INTERVIEW : VULVARINE (FR)

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Verveneyel

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1 août 2023

" Parmi les faits marquants de cette année désordonnée, cher lecteur, je vous avais dit il y a quelque temps que du bon bruit était venu de l'Est pour nous faire brûler de passion cet hiver. Brûler en effet, avec l'agonie de votre cou, après quelques coups de tête excessifs. Plus de suspense : si vous avez vu ma critique, vous savez que j'ai été très impressionné par la première sortie de Vulvarine, intitulée "Unleashed". Et j'ai pensé que le moment était parfait pour aller voir au-delà  de nos frontières et en apprendre plus sur ce jeune groupe. J'ai eu la chance de discuter avec Robin, l'un de leurs guitaristes : une discussion qui vous donnera votre dose de girl power téméraire et de bonne musique. "
PROLOGUE : Parmi les faits marquants de cette année désordonnée, cher lecteur, je vous avais dit il y a quelque temps que du bon bruit était venu de l'Est pour nous faire brûler de passion cet hiver. Brûler en effet, avec l'agonie de votre cou, après quelques coups de tête excessifs. Plus de suspense : si vous avez vu ma critique, vous savez que j'ai été très impressionné par la première sortie de Vulvarine, intitulée "Unleashed". Et j'ai pensé que le moment était parfait pour aller voir au-delà  de nos frontières et en apprendre plus sur ce jeune groupe. J'ai eu la chance de discuter avec Robin, l'un de leurs guitaristes : une discussion qui vous donnera votre dose de girl power téméraire et de bonne musique. Bonne lecture, Verveneyel P.S : Au cours de cette interview, vous verrez des chansons d'autres groupes. Ces chansons ont été choisies par Vulvarine pour servir de bande-son à  l'interview.
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POUR COMMENCER, COMMENT VONT LE GROUPE ET TOI-MàŠME, EN Gà‰Nà‰RAL ?
Eh bien, je ne sais pas si vous avez entendu parler de l'attaque terroriste de lundi dernier à  Vienne, mais voilà . Vienne est notre ville natale, c'est là  que nous vivons, donc nous avons été choqués. Et à  part cela, le Coronavirus nous mène la vie dure, il est difficile de se rencontrer pour les répétitions. C'est le grand problème pour nous en ce moment. Ceci dit, nous sommes heureuses d'avoir pu donner notre concert de sortie d'album il y a quelques semaines : ça s'est produit le tout dernier jour où il était légalement possible de donner des concerts à  Vienne. Nous avons eu de la chance.
ALORS COMME EN FRANCE EN CE MOMENT, LES CONCERTS NE SONT PLUS POSSIBLES ?
Non, ils sont tous annulés, les bars sont fermés, etc...
LA SITUATION EST ALORS ASSEZ SIMILAIRE À CELLE DE LA FRANCE, ET SI JE PUIS DIRE : C'EST UNE ANNà‰E BIZARRE POUR SORTIR SON PREMIER ALBUM !
Oui, c'est vrai. On aurait dû le sortir plus tôt, parce qu'on travaille dessus depuis un bon moment. Mais les choses ont été fortement retardées par la pandémie. Il a fallu plus de temps que prévu pour terminer les chansons, car nous n'avons pas pu nous réunir pour travailler dessus. Alors on a reporté la date, encore et encore. Mais à  un moment donné, nous ne voulions plus attendre. Et nous avons aussi signé le contrat avec notre label au printemps dernier, dans lequel nous avions fixé la date de sortie de l'album, donc il n'était vraiment pas question d'attendre l'année prochaine.
TU AS DIT QUE VOUS AVIEZ TRAVAILLà‰ SUR CET ALBUM PENDANT UN CERTAIN TEMPS, QUAND LE GROUPE A-T-IL à‰Tà‰ CRà‰à‰ ET COMMENT ?
