Blastpheme - Webzine la-pointe-de-lepee-godkiller-the-rebirth-of-the-middle-ages

J'ai tout à fait conscience que c'est un constat un peu bas du front, et quelque part consensuel, mais s'il est une période de l'histoire qui me passionne particulièrement, c'est bien le Moyen-âge. Pour une raison où pour une autre, c'est une période qui m'a toujours parlé, notamment à travers tout l'imaginaire exalté qu'elle suscite. Et tout naturellement, mes Playmobiles, chevauchant de fiers destriers, combattaient des dragons terrés dans une grotte; un de mes jeux-vidéos préféré est Age of Empires II, j'adore Kaamelott comme tout le monde, ma saga geek préférée est le Seigneur des Anneaux, je suis abonné à Nota Bene ainsi qu'à Shadiversity, et si vous n'avez jamais lu Beowulf, Sir Orfeo et les livres de Marion Zimmer Bradley, je vous conseille de vous y mettre.

Et en l'occurrence, cet engouement pour le médiéval n'a pas échappé, bien-sûr, à certains artistes de Metal, et il y a précisément quatre sous-genres de Metal où les chevaliers en armure ont fait leur petit bout de chemin : le Heavy Metal classique (pensez Grave Digger), le Power Metal (pensez Blind Guardian), le Death mélodique (pensez Ensiferum), et le Black Metal (pensez Graveland). C'est sur ce dernier que l'on s'attardera car certains groupes de Black Metal aux inspirations ouvertement médiévales sont tout simplement géniaux. En tête de file je citerai les Français de Véhémence qui font un travail magnifique, mais aujourd'hui ce n'est pas de la France que l'on parle, mais presque: le groupe du jour, subtilement baptisé (haha) Godkiller, nous vient de Monte Carlo, capitale de la principauté de Monaco, et non les footeux, Monaco, ça n'est pas la France, mais je diverge!

odkiller donc, un one-man band formé dans l'époque du Black Metal tout jeune, le milieu des années 90, et, pour autant qu'on sache, inactif aujourd'hui. Le Duke Satanaà«l comme il se fait appeler, a laissé derrière lui deux albums très bons, mais aussi l'EP qui nous intéresse aujourd'hui, sorti en 1996: The Rebirth of the Middle Ages. J'ai choisi cet EP en particulier parce qu'il représente pour moi le mieux l'esprit de l'univers médiéval sublimé. De toutes ses productions, c'est pour commencer celle qui semble donner le plus de place au décor qu'à des idées au niveau du choix de la représentation visuelle. L'EP se présente à vous avec un château fort, en plein jour, divisé entre l'abandon que confère le lierre qui en dévore la partie gauche, et la fraicheur vivace et la majesté qui émane de la blancheur des pierres de la tour, à droite.

Vous entrez dans l'EP au son des samples de cuivres, comme si l'on annonçait la charge, et vient un Black Metal rapide, agressif, criard et en même temps servi dans sa splendeur par des nappes de claviers. En quelques vingt minutes, la musique nous raconte toute l'histoire d'une bataille, avec l'attente et l'appréhension qui vous étreint alors que l'assaut se prépare, le doute et la errance de la marche vers le champ de bataille, jusqu'au moment fatidique presque cinématographique de l'arrivée des deux ennemis face à face. La tension monte quand la bataille finale arrive, et la musique devient plus tragique, plus torturée, jusqu'à la conclusion qui vient comme la fin d'une narration, pour saluer les morts victorieux, et fêter la gloire des vivants. Vous l'aurez compris, en ouvrant son esprit on voit beaucoup de choses se passer devant nos yeux avec ces quelques morceaux, simplement bien écrits, avec une intention claire et nette. Chargez!

À la pointe de l'épée : Godkiller - The Rebirth of the Middle Ages