Blastpheme - Webzine howard-event-horizon

HOWARD joue du rock à tendance oldschool avec notamment cet orgue Hammond qui évoque DEEP PURPLE, THE DOORS (vidéo d'une reprise ci-dessous), mais pas que ! En effet ils tapent également dans des sonorités plus stoner ou encore électroniques comme nous le verrons très vite à travers cette chronique. Le trio français n'est pas un nouveau venu sur la scène hexagonale : ils ont déjà sorti un EP en 2018 et un album en 2020. « Event Horizon », paru il y a moins d'une semaine, est donc leur second album, et rien que le nom m'évoque de bonnes vibes.

Reprise d'un classique des DOORS, non présente sur l'album chroniqué, « WAITING FOR THE SUN » :

Celles et ceux qui me connaissent savent que j'ai une affection particulière pour le film de Paul W.S Anderson (injustement sous-coté, tout comme « Soldier » que je vous conseille). Ce film, dont le titre complet est « Event Horizon, le vaisseau de l'au-delà », met en scène un vaisseau qui refait surface après avoir disparu des radars pendant des années dans l'espace. L'équipage qui le retrouve va être confronté à des événements bizarres et va sombrer dans la folie. En astrophysique, le terme Event Horizon désigne la frontière d'un trou noir à partir de laquelle la vitesse de libération (vitesse pour se détacher de l'attraction gravitationnelle) atteint celle de la lumière. Pour en revenir au film, on apprendra que le vaisseau a un lien bien particulier avec un trou noir et qu'il a ouvert des portes vers des choses dépassant l'entendement. C'est cette ouverture vers ailleurs (vers au-delà de ce que l'on peut attendre) qui me/nous ramène à HOWARD dont il est question dans cet article.

J'espère donc trouver un certain côté aventureux de la part du combo avec une dose d'expérimentation et d'ouverture vers d'autres horizons/sphères/courants musicaux. Pour faire simple : à voyager et entrevoir de nouvelles perspectives à travers les 8 compositions présentées pour 38 minutes menées par Jean-Marie (chant-guitare), Raphaà«l (orgue Hammond, synthé, basse, thérémine) et Tom (batterie, samples, flûte).

« BANKABLE SERMON » commence dans un univers qui rappelle les DOORS tant au niveau des instruments que de la voix, pour aller ensuite vers quelque chose de plus stoner à la QUEENS OF THE STONE AGE sur le refrain (album « Songs For The Deaf - « GO WITH THE FLOW »). à‡a rock et ça secoue avec un riffing lourd et psyché. Une belle entrée en matière.

Clip de « BANKABLE SERMON » :

« SEEDS OF LOVE » débute par une sorte de bruit m'évoquant une sorte de sonde/sonar spatial (l'Event Horizon n'est pas loin ^^). Pas mal d'électronique et d'effets sur ce titre qui lui donnent une couleur futuriste/expérimentale à l'ensemble. On s'évade avec plaisir aux confins du rock grâce à Howard (non je ne parle pas du canard venu de l'espace ^^).

Clip de « SEEDS OF LOVE » :

Place maintenant à quelque chose de plus brut, plus rock (voire même punk au niveau du refrain) avec « NEED WANT GET » qui m'a fait penser autant à WOLFMOTHER qu'à THE HIVES. à‡a dépote !!! « TELESCOPE » porte bien son nom car le morceau regarde plus loin, vers d'autres cieux musicaux comme je l'espèrais : on pense encore une fois au groupe de Jim Morrison et Ray Manzarek au niveau des couplets. Couplets qui seront, par la suite, contrebalancés par des refrains et des teintes électro qui apportent plus de lourdeur et de pèche. D'ailleurs tout se mettra au diapason vers les 2/3 de la composition pour un rendu massif.

« I HEARD A SOUND » s'ouvre avec des échos de différentes sortes de bruits furtifs qui nous traversent et nous englobent, pour ensuite entendre arriver un riff guitare bien saturé qui donne envie de taper du pied et même de danser. Le mix de la voix est assez particulier : froid, assez lointain, robotique. Une sorte de pièce rock-cold wave originale et bien sûr convaincante. Une belle curiosité sur ce disque. « THE WAY », avec son électro-pop un peu froide elle aussi, mais toujours mélodique (notamment la voix assez ronde), m'a renvoyé à DEPECHE MODE et des titres comme « PRECIOUS » (toutes leurs influences sont bien assimilées et viennent enrichir leur identité propre). Une belle réussite à mettre à leur crédit.

« HEEDLESS » revient à quelque chose de plus énergique et soutenu, dans un esprit similaire à celui qui anime « BANKABLE SERMON » en ouverture de skeud. à‡a envoie et l'avoir placé ici est une très bonne idée après les 3 titres précédents qui étaient moins survitaminés. Le disque se termine sur le titre éponyme, titre le plus long durant lequel le trio nous dévoile un peu tout leur savoir-faire et donc ce que l'on a entendu sur les 7 précédents extraits : du punch, de l'expérimental, de l'énergie, du plus poséâ€¦

Je ne connaissais pas HOWARD avant d'écouter cette nouvelle sortie studio « Event Horizon » ; et il s'avère que c'est l'une des belles découvertes de cette année 2022. Si vous aimez les odyssées musicales, n'hésitez pas à votre prendre votre ticket pour monter à leur bord. Les 3 compères savent faire voyager.

Bonne écoute.

HOWARD - Event Horizon