Notre bassiste Ricky, en particulier, écrit beaucoup de chansons, et elle avait écrit neuf des dix chansons de cet album, tant au niveau des instruments que des paroles. Elles ont été terminées bien avant que le groupe ne soit formé. Elle a décidé d'enregistrer ces chansons, et a cherché des musiciens pour le faire. Elle a fait la basse elle-même, sa soeur Birdy a fait la batterie, mais elle avait encore besoin de gens pour les guitares et le chant. Peu après que la première session d'enregistrement, elle a rencontré celle qui est maintenant la chanteuse de Vulvarine. Suzy a décidé de rejoindre le groupe, d'écrire de nouvelles paroles et des mélodies vocales pour ces chansons. Et à  peu près à  cette époque, j'ai rejoint le groupe comme guitariste. Ensuite, nous avons commencé à  enregistrer les derniers éléments qui manquaient encore : le chant avec les nouvelles paroles et tous les chÅ“urs que nous avions arrangés ensemble. Nous avons vite su que nous voulions deux guitares dans le groupe, et c'est là  que Sandy est entrée en jeu. C'est donc à  peu près à  la fin du mois de décembre 2019 que Vulvarine s'est officiellement réuni - avec son nom et tout le reste - et que nous avons immédiatement commencé à  finaliser ces enregistrements. Il nous a fallu environ six mois de plus pour tout terminer, ce qui est long si l'on considère qu'il ne restait que le chant, les chÅ“urs et quelques guitares. Dans l'ensemble, je pense que la composition, les réarrangements et l'enregistrement de cet album ont pris deux ans, si ce n'est plus.
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JE SUPPOSE DONC QUE C'à‰TAIT UN SOULAGEMENT DE SORTIR L'ALBUM ET D'ARRIVER À LA FIN ?
Oui, bien sûr. C'est toujours le gros truc : tu fais ce bébé, et tu veux vraiment qu'il soit aussi parfait que possible, donc tu te retrouves toujours pris dans tous ces détails où tu te dis "Ajoutons quelque chose ici", ou "On devrait enlever ça..." Tu tournes autour de ce processus créatif sans fin. Mais tu dois faire l'effort de dire "C'est fini pour l'instant, et nous le publierons tel quel". Si tu ne le fais pas, tu ne sors jamais d'album.
PERSONNELLEMENT, EST-CE TON PREMIER ENREGISTREMENT ? AS-TU Dà‰JÀ JOUà‰ DANS D'AUTRES GROUPES ?
J'ai joué dans un groupe avant, mais c'était un style de musique complètement différent, nous étions un trio qui chantait en allemand, et nous jouions surtout des trucs acoustiques. Nous avons fait des démos, mais nous ne sommes jamais vraiment allés dans un vrai studio ou sorti quoi que ce soit. Pour moi, "Unleashed" est la première sortie semi-professionnelle.
C'EST TRàˆS PRO À MON AVIS.
Merci. Le son est de bonne qualité parce que nous avons eu de la chance avec notre label. Le gars qui s'occupe de nous là -bas, je l'appelle notre "papa du label",. Il est aussi ingénieur du son et producteur, donc il a son propre studio d'enregistrement dans le même bâtiment que le bureau du label, et il a vraiment un équipement de haute qualité. Je ne suis pas ingénieur, mais on peut dire qu'il a du bon matos, ainsi que de l'expérience.
à‰TANT DONNà‰ QUE LES SÅ’URS AVAIENT Dà‰JÀ BEAUCOUP à‰CRIT ET ENREGISTRà‰, QUEL A à‰Tà‰ L'APPORT DES NOUVEAUX MEMBRES DU GROUPE SUR LES CHANSONS ?
Je dirais qu'au niveau des paroles, presque toutes les chansons ont changé. Je pense que pour six chansons sur dix, les paroles ont été complètement remplacées. La plupart des idées sont venues de Suzy, et puis je l'ai aidée avec les petits détails. Sur le plan instrumental, la plupart des chansons sont restées les mêmes, surtout en ce qui concerne la structure et la longueur. Mais Sandy et moi avons ajouté de nouveaux riffs et harmonies, certains solos ont été améliorés et remplacés. En ce qui concerne les instruments, les guitares sont certainement ce qui a le plus changé. Ensuite, les chÅ“urs ont été une très bonne chose, car tout le monde a apporté ses idées. Sur l'album, vous pouvez nous entendre toutes chanter en arrière plan.
J'IMAGINE AUSSI QUE LE FAIT QUE TOUT LE GROUPE PUISSE FAIRE LES CHÅ’URS DONNE À SUZY UNE CERTAINE SOUPLESSE SUR SCàˆNE.
