Avant propos : Chers lecteurs, quand j'ai du temps devant moi, j'aime parfois aller à la pêche aux labels. Après tout, ça change de la pêche aux groupes, c'est une proportion différente, et tant qu'à faire c'est l'occasion de découvrir d'un seul coup une multitude de projets aussi obscurs que savoureux. Je me baladais donc de page en page sur bandcamp, jusqu'à découvrir "Sortez Vos Morts" de Salà², sorti dans le catalogue de Coups de Couteau, label français comme son nom l'indique. Qui dit Salಠdit Pasolini, un réalisateur Italien aussi génial qu'abject. Il n'en fallait pas plus pour que je clique. Après une écoute pleinement satisfaite dont je rendrai compte sur les pages de Blastphème, j'ai décidé de creuser le catalogue du label un peu plus, et l'évidence a fini par se dessiner : il fallait que je me rapproche de la structure. Amis amateurs de musique Punk très, très en colère (comprenez Grind, Crust, Hardcore et autres joyeusetés fleuries), c'est par ici que ça se passe ! Cette interview avec Etienne, cerveau du projet, marque le début d'une collaboration que j'espère longue entre Blastphème et Coups de Couteau, illustre une belle rencontre, et promet quelques surprises dont vous entendrez parler très bientôt. Bonne lecture, et surtout, soutenez votre scène locale ! (P.S : Les liens youtubes dans cette interview ont été choisis par l'interlocuteur pour servir de bande-originale.)
PEUX-TU NOUS PRESENTER LA GENESE DE COUPS DE COUTEAU ?
Il faut revenir pas mal de temps en arrière. Cela fait quinze ans que je fais de la musique : j'ai commencé par écouter des groupes, puis en former avec les potes du lycée. Tous les postes étaient pris sauf batterie, donc je m'y suis mis ; et j'ai fait ça pendant dix ans, voire un peu plus. Je me suis arrêté à peu près en 2011 parce que je finissais mes études, et je devais partir loin. Je viens de Narbonne, et dans ma branche, il n'y avait rien. J'ai dû migrer vers Paris pour trouver un boulot. J'ai donc arrêté les groupes, et j'ai mis en standby la batterie. Je voulais garder un pied dans la scène, quand même. C'est comme une drogue, donc j'ai fait du webzine : j'ai créé mon Webzine, Broken Balls, dont j'ai fait deux exemplaires papier mais qui était surtout un webzine. J'ai aussi ponctuellement fait des chroniques pour Metal Sickness, et pour Skà¸ll, un fanzine sur Toulouse tenu par le bassiste de Nolentia. Je voulais soutenir la scène.
J'ai été lassé, ça devenait trop, je recevais trop de choses qui ne me plaisaient pas trop. Je me forçais un peu à chroniquer parce que les gens faisaient l'effort de m'envoyer des choses, mais ça m'a un peu dégoûté de tout ça. J'ai arrêté, et je me suis demandé ce que je pouvais faire pour encore rester dans le milieu. Il me restait l'idée du label.
Je suis fan de supports physiques, CDs et vinyles surtout. Cassette, j'aime bien mais c'est un peu moins mon truc. Ceci dit je suis un enfant des années 90, il me faut l'objet. J'ai démarré en 2015 en sortant les potes, avec Absded et UDDU qui comptent deux de mes meilleurs amis. C'est comme ça que ça a commencé.
J'y trouve mon compte : comme je suis tout seul j'organise mon temps comme je veux. Si je veux sortir quelque chose je m'y mets, si je veux me faire une pause de six ou sept mois, je m'arrête. Je n'ai de comptes à rendre à personne. Je m'arrange avec les groupes, il n'y a pas d'entourloupe, et jusqu'ici tout se passe bien.
TU T'ES LANCE TETE BAISSEE DANS LE PROJET OU IL Y A DES CHOSES SUR LESQUELLES TU AS DU TE FORMER ?
J'ai utilisé le fanzine Broken Balls pour essayer des choses. Par exemple j'ai fait une interview croisée avec trois labels, Throatruiner, Music Fear Satan et Lost Pilgrims. Je leur ai posé à chaque fois les mêmes questions, pour que les trois labels, qui étaient de niveaux différents à l'époque, me donnent des clés. Je leur avais demandé ce qui était le mieux pour commencer, ce qu'il fallait faire, et j'ai fait un mix des trois. Je me suis formé sur le tas pour le reste. Sur les premières sorties j'ai investi beaucoup d'argent personnel, ce que je ne ferais plus maintenant. Mais j'étais tellement content que ce n'est pas grave. C'était la folie, et je savais que je ne rentrerais pas dans mes frais. Je ne regrette pas. Je me suis calibré ensuite à force d'expérience.
