant au niveau des lyrics que des instruments. L’alternance chant clair - chant screamé renforce la « tessiture » anxiogène et alarmiste de notre réalité et nous incite à (ré)agir, quitte à se faire violence (« It’s time to come out of your lethargy / To take the path that will make you grow »). Sur « FALL INTO DECAY », qui crée un lien évident avec l’artwork (« Back to nature to find meaning / Obvious regression to counter selfishness »), je comprends que le/notre salut passe par une profonde remise en question de soi-même, même si c’est douloureux (« self destruction »). L’oppressant « SICK » fait plus que suggérer qu’il faut trancher dans le vif pour soigner et guérir de certains maux actuels dont on a hérité de nos anciens.

Vient ensuite « THORNS » riche en contrastes qui, après un début lancinant/hypnotique, monte progressivement en intensité et en rage pour appuyer ce côté écorché-vif (normal me diriez-vous pour un morceau qui parle d’automutilation…le clip montrant l’automutilation à travers le dessin).  

Place maintenant au mélancolique et torturé « UPSETTERS » qui nous renvoie à « FALL TO DECAY » (« Destruction is here /  To start - all over – again / A world – respectful / Of wildness - And natural – elements » ou encore « And I see the silent trees, plenitude emotion / Their celestial strength guides us to redemption / Denounced those who indulge in opulence »). Il me reste à évoquer « ENDLESS NIGHT » qui, encore plus qu’un bouquet final, résume l’esprit du disque et le savoir-faire des Bisontins. On ne ressort pas indemne de ce voyage très introspectif ; mais c’est pour notre bien afin de se défaire des démons du passé et de (re)construire quelque chose de plus sain (tant mentalement que socialement).

S’il y a bien un groupe que j’espère voir en live durant cette année 2025 c’est bien HØLLS qui m’a totalement conquis avec ce premier album de très haute volée. Avec de la chance ça sera peut-être le vendredi 02 mai 2025 : ils sont programmés avec MONSTRE à la Taverne Elektrik sur Amiens. En tout cas voici ma première grosse claque musicale inattendue de ce début d’année 2025. D’ailleurs, quand j’y pense, l’album s’intitule « Ill » (qui renvoie des maladies non bénignes), ce qui est assez proche, phonétiquement, de « Heal » (guérir). Comme quoi il y a toujours de l’espoir.

Bonne écoute.