Il m'est arrivé d'entendre de la part de metalheads qu'ils sont généralement fiers d'avoir vu un groupe dans une « petite salle », juste avant que ce groupe explose au niveau renommée (et donc commercialement parlant). En ce qui concerne JINJER j'ai eu la chance de les voir en « configuration rapprochée » à L'Usine à Musique de Toulouse en 2018 (tournée album « King of Everything »). Ce concert avait été chaud-bouillant et pas seulement parce que la date avait lieu début août. Pourtant, aujourd'hui, je peux vous affirmer que La Cartonnerie de Reims a été, en ce mardi soir, la salle parfaite pour voir les Ukrainiens dans des conditions optimales : bonne proximité, acoustique aux petits oignons…une soirée de gala dans la région du champagne ^^.
Fidèle à mes habitudes j'arrive bien avant l'heure de l'ouverture des portes et je suis content de voir que pas mal de fans sont déjà présents devant la salle. Beaucoup de t-shirts à l'effigie de Jinjer : la bande à Tatiana Shmayluk et Eugene Kostyuk est attendue de pied ferme (le stand de merch a été pris d'assaut dès l'ouverture des portes…c'est dire l'envie des fans à vivre ces moments-là ). J'en profite pour remercier, au nom de toute la Team Blast, La Cartonnerie pour l'accréditation et le pass-photo. 3 groupes sont alors prévus pour un début des hostilités à 20h30 : Space Of Variations, Hypno5e et Jinjer (un concert organisé par Napalm Events et l'Asso Myfist, bravo à eux pour cette belle date).
Place à SPACE OF VARIATIONS (en remplacement d'Humanity Last Breath initialement programmé) et première bonne nouvelle pour le quatuor : le public est déjà bien installé aux premiers rangs, collé à la barrière. Dans le « pit photographes » je remarque que mes collègues arborent aussi un large sourire. Vous l'avez compris, pour beaucoup de personnes présentes ce soir c'est la reprise des concerts. Dès « SUICIDE RAVE », premier extrait joué ce soir, le groupe, comme le public, montre son envie d'en découdre : ça jumpe et ça headbangue partout ! Pour celles et ceux qui ne connaitraient pas encore le combo, ces derniers nous livrent un metal moderne qui doit autant au hardcore qu'au metalcore ou encore au deathcore, avec des touches électro. Le guitariste vient également épauler le frontman avec des lignes de chant clair (certains passages mélodiques m'ont un peu évoqué Linkin Park). Dima Kozhuhar, leur chanteur, possède un charisme certain et le public répond à toutes ses sollicitations ! Le premier moment fort de la soirée sera « FUCK THIS PLACE UP » durant lequel le public reprendra le refrain à gorge déployée ! Le tubesque « TIBET » mettre les points sur les i et les barres sur les t dans le cas où il resterait quelques sceptiques en fosse. Mission accomplie pour les Ukrainiens, compatriotes des Jinjer, qui nous ont proposé bien plus qu'une simple ouverture de soirée. Et l'intensité n'est pas prête de retomber...
La setlist comprenait notamment : SUICIDE RAVE / ROOM 57 / RAZORBLADE / FUCK THIS PLACE UP / TIBET.
Quelques lignes plus haut je vous parlais d'intensité, et effectivement les Montpelliérains d'HYPNO5E nous ont livré, dans un style complétement différent du groupe précédent, une performance solide et puissante. Les frenchies ont un univers qui leur est propre : des compositions lourdes (on pense parfois à Gojira ou à Meshuggah), techniques (une touche progressive au rendu cinématographique) mais accrocheuses (grâce au chant dans un esprit hardcore et à cette basse bien ronde…d'ailleurs les 3 bassistes nous ont régalé toute la soirée), émaillées de poèmes samplés qui viennent contraster l'ambiance de manière surprenante (dans le bon sens du terme) et apporter une dose de mélancolie à l'ensemble. L'expérience scénique est immersive et prend encore plus d'ampleur en live : à titre d'exemple on ne sent pas passer les 12 minutes de « IN OUR DEAF LANDS » placé en ouverture. A la fin de leur set les français sont acclamés par un public rémois conquis par leur prestation. J'ajouterai, en termes de ressenti, un parallèle avec DELUGE avec qui le groupe partagera l'affiche en décembre 2021 sur Béthune, Metz, Savigny Le Temple et Rotterdam. 4 dates à ne pas louper pour conclure cette fin d'année sur une note bien plus positive que ce qu'elle a commencé.