C'était aussi une question d'époque : avant le COVID, les usines de pressage tournaient bien, tu trouvais facilement des bons plans. J'ai donc pu me permettre de sortir à mes frais les deux premières galettes, ce qui ne serait pas possible maintenant.
De même sur la promotion, je ne peux pas forcément donner du temps pour démarcher la presse, envoyer des CDs ; c'est pour le moment une part que les groupes prennent. Je le clarifie dès le début. Si j'ai des contacts utiles, je donne un coup de main, mais le reste dépendra du temps que j'ai.
COUPS DE COUTEAU A EU DES SORTIES EN 2021. LA CRISE A-T-ELLE RALENTI CERTAINS PROCESSUS ? OU FAIT OBSTACLE ?
Nolentia est sorti en 2020 et Salಠen 2021.
C'est 2020 qui a tout foutu en l'air : je regrette vraiment pour Nolentia. Ce sont des potes depuis longtemps, et je trouve que leur album n'est pas reconnu à sa juste valeur. Je le trouve excellent, et je ne dis pas ça pour le vendre. On l'a sorti en plein deuxième confinement, donc pas de tournée, donc pas de diffusion. Tu as beau envoyer aux médias, si tu ne tournes pas, tu rates un pan du public. Il faut à la fois les médias et les concerts pour qu'un bon album puisse prendre.
Pour Salà², c'est sorti en fin de confinement. Damien de Cold Dark Matter, qui fait les samples et les claviers dans Salà², a maintenu l'actualité du groupe grâce à ses contacts. Pas de souci pour eux.
AVEZ-VOUS EU DES RETARDS SUR LES LIVRAISONS DES PRODUITS ?
Pour Nolentia non, c'est arrivé à temps.
Pour Salಠnon plus parce que c'était du CD. Le CD en général ça n'arrive pas trop tard, c'est le vinyle qui met plus de temps.
Par contre, pour les prochaines sorties (Gummo d'un côté, le split Verdun/Old Iron de l'autre), c'est plus compliqué. Je n'ai pas de nouvelles pour Gummo, donc je me dis "pas de nouvelles bonnes nouvelles", ça devrait sortir dans le courant octobre/novembre. Pour Verdun c'est plus compliqué étant donné que c'est un split entre un groupe Français et un groupe Américain, il y aura des pressages des deux côtés de l'Atlantique, et on ne peut pas sortir une version avant l'autre. Il faut attendre, les délais sont différents. à‡a me semble mal barré pour sortir avant décembre 2021.
CONTENT DE SAVOIR QUE GUMMO VA ATTERIR DANS TON CATALOGUE, C'EST DES GARS DE CHEZ MOI !
Je les suis depuis un moment, et c'est une claque monstrueuse. Le premier album où ils ont invité tous leurs potes chanteurs, je trouvais ça énorme ; et le chanteur qu'ils ont trouvé envoie le bois. Le split avec Insane Order est top à chaque morceau. Et là , l'album qui arrive, forcément, je l'ai écouté : c'est une tuerie. Les riffs tuent.
Je leur tournais autour, je n'osais pas trop me lancer, et quand j'ai vu leur premier clip "Where was Gondor ?", je me suis dis "Non, c'est pas possible, il faut que je les contacte !"
Ils ont accepté, c'est super ! Les mecs sont très cools. Ils étaient comme des lions en cage pendant le confinement, et là ils sont repartis en tournée. C'est beau à voir.
CHAQUE LABEL TRAVAILLE DIFFEREMMENT AVEC SES PROJETS. SUR QUELLE BASE T'APPUIES-TU QUAND TU METS EN PLACE QUELQUE CHOSE AVEC UN GROUPE ?
Dans l'immédiat, les temps sont un peu compliqués, je ne peux pas mettre plus de 100€ par projet, ça varie entre 50 et 100€, selon le moment de l'année, et en fonction de mon temps. J'ai un enfant donc c'est difficile de gérer le label et la promo à côté. Après une journée chargée, tu n'as plus forcément l'énergie pour démarcher, ou gérer des envois. Je donne de mon temps en fonction de ce que je peux donner. J'envoie des mails pour dire "Voilà , là sur deux semaines est-ce que vous voulez que je m'occupe de ça? Que je contacte untel...?"