Oui, c'est sûr. Je veux dire, ce n'est probablement pas la chose la plus rare pour les bassistes et les guitaristes d'avoir aussi un microphone et de l'utiliser, mais il n'est pas non plus très courant de voir quatre membres du groupe sur cinq chanter sur scène, je dirais, et d'en avoir cinq sur cinq sur les disques.
DE QUOI PARLENT VOS PAROLES ?
Chaque chanson est différente de la suivante. Suzy a une approche très forte et individuelle des paroles, elle base une grande partie de son écriture sur son expérience personnelle. Mais il est également important pour elle de délivrer des messages positifs, on peut l'entendre dans "Pure Flow", par exemple. Les paroles disent vraiment "Vous pouvez faire ce que vous voulez, si vous travaillez pour ça". Certains de nos textes sont plus problématiques, comme "Streetcat", par exemple : il s'agit d'une personne qui envisage le suicide, très perturbée. Ensuite, nous avons "Rock Bottom", qui s'appuie fortement sur des sujets féministes, parce qu'il est très important pour nous d'attirer l'attention sur le sexisme. "Randy Haze" est une chanson sur un stalker, c'est également lié à  l'agression sexuelle. Nous essayons de lutter contre cela avec notre musique. Et puis il y a "Animal", qui est en fait une chanson de fête, qui parle d'enfiler sa veste en cuir, de sortir et de s'amuser avec ses amis. Nous couvrons toute la gamme, du sérieux au drôle, du réaliste au fictif.
EN PARLANT DE Fà‰MINISME : AVEZ-VOUS SOUFFERT DE SEXISME DANS LE MONDE DE LA MUSIQUE ?
Nous avons eu des moments où nous avons été témoins de ce genre d'attitudes, pas toujours de la part des musiciens, mais aussi des auditeurs ou des spectateurs, ou même des amis. Il y a quelques hommes qui essaient de rabaisser ce que nous faisons, en disant que nous n'attirons l'attention qu'à  cause de nos seins, des choses comme ça. Surtout après la sortie de notre vidéo pour "Dangerous", nous avons reçu quelques remarques disant que nous essayons de nous faire connaître à  travers notre corps et non à  travers la musique. Mais je dois dire que dans l'ensemble, ce n'est pas si négatif - nous avons aussi beaucoup de soutien de la part du public masculin, ce qui nous motive à  continuer à  faire ce que nous faisons.
L'ALBUM EST TRàˆS RICHE EN TERMES D'INFLUENCES. QU'EST-CE QUE VOUS à‰COUTEZ DANS VOS à‰COUTEURS ?
Je dirais que dans les groupes, nous avons quelques "camps". Les soeurs sont très du côté punk. Suzy et moi, nous sommes vraiment dans le heavy metal, les trucs classiques, des groupes comme Saxon et Iron Maiden. Sandy est aussi une fan d'Iron Maiden, mais elle a cette passion pour le rock 'n' roll très énergique et écoute beaucoup de groupes modernes, surtout de Scandinavie. Je suis probablement la plus rétro d'entre nous en ce qui concerne ma playlist. J'écoute tellement de musique des années 50, 60 et 70 - je peux écouter Led Zeppelin tous les jours et ne jamais m'en lasser. Donc, si vous prenez tout cela, je pense que cela résume nos influences. Et bien sûr, nous sommes très motivées par les groupes féminins passés et présents. Mais là  encore, vous pouvez entendre dans les chansons de Ricky qu'elle écoute beaucoup de genres différents : jazz, blues, soul. Et elle essaie d'incorporer ces différents éléments dans ses compositions.
"RANDY HAZE" PAR EXEMPLE EST ASSEZ COMPLEXE
Dans l'album, c'est le morceau le plus proche du Rock Progressif qu'on ait.
VOTRE VISUEL EST AUSSI TRàˆS Rà‰USSI. QUI S'EN EST OCCUPà‰ ? ET POUVEZ-VOUS NOUS EN DIRE PLUS SUR SON PERSONNAGE ?
