J'irai dormir chez vous : Lifetaker - Night Intruder

Allemagne

Europe

Grindcore

Metal

Musique

Verveneyel

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1 août 2023

" Dîtes-moi chers lecteurs, ça vous est déjà  arrivé de rentrer un peu tard, et d'être ne serait-ce qu'un peu inquiet à  l'idée de croiser des individus peu recommandables ? Cette angoisse qui vous fait réagir au moindre bruit, vous incite à  vous dépêcher, et vous fais regarder à  droite et à  gauche quand d'habitude vous ne le faites même pas au passage clouté. "
Dîtes-moi chers lecteurs, ça vous est déjà  arrivé de rentrer un peu tard, et d'être ne serait-ce qu'un peu inquiet à  l'idée de croiser des individus peu recommandables ? Cette angoisse qui vous fait réagir au moindre bruit, vous incite à  vous dépêcher, et vous fais regarder à  droite et à  gauche quand d'habitude vous ne le faites même pas au passage clouté.
Si ça vous dit quelque chose, cette chronique est pour vous, car cet individu sinistre qui hante nos rues, et s'introduit dans les maisons quand la populace dort, c'est Lifetaker. En tout cas, c'est ce que les Allemands semblent nous dire avec la sortie de leur nouvelle galette: Night Intruder.
Description de l'image
Le visuel pose le décor, un type cagoulé avec un couteau qui sert sûrement à  autre chose qu'à  faire des tartines, un logotype pourpre, bien piquant; tant de promesse d'un bon moment convivial et chaleureux, à  l'atmosphère accueillante !
Et dans les faits qu'est-ce que ça donne ? Ma foi, c'est du lourd, et c'est très efficace. Pas la peine de faire des ronds de jambe, Lifetaker c'est du Grindcore, le doute n'est pas possible, qui perd en DIY ce qu'il gagne en puissance. Entendons-nous bien, j'aime les productions sales, on ne peut d'ailleurs pas qualifier Night Intruder de "propre". Simplement, certains groupes underground, à  force de production approximative avec des micros à  qualité très variable, se retrouvent à  avoir des sons boueux, pâteux sur leurs galettes, tant et si bien qu'on n'entend plus grand chose de l'attaque, notamment au niveau des guitares.
Ici, un soin a été porté au fait que les guitares soient puissantes, incisives. Elles ne se retrouvent pas noyées dans la basse très distordue, et la batterie qui blaste à  tout va. Les sons de la batterie et de la basse sont d'ailleurs excellents eux-mêmes, la grosse caisse ne tombe notamment pas dans les écueils de certaines productions modernes.
Par dessus cette mécanique bien huilée, le chant a été visiblement saturé au mixage ce qui crée une esthétique particulière, qui enlève justement de la propreté sans pour autant retirer de l'impact.
Du reste, Lifetaker est loin d'être un groupe de Grind bas du front qui fait n'importe quoi, au contraire. Certains passages osent le ralentissement, pour développer des mélodies aussi dissonantes qu'envoutantes, qui servent à  merveille ce côté furtif et sombres que l'esthétique du disque induit.
À entendre ces quatorze morceaux, on se plait à  penser à  toutes les mandales qu'on donnerait à  son voisin en écoutant ça en live. À surveiller!