Je fais aussi de la diffusion numérique grâce à une plateforme. Je peux aussi aider au pressage sur tout ce qui est déclaration SACEM ou SDRM.
En tout cas je leur donne l'argent en toute confiance.
EN MOYENNE, TU PARS SUR QUEL TIRAGE ?
Le dernier CD qu'on a tiré, c'était Salà². Damien s'en est occupé, il me semble que ça chiffre à 200 ou 300 exemplaires. Il faut le faire en fonction de l'actualité. Les ventes de disques sont faibles, surtout si tu ne tournes pas. Le numérique est très prégnant. Les gens comme moi qui ne vont pas aux concerts mais achètent des CDs sont plutôt marginaux : en général tu achètes un disque après un coup de coeur de concert. C'est pour ça encore une fois que je suis déçu pour Nolentia. Ils ont un super album, il faut qu'ils le défendent.
Pour le pressage, ça dépend aussi de l'attitude du groupe. Tourner c'est une question importante. Je peux produire des projets studios, mais dans ce cas il faut que le projet soit extrêmement léché. Une démo avec des mecs qui ne tournent pas, sans réseau, ça sera très compliqué à promouvoir.
Pour les CDs en général c'est un tirage de 200 ou 300, qu'on peut envoyer en promo aux médias. Pour les vinyles, c'est souvent 200 aussi. Je n'ai jamais fait au-delà de 500.
C'EST QUAND MàŠME DU BEAU TIRAGE !
Certes, après il y a des fois où je ne vends pas tout. Mais de fait, j'ai une petite distro : quand quelqu'un achète quelque chose que je ne produis pas, je vais glisser aussi un de mes disques pour faire tourner. Mon but c'est de faire connaître les gens, pas de m'enrichir.
De la même façon, plus le tirage est gros, moins c'est cher, donc ça peut être un moyen de s'en sortir financièrement.
TU DIS SUR BANDCAMP QUE LA CLE D'UNE SIGNATURE SUR TON LABEL, C'EST LE RAPPORT HUMAIN. CECI DIT, TU AS QUAND MàŠME CONSTRUIT UNE IDENTITE MUSICALE AUTOUR DU HARDCORE, DU GRIND, DU CRUST...
C'est mon fond de commerce, c'est mes premières amours, donc je tends vers ça. Si un groupe de Hip Hop vient me voir, je vais bien écouter pour voir si j'ai le coup de coeur. Je ne tiens pas à me fixer comme certains labels élitistes, ça ne m'intéresse pas, mais c'est vrai que, par facilité peut-être, ça s'est construit comme ça. Sur ce qui est du rapport humain, je peux te raconter des anecdotes sur chaque sortie, et c'est toujours le contact humain qui motive en premier.
QUELLE ATTITUDE ATTENDS-TU DE TES GROUPES ?
J'aime discuter pour sentir la personne, dans sa manière de parler, de présenter. Tu sens si la personne est prête à se donner pour faire fructifier le projet. Quand j'étais musicien, c'est ce qui me motivait : peaufiner les morceaux, les sortir, aller les jouer en live et donner le maximum pour que la musique touche les gens. Pour moi c'est naturel, et j'attends ça des groupes.
Par exemple, si Salಠm'avait juste envoyé son EP, sans rien d'autre, je ne suis pas sûr que je l'aurais sorti. C'est en discutant avec Damien, qui m'a appelé plusieurs fois, pour me faire connaître le concept de la musique, du visuel, des samples ; pour me tenir au courant "Alors là on est en studio. Là on a fait les pré-prods. Là on répète. Là on part en concert." que ça m'a convaincu. Là tu vois qu'il y a de l'envie, et moi je dis banco. Les mecs sont sympas, sérieux, et font de la bonne musique.
EST-CE QUE TU AS RàŠVE À REALISER AVEC COUPS DE COUTEAU ?
Sortir un groupe étranger. J'aimerais beaucoup. Il y en avait que je voulais tenter, mais au moment de me lancer les mecs ont signé chez un plus gros label. Il y avait Bailer en Irlande, The Southern Oracle en Hongrie et Gust en Suède, et tous ont signé chez plus gros que moi.
