On parle toujours de nouveauté, mais il est primordial pour moi, de revenir sur quelques albums qui ont marqué ma vie de Métalleux. Je commence donc cette série de chroniques rétro, par un disque que je trouve hors du commun, ''...And The Circus Leaves Town'' (1995) de Kyuss. Il s'agit officiellement de leur cinquième et dernier opus, mais je considère avant tout, qu'il clôture parfaitement la trilogie commencée avec ''Blues for the Red Sun'' (1992) et ''Welcome to Sky Valley'' (1994). Kuyss pour moi, vous l'aurez compris, c'est plus que culte. On parle du meilleur groupe de Stoner de tous les temps et de loin, de par son originalité et même si les deux précédents albums sont immenses en terme de créativité, le groupe atteint la perfection avec son ultime offrande.
Dès l'écoute du premier morceau, 'Hurricane', je suis resté littéralement stupéfait par ce son unique, sans parler de cette voix, qui colle merveilleusement à l'ensemble. En effet, le jeu de batterie est novateur avec les cymbales mises en avant et que dire de cette basse groovy et omniprésente, si ce n'est que c'est un pur régal. Une entrée en matière parfaite, annonciateur d'un album monumental.
On enchaîne avec le single 'One Inch Man', qui est tout aussi efficace. Un riff venu d'ailleurs, accompagné par une batterie et une basse délicieuse, nous transportent vers un refrain planant. Une de mes chansons préférées de Stoner. Le passage, à partir de 02:30 est tout simplement magique.
Ensuite, on a droit à un instrumental, 'Thee Ol' Boozeroony', que je qualifierai de jouissif. Puis, c'est au tour de 'Gloria Lewis' de nous envoûter. Un titre à l'image de l'album, c'est à dire enivrant au possible. On retrouve toujours ce duo basse/batterie groovy à souhait, saupoudré de riffs savoureux.
Et là , sans crier gare, avec 'Phototropic', on touche au sublime. A ce niveau là de génie, je n'ai plus de mots. Il y a tout dans ce morceau. Une intro délicate puis une explosion tout simplement incroyable à 02:09. Je ne vous ai pas encore parlé du chanteur, John Garcia, qui délivre une performance vocal rarement atteinte sur l'ensemble de l'album. A l'écoute d'un tel titre, on se dit que le groupe accède au sommet de son art, mais c'est parce que l'on n'a pas encore écouté le titre suivant !
Avec 'El Rodeo', on est dans la même démarche que le morceau précédent. C'est à dire une intro qui monte doucement, mais sûrement en puissance, jusqu'à une sublime explosion à 01:59. Les membres de Kyuss ont été touchés par la grâce quand ils ont composé cet album et ce titre en particulier. Ma chanson préférée, indéniablement.
Après un deuxième titre instrumental, 'Jumbo Blimp Jumbo', tout aussi plaisant que le premier, on poursuit avec 'Tangly Zizzle', dans la veine des premiers titres de l'album, à savoir à la fois puissant et groovy au niveau de la rythmique.
On a le droit ensuite, à une chanson, 'Size Queen', qui démarre de manière plus aérienne avant de claquer un riff monstrueux à 01:06. Je n'ai jamais retrouvé, par la suite, dans un disque de stoner, une telle osmose entre puissance et mélodie. Un des nombreux moments forts de l'album.
La palme du titre le plus tripant, revient à 'Catamaran', qui alterne douceur et explosivité, de manière inédite dans le monde du Stoner. Du moins, c'est ce qu'on se dit avant d'être tombé sur le dernier titre de l'album, 'Spaceship Landing'. Ce bijou représente une parfaite symbiose des deux facettes de l'album. C'est à dire, une partie comprenant des titres plutôt directs et une autre, des titres plus aériens. Le début est en effet à la fois intense et planant, entrecoupé d'un break au milieu pour faire durer le plaisir et enfin à 08:25 on s'envole, tout simplement pour le bonheur. Seul le métal peut procurer une telle jouissance auditive. Ce final est juste somptueux.
Cet album immense et intemporel n'ayant pas connu un succès commercial, il sonnera malheureusement le glas de Kyuss. Ces membres connaîtront des fortunes diverses. Josh Homme tirant son épingle du jeu en connaissant le succès avec Queens of The Stone Age. Pour ma part, je dirais que certains albums marquent une époque de notre vie. Ce dernier album de Kyuss aura marqué mon adolescence et continue à m'émouvoir puisque je l'écoute encore régulièrement. C'est en quelque sorte une valeur refuge, un incontournable.