Le personnage que vous voyez sur l'album est donc Vulvarine elle-même, telle que nous l'imaginons. Bien sûr, c'est un personnage de fiction, mais pour nous, elle est 100% réelle. Elle représente tout ce que nous considérons comme étant un personnage féminin fort. L'artiste de la pochette est Andrea Beré, originaire d'Espagne. Dans le processus, le groupe a essayé de trouver les images que nous avions à  l'esprit aussi précisément que possible. Nous nous sommes posé des questions : "Ok, alors à  quoi ressemble Vulvarine ? De quelle couleur sont ses cheveux ? Est-elle humanoïde ou complètement extraterrestre ? A-t-elle des bras et des jambes ?" Et puis nous avons eu l'idée importante d'ajouter des éléments animaliers - tentacules, rayures de tigre, nageoires. Nous voulions vraiment incorporer ces éléments pour mettre en valeur son caractère puissant, ses pouvoirs surnaturels, ainsi que sa descendance de la nature. Avec l'image que nous avions d'elle, nous voulions faire une histoire pour que les gens sachent qui est Vulvarine, d'où elle vient et ce qui lui est arrivé. L'idée principale de l'intrigue est venue de Ricky, puis j'ai affiné les détails. Je suis vraiment la personne qui s'assoit et qui travaille sur les détails, le plaisir et la malédiction en même temps. Nous avons donc eu l'intrigue, et nous avons eu la piste instrumentale. Ensuite, il a été décidé que je devrais raconter l'histoire pour l'introduction de l'album, et c'est ce que vous entendez dans "The Saga of Vulvarine".
VOTRE PERSONNAGE à‰VOLUE-T-IL À CHAQUE ALBUM, COMME AVEC IRON MAIDEN ?
C'est définitivement quelque chose qui est envisagé. "Unleashed" illustre une genèse. C'est le début de quelque chose, même si le personnage a des milliers d'années. C'est le moment où l'esprit de Vulvarine est libéré, à  travers la musique, parce que le groupe s'est formé. Donc "Unleashed" signifie qu'il est temps de commencer à  faire savoir à  tout le monde qui elle est. Les prochains albums poursuivront très probablement cette idée. Mais ce n'est pas pour tout de suite, nous n'avons pas encore de projets précis.
EN PARLANT D'UN AVENIR PLUS PROCHE : QUELLES SERAIENT LES PROCHAINES à‰TAPES POUR LE GROUPE ?
Nous avons un live stream le 18 décembre, si la situation le permet. C'est vraiment la prochaine étape importante de notre programme. À partir du début de l'année prochaine, je pense que nous passerons beaucoup de temps en salle de répétition parce qu'il n'y aura probablement pas beaucoup de possibilités de concerts. Nous allons donc revenir à  l'écriture de chansons et peut-être commencer les pré-productions d'un nouvel EP ou d'un nouvel album. En octobre 2021, nous avons aussi une tournée au Royaume-Uni avec cinq dates prévues. J'espère vraiment que nous y arriverons.
COMMENT LES GENS PEUVENT-ILS VOUS SOUTENIR ?
Comme d'habitude : écoutez la musique, achetez du merch, achetez les t-shirts, suivez-nous, donnez-nous votre avis, dites-nous ce que vous pensez, ce que nous pouvons améliorer, ce que vous aimeriez entendre. Nous recevons beaucoup de soutien, je dois dire, et nous en sommes très reconnaissantes.
QUELLES SONT LES AMBITIONS DU GROUPE ?
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Je pense que cela n'a jamais été un simple passe-temps. Dès le début, c'était plus que cela. Nous avons pensé de manière très professionnelle dès le premier jour. Je pense que vous pouvez le constater, si vous nous suivez, à  la façon dont nous nous présentons et dont nous présentons notre "produit". Tout est très bien pensé. Nous essayons d'agir de manière professionnelle dans tout ce que nous faisons, parce que nous avons ce "grand projet". Et nous avons l'intention d'augmenter ce niveau de professionnalisme au fur et à  mesure que nous avançons. Nous sommes ouverts à  plus de coopérations, plus de partenariats. Bien sûr, l'idéal serait d'atteindre un déficit zéro, et pas seulement d'investir sans rien obtenir en retour. Mais ne vous méprenez pas, car on dirait que nous le faisons pour l'argent. Nous savons que nous n'en tirerons jamais profit, et ce n'est pas non plus le plan. Nous voulons faire de la musique ensemble en étant cinq femmes, sortir de la zone de confort, monter sur scène, et montrer à  tout le monde que nous pouvons faire tout ça aussi, surtout dans un genre qui est tellement dominé par les hommes. Nous voulons donner l'exemple, surtout aux autres femmes, pour leur montrer qu'elles peuvent le faire si elles travaillent pour cela. Et qu'il n'est pas nécessaire d'être parfaite sur son instrument, ou d'être la chanteuse parfaite, ou d'avoir toutes les compétences. Il suffit de faire un pas en avant et de le faire !