La setlist a été la suivante : IN OUR DEAF LANDS / A DISTANT DARK SOURCE Pt. 1-2-3 / ACID MIST TOMORROW.
Je ne sais pas si c'est parce que je n'ai plus trop l'habitude des concerts, mais je peux vous assurer que l'accueil réservé à JINJER a été tonitruant. Je me suis presque cru au Stade Auguste Delaune situé à environ 4 km d'ici ^^. Comme dit en début d'article j'ai déjà vu JINJER en 2018, et j'ai la très bonne surprise de constater qu'il n'y a qu'un seul titre en commun entre ces 2 setlists (« I SPEAK ASTRONOMY » présent sur l'album King Of Everything). Il faut dire que depuis 2018 le combo a sorti 1 EP (Micro en 2019) et 2 albums (Macro en 2019 et Wallflowers en 2021). Pour tout vous dire, j'ai vraiment découvert Wallflowers avec ce set, album que j'avais pourtant trouvé moins mémorable que leurs précédents opus lors des premières écoutes après sa sortie le vendredi 27 août 2021. Comme quoi il faut parfois du temps pour appréhender un album, et encore une fois je constate que la musique n'a pas la même saveur sur les planches que sur platine.
Par exemple, « DISCLOSURE ! » qui peut paraitre assez classique sur disque, devient un véritable rouleau compresseur en live. « WALLFLOWER » prend également une toute autre dimension sur scène. D'autres morceaux confirment leur potentiel : le catchy « MEDIATOR » valide son statut de hit en puissance avec sa folie furieuse, et « SLEEP OF THE RIGHTEOUS » s'avère totalement irrésistible sur scène (le quatuor arrivant parfaitement à reproduire toutes les subtilités et les contrastes de la version studio).
Quel plaisir d'entendre également les 3 pépites de l'EP « Micro » que sont « TEACHER, TEACHER », « PERENNIAL » et « APE ». Vu l'engouement produit par ces 3 compositions, je pense que je n'étais pas le seul à les attendre ^^. Et je ne vous parle même pas de la frénésie en fosse sur « JUDGEMENT (& PUNISHMENT) ».
Ce soir les yeux étaient majoritairement tournés vers Tatiana Shmayluk et Eugene Kostyuk, et ils n'ont pas déçus. Tatiana a été impériale que ce soit dans les parties assurées en chant clair comme celles growlées. Elle sait tenir une scène, un public, et n'a rien à envier aux taulières que sont Alissa White-Gluz, Cristina Scabbia, Lzzy Hale ou encore Floor Jansen (chacune dans son style évidemment). Quant à Eugene, il a été magistral du début à la fin : j'ai retrouvé toute la virtuosité enregistrée en studio (pour les collectionneurs de médiator, ça ne sert à rien de vous précipiter devant lui à la fin d'un show, il joue aux doigts ^^). Si les Ukrainiens connaissent aujourd'hui un tel succès, Eugene n'est pas étranger à cette réussite, bien au contraire ^^. JINJER a donc répondu à toutes les attentes et confirme son statut de poids lourd du metal. Je pense que la « Jinjer-mania » n'est pas prête de s'arrêter et de ce que j'ai pu entendre et voir ce soir c'est amplement mérité.
Setlist : CALL ME A SYMBOL / ON THE TOP / PIT OF CONSCIOUSNESS / I SPEAK ASTRONOMY / DISCLOSURE! / JUDGEMENT (& PUNISHMENT) / SLEEP OF THE RIGHTEOUS / APE / RETROSPECTION / PERENNIAL / WALLFLOWER / TEACHER, TEACHER / AS I BOIL ICE / MEDIATOR / HOME BACK / VORTEX (rappel).
A bientôt en fosse pour un prochain live-report.
Stay tuned.