" Chronique du 1er EP de JUNON (anciennement GENERAL LEE) sorti le 09/02/2021. "
Le coup de projecteur du jour est mis sur le premier EP de JUNON qui, contrairement à ce que l'on pourrait croire, n'est pas un nouveau venu sur la scène metal. En effet, on les connaissait déjà sous le nom de GENERAL LEE. Il est d'ailleurs intéressant de remarquer que « JUNON » est le premier titre qui ouvre leur EP « The Sinister Menace » sorti en 2003. Renaissance, résurrection, évolution, révolution ? C'est un peu tout cela à la fois, et nous allons voir comment cela se traduit niveau musique.
Sur cet EP 4 titres (pour une durée d'environ 20 minutes) les Béthunois nous rassurent et nous surprennent à la fois. Leur ancienne identité hardcore se voit ici nuancée par des influences post-rock mélodiques, sans pour autant perdre en puissance. Que les fans de la première heure soient donc rassuré(e)s, les compositions sont toujours lourdes (normal avec 3 guitaristes me diriez-vous). « SORCERER », qui ouvre l'EP, en est le parfait exemple : chant rageur et torturé, mur du son côté guitares … une entrée en matière fracassante !
Le changement est plus palpable sur « CARCOSA », dont vous trouverez la vidéo en fin de review, sur lequel le combo apporte de nouvelles subtilités, de nouveaux contrastes, dans leur univers : l'explosivité et l'impact du hardcore sont contrebalancés par la mélodie planante des refrains (un peu comme si DEFTONES avait pris une bonne grosse dose de stéroïdes). à‡a groove, ça claque…et c'est surtout excellent !
Si JUNON durcit à nouveau le ton sur le début de « FLOOD PREACHERS » avec un chant typique hardcore, on retrouve ensuite à nouveau l'influence de la scène néo lors du passage en chant clair, chant qui tend même une sorte de dark-rock (que l'on retrouve aussi au tout début du titre suivant).
Sur « THE BLEEDING », dernier extrait de l'EP, ils nous étonnent une nouvelle fois avec un début qui m'évoque un peu les 3 derniers Manson (le chant dark-rock précédemment cité) et surtout un passage atmosphérique envoutant (on comprend mieux pourquoi nous avons désormais affaire à JUNON et non plus à GENERAL LEE).
JUNON se pose en héritier qui n'oublie pas ses racines, mais qui veut aussi marquer de son empreinte et se faire un (nouveau) nom. Sans faire une révolution, le combo nous propose une belle évolution et finalement une suite assez naturelle de ce qu'aurait pu nous proposer GENERAL LEE dans une certaine mesure. D'ailleurs l'adjectif « naturel » est assez bien choisi au regard de certaines thématiques abordées (l'artwork de l'EP est d'ailleurs assez évocateur sur ce point).