Mais voilà , c'est quelque chose qui me titille. J'adorerais notamment signer un bon groupe de Hardcore Suédois. Si je fais ça, je peux arrêter le label en paix.
QU'EST-CE QUI PASSE DANS TES PLAYLISTS EN CE MOMENT ?
On a le droit de parler de Hip Hop sur Blastphème ?
ON A LE DROIT DE PARLER DE CE QU'ON VEUT !
Super ! En ce moment je suis à fond sur Czarface, un trio Américain de Hip Hop démarré dans les années 2010, avec un membre du Wu Tang Clan. Pour moi ils ont tout rassemblé. Les instrus tabassent, ils ont créé une histoire de super-vilain, un ambiance comics très cool, des visuels de fou... C'est un peu le pendant de M.F Doom aussi avec qui ils ont fait des collaborations. C'est ce que je me fais en ce moment, avec des samples de films d'horreur ou d'arts martiaux des années 70.
Avec le télétravail j'écoute aussi pas mal d'albums, et au niveau Hardcore, la grosse baffe de l'année, qui est entré dans mon top 5 de tous les temps, c'est le nouveau Turnstile, "GLOW ON". Ceux d'avant étaient super, mais celui-là est vraiment parfait. à‡a fait dix fois que je l'écoute, c'est une tuerie.
Il y a une pénurie de ce vinyle chez Roadrunner, et je les soupçonne d'avoir créé la rupture comme pour la PS5, mais du coup j'ai craqué, il me le fallait, j'ai dû claquer 90 balles pour l'avoir. Tant pis.
Après je suis un énorme fan de Converge, et il y a toujours un petit "Jane Doe" ou "You Fail Me" qui traîne.
"COUPS DE COUTEAU", LE NOM DE TON LABEL, C'EST LES COUPS DE COUTEAU DE QUI ? CONTRE QUI ?
Je ne sais pas ! Je voulais un nom qui tranche, haha !
J'aimais beaucoup un groupe de Hardcore assez vieux qui s'appelait Backstabbers Inc, dans lequel il y avait le chanteur de Trap Them. Même si leurs derniers albums sont très moyens, Trap Them aussi fait partie de mes groupes préférés. Je voulais quelque chose en rapport avec l'idée "backstab". Mais du coup, c'était déjà pris.
Même si ça ne s'entend pas, je suis Franco-Allemand, du coup j'ai essayé en Allemand. à‡a donnait "DohlstoàŸ", le problème c'est que c'était très connoté à la propagande nazie. Hitler disait notamment que si les Allemands avaient perdu la 1ère guerre mondiale, c'était à cause du coup de couteau des juifs dans le dos. À partir de là , hors de question d'utiliser ce mot.
J'ai donc décidé de revenir vers la France, et c'est comme ça que je suis arrivé à "Coups de Couteau".
L'imagerie du couteau me parle. Ce n'est pas une épée, mais c'est quand même un symbole de violence, que je voulais insuffler au label et au catalogue.
QUELLE EST LA SUITE DE TON PROGRAMME ?
J'en ai déjà parlé un peu, mais en premier, le deuxième album de Gummo, tant attendu, de très haut niveau. C'est chouette de participer à cette aventure.
Ensuite le split de Verdun et Old Iron. Cold Dark Matter participe aussi à ce projet, avec d'autres labels. Ce sera un split format vinyle, avec une face chacun. Pour ça je n'ai pas de date précise, c'est plutôt Géraud de Verdun qui pilote le projet et coordonne avec les Américains. Il va sortir, c'est sûr, et il me tarde de faire découvrir l'un des trois morceaux de Verdun, parce que c'est une vraie atomisation. C'est pas comme Gummo, mais c'est génial, et l'artwork est magnifique. Ce sera un bel objet.
Après ça, je n'ai pas d'autre sortie d'ici à la fin 2021.
Je suis assez content et flatté parce que j'ai souvent des groupes qui viennent me contacter. Malheureusement, ils ont souvent besoin de quelque chose d'immédiat, ce qui n'est pas toujours possible.
Je reste à l'affut, je trouverai bien quelque chose à faire en 2022.
TU NOUS A PARLE DE COLD DARK MATTER AINSI QUE DE LOST PILGRIM, Y A-T-IL D'AUTRES LABELS DONT TU ES PROCHE ?