IL Y A EN EFFET QUELQUE CHOSE À PRENDRE CAR BEAUCOUP DE GROUPES MASCULINS VIEILLISSENT, ET IL Y A UNE Và‰RITABLE à‰NERGIE QUI VIENT DE CERTAINS GROUPES Fà‰MININS.
Je suis d'accord, il y a un élan. Il y a de plus en plus de groupes avec des membres féminins qui apparaissent partout. La première étape importante est justement d'augmenter ce nombre. Mais aussi, je dois dire que notre but n'est pas d'exclure les hommes. Nous aimons travailler avec tout individu créatif. Et nous ne dirons jamais, par exemple, "Nos concerts sont réservés aux femmes". Il n'est pas dans notre intérêt de séparer les gens. Nous voulons faire le contraire. Je pense que l'étape ultime, qui prendra de nombreuses années - et nous ne serons probablement pas en vie pour le voir - serait de détacher complètement la musique du genre, parce que votre genre ne dit rien sur vos goûts en matière de musique ou vos capacités musicales. Globalement, la musique - quel que soit le style - a une énorme mission à  accomplir ici.
IL EST VRAI QU'IL Y A UN MANQUE D'à‰QUILIBRE ENTRE LES SEXES, PAR EXEMPLE DANS L'ACQUISITION DE LA RECONNAISSANCE. CERTAINS GROUPES Fà‰MININS COMME GIRLSCHOOL OU VIXEN N'OBTIENNENT PAS LE STATUT Là‰GENDAIRE QU'ILS Mà‰RITENT...
Je suis tout à  fait d'accord. Girlschool est en fait un exemple intéressant en raison de leur relation étroite avec Motà¶rhead. Je pense que Girlschool a eu de la chance dans ce sens, parce que, de mémoire, je ne peux pas penser à  un autre exemple où un groupe comme Motà¶rhead a pris un autre groupe féminin autant sous son aile . Je ne veux pas dire que ce n'était pas entièrement l'effort de Girlschool, j'aime ce groupe et je le respecte de tout mon être. Mais je pense que la relation avec Motà¶rhead a fait remarquer Girlschool, ce qui n'aurait pas été le cas normalement. Et c'est vraiment dommage.
QUEL EST VOTRE POINT DE VUE SUR LA SCàˆNE MUSICALE AUTRICHIENNE ?
Musicalement, nous avons été un pays très calme pendant très longtemps, sauf pour la musique classique bien sûr. La musique classique est la chose la plus importante en Autriche. Et puis à  côté de ça, il y a l'Austropop, c'est-à -dire des musiciens qui font des chansons pop en dialecte autrichien. Mais depuis cinq ans environ, la présence de la musique autrichienne s'est accrue. Nous avons vraiment eu quelques groupes qui ont réussi à  obtenir un succès international. Eux aussi sont plus dans le genre pop - mais ça arrive, vous savez ? J'ai le sentiment qu'il y a de plus en plus de groupes, de plus en plus de soutien, également de la part des médias locaux. Je ne me souviens pas qu'il y a dix ans, ils auraient joué des chansons de groupes locaux à  la radio. Aujourd'hui, ils le font ! C'est un grand pas pour notre scène, je pense. Et même si ce n'est pas la plus grande scène, elle se développe et bénéficie d'un soutien croissant.
SI TROIS OU QUATRE CHANSONS DEVAIENT CONSTITUER LA BANDE-SON DE CETTE INTERVIEW, QUELLE SERAIT-ELLE ?
Ouah... Tu m'as eu là . Disons "C'mon Let's Go" de Girlschool, "I love Playing with Fire" de The Runaways. Et puis... c'est difficile... De notre album, je dirais "Dangerous", et... merde... La situation actuelle me fait beaucoup penser à  "The Rover" de Led Zeppelin, avec le virus qui fait son travail. Dans une ligne, Plant chante "a new plague that's on the land". J'ai beaucoup écouté cette chanson depuis le début de la pandémie. Elle me hante en ce moment. Ce n'est pas vraiment lié à  cette interview, mais c'est lié à  mon état d'esprit actuel.