" Chronique du 1er album du groupe JIRFIYA sorti fin novembre 2020. "
JIRFIYA est un groupe de la région parisienne composé originellement de 3 membres : Ingrid Denis-Payet (chant), Jérôme Thellier (guitare et voix) et Pascal Davoury (basse). Pour rappel, Ingrid a évolué dans OSCIL et MERCIBO (univers "rock et alternatif"), tandis Jérôme et Pascal sont bien connus des fans de BORN FROM LIE (univers plus "metal"). Enfin, leur identité musicale est à la croisée du rock, du prog, du heavy et du metal.
Ils viennent de sortir leur premier album « STILL WAITING », après un premier EP « WAIT FOR DAWN » en 2019. Depuis la sortie de cet EP, sur lequel «The Report Card », « Under Control » et « Waiting For Your Fall » m'avaient particulièrement convaincu, ils ont été rejoints par Nicolas Dumant à la batterie et Nicolas Butinot à la guitare.
Qu'en est-il de cette nouvelle production après un EP sans faute ? Vous connaissez l'adage : « le même mais en mieux ». C'est à peu près de cette manière que je pourrai résumer ce 8 titres (à l'ancienne) qui met la barre encore plus haut.
« SILENTLY » commence avec un petit arpège hispanisant pour laisser place ensuite à des riffs metal bien catchys. On retrouve avec plaisir les joutes vocales entre Jérôme (plus « rageur »,) et Ingrid (plus « lyrique », dans le sens où elle conjugue puissance et sensibilité) qui raviront les aficionados de Lacuna Coil. L'arpège revient à plusieurs reprises et nous rappelle que la musique de JIRFIYA se nourrit de nuances, de contrastes, tout en privilégiant toujours une approche mélodique, et ce même dans les moments les plus « metal ».
« THE RIGHT SIDE OF THE BORDER » fait plus neo-metal dans son approche : plus lourd, plus direct, plus accrocheur. Un solo se fait entendre en fond ; Ingrid pousse également sa voix en chant crié en fin de titre. Sur ce morceau, le groupe a laissé son côté progressif au vestiaire et cela leur va également très bien.
On continue avec « HOUSE OF POISON », premier single single vidéo sorti par le combo. L'ambiance est toujours neo avec Ingrid qui nous propose plusieurs types de chant (plus besoin d'évoquer les influences d'Anneke et/ou de Cristina, elle affirme sa propre personnalité). Cerise sur le gâteau : un solo de guitare bien mis en avant (à la différence de l'extrait précédent). Très bon choix comme premier single.
« THE FAREWELL » confirme ce que m'avait indiqué Jérôme lors d'une précédente interview, sur un ancien webzine pour lequel j'intervenais, dans laquelle il me confiait qu'à « la base je pensais que Jirfiya serait plus rock et posé que notre précèdent groupe Born From Lie mais au final je le pense beaucoup plus pêchu ! ». Et effectivement il avait bien vu tant cette composition déboîte (chant growlé, guitares majoritairement sur-vitaminées).
« THE HILL OF SHAME » se pose comme la ballade heavy-rock. Guitare claire, voix plus mélodique (uniquement celle d'Ingrid), il se dégage un sentiment de mélancolie. Cette impression se retrouve renforcée lorsque la guitare devient saturée sur le refrain, pour produire un thème dont la tonalité est assez triste (assez proche d'un requiem).
On revient à quelque chose qui ressemble plus au début du skeud avec « THIS IS MY HOME », où Jérôme vient notamment doubler le refrain pour amener plus de punch. On sent également toute la patte progressive sur la seconde moitié du morceau avec notamment des changements de tempos et d'ambiances.
2 titres bonus viennent ensuite clôturer « STILL WAITING ». « WE'LL SPILL SOME BLOOD », cover d'un titre des BORN FROM LIE présent sur l'album « The Promised Land » commence avec une basse bien ronde en ouverture, pour laisser à nouveau place aux échanges entre les 2 vocalistes. Tout comme sur « THE RIGHT SIDE OF THE BORDER », le groupe nous dévoile sa facette la plus metal (catchy/énervée) et, je me répète, cela leur sied à ravir. Ingrid se lâche sur cette reprise et confirme ce qu'elle m'avait confié l'année, lors de l'interview citée plus en début de chronique, à savoir « aimer beaucoup JINJER » et avoir « envie de hurler si ça sert une émotion, pas juste une technique de style ». Et même si elle n'adopte pas le « style crié » de Tatiana Shmaylyuk (Jérôme se chargeant des growls), elle « muscle » quand même son jeu. La claque de l'album !!!
Quant à « LIVE WITH THAT VOICE » résume assez bien ce que j'évoquais plus haut en disant que leur univers se définit par ces nuances, ces contrastes, mais avec toujours cette recherche mélodique.
Avec « STILL WAITING » JIRFIYA fait plus que confirmer les espoirs placés en eux lors de la sortie de leur premier EP, EP que je vous invite à réécouter d'ailleurs. En effet, il leur permet d'une part de se positionner comme l'un des jeunes groupes les plus prometteurs de notre scène hexagonale (je rappelle qu'ils se sont formés au premier trimestre 2019). Et d'autre part de ne pas avoir de complexe face à la concurrence internationale dans cette branche du metal. Tout cela m'a alors amené à revoir mon « TOP 2020 album français » qui sera dévoilé prochainement sur Blastphème (stay tuned ^^). J'espère les voir rapidement sur une scène car je pense que ces titres, déjà excellents, prennent encore plus de dimension en live.