J'ai fait un peu de distro, notamment avec des labels italiens, ce qui m'a permis de découvrir qu'il y a une très grosse scène Hardcore/Screamo Italienne.
Sinon je peux te citer Terrain Vague, qui est tenu par Greg de Pilori. Lui, c'est le même niveau que Cold Dark Matter : un mec ultra sympa, disponible, ultra-professionnel. On le voit d'ailleurs avec Pilori. C'est la sortie qui a été sold-out en trois semaines, et musicalement c'est une tuerie. Il n'a que ce qu'il mérite, dans le sens positif du terme : le succès pour son groupe et son label. C'est du sacré beau boulot.
COMMENT LES GENS PEUVENT TE SOUTENIR ?
En me suivant, tout simplement, sur les réseaux Instagram et Facebook. Je ne suis pas community manager mais pour suivre l'actualité des groupes, c'est ce qu'il faut. Et selon l'actualité, surtout, soutenez les groupes ! Moi je suis un label associatif, je suis bénévole, je ne suis pas là pour me faire des sous. Si vous achetez chez moi, je ne fais pas de bénéfice dessus, et c'est surtout pour les groupes que vous allez investir. Soutenez la scène !
Lisez aussi les webzines, découvrez des choses, c'est vraiment important. J'en profite pour dire que je suis content d'avoir trouvé un webzine comme vous. Quand moi j'ai arrêté, j'avais l'impression que les plus gros webzines, hormis Metalorgie, étaient pris en otage par les relations presse des gros groupes. Pour avoir vu un peu l'arrière boutique de certains gros webzines, les mecs avaient la pression, du genre "Si tu ne vas pas à tel concert, je te blackliste ; si tu ne chroniques pas tel truc, je te fais de la mauvaise pub..." Je trouvais ça dégueulasse, et on retrouvait toujours les mêmes albums sur tous les webzines. De mon côté je m'amusais à suivre cinq ou six webzines différents pour avoir un choix sympa.
J'ai retrouvé ça sur Blastphème. Et je trouve ça cool. Je ne suis pas d'accord avec tout ce que vous dîtes, mais ça crée un débat sain et ça fait réfléchir. C'est aussi l'occasion de réécouter des choses.
Quand je faisais ça, j'aimais justement mettre ensemble des gros groupes et des groupes locaux, et les faire se côtoyer dans des compilations. De la même façon, j'aime le fait que vous vous autorisiez à parler de Hip Hop. J'en ai soupé de ces webzines élitistes qui disent "Nous on ne fait QUE ça...". Je ne suis pas tellement dans ces trucs là . Je préfère rester avec les personnes ouvertes, même si on n'aime pas les mêmes choses.
MERCI BEAUCOUP ! SI TU DEVAIS CHOISIR QAUTRE OU CINQ TITRES POUR àŠTRE LA BANDE ORIGINALE DE CETTE INTERVIEW, QUE CHOISIRAIS-TU ?
L'ennui c'est que je ne retiens pas les titres. J'écoute les albums en entier !
PAS GRAVE, DONNE-MOI DES ALBUMS !
D'accord. Du coup, l'excellent album éponyme de Rage Against the Machine. C'est ce qui m'a forgé. Il est indémodable.
Ensuite, "Letters Home" de Defeater. Excellent groupe de Hardcore, à pleurer. Une intensité ultime. Et le vinyle de "Letters Home" est incroyable. Le livret contient des lettres manuscrites de soldat pendant la guerre. Tu es immergé.
"Relationship in Command" de At The Drive-In, le groupe de Hardcore d'avant les Mars Volta. Ce n'est pas du Hardcore pur jus comme Terror, mais c'est très énervé. On croit parfois que les mecs jouent faux, et en réalité pas du tout. C'est dissonant et très chouette.
Pour Converge, c'est difficile, mais je dirais quand même "You Fail Me", qui m'a tout de suite parlé. Tu sens la tristesse dans les paroles et dans la voix. Les riffs de Kurt Balou sont à chialer. Et pour le coup, le meilleur morceau de tous les temps pour moi, c'est "Eagles Become Vultures".
Le cinquième, ce sera "Calculating Infinity" de Dillinger Escape Plan. C'est terrible du début à la fin. Ils sont passé au niveau supérieur sur cet album. Chris Penny était un batteur incroyable sur cet album.