La rage de ces lieux oubliés : Katingation - 2 Legs 1 Arm

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Verveneyel

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1 août 2023

" Comme vous sans doute chers amis, je suis un amoureux du Metal. Depuis plus de dix ans, ce qui fait déjà  plus de la moitié de ma vie, c'est pour sûr cette musique là  qui me fait le plus vibrer... "
Comme vous sans doute chers amis, je suis un amoureux du Metal. Depuis plus de dix ans, ce qui fait déjà  plus de la moitié de ma vie, c'est pour sûr cette musique là  qui me fait le plus vibrer.
Et depuis le début de mon voyage en terre d'acier, l'une de mes passions est de découvrir le Metal qu'on ne voit pas tous les jours. Le Metal caché, le Metal oublié, le Metal abandonné; convaincu que je peux y trouver des perles rares, qui méritent l'écoute, et de plus amples connaissances.
C'est de cela qu'on parle aujourd'hui puisque je vous présente le groupe Katingation, groupe de Death Metal/Grindcore Angolais, dont j'ai découvert le seul format disponible: l'EP 2 Legs 1 Arm, sorti en 2013. Vous allez dire, petit à  petit, ça commence à  dater, mais à  en juger par les réseaux sociaux, le groupe est toujours actif. Tous les espoirs sont donc permis!
Description de l'image
L'EP dure un peu plus d'un quart d'heure, ce qui ne l'empêche pas d'être riche à  l'écoute. Dans ce qui constituent des caractéristiques proprement Gindcore, 1 Leg 2 Arms est ultra efficace dans son exécution, avec des riffs très incisifs et rapides, ponctués par des solos virtuoses pas si fréquents dans la discipline, qui donnent une couleur légèrement Rock N'Roll à  l'ensemble, la mélodie n'est pas en reste non plus comme le montrent les accords de "Enter the Musseque of Death", on a même quelques passages à  la limite du Black Metal, notamment dans le morceau final "Landmines & Fireworks". Les instrumentistes ont donc tout pour eux et montrent une inventivité importante, que le chanteur ne trahit pas d'ailleurs, avec un chant guttural puissant qui me rappelle le timbre caverneux et O combien délicieux de George Kosmas (Be'Lakor).
Là  où Katingation affirme son identité, c'est en ajoutant à  la composition générale des passages qui semblent tout à  fait liés à  leur situation géographique: on entend des percussions tribales que par humble ignorance je ne nommerai pas, des cris d'éléphants, et plus largement d'animaux sauvages tropicaux, et autres sons et bruitages au service de l'atmosphère. Mention spéciale à  "Kijibanganga", "Back To the Crica" et "Moamba" pour cette grosse dose de géographie auditive, finement introduite!
La production est très bonne également, suffisamment en tout cas pour ne pas être brouillon, et juste assez pour rester crue et baveuse.
Et toute cette richesse, elle est cachée derrière une pochette minimaliste, ultra épurée, presque rapiécée, pas si surprenante pour le genre, mais qui n'échappe pas à  son lot de question. Le titre lui-même pose question: une jambe et deux bras. Qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire pour eux ? Et à  quoi font échos ces figures humaines équipées de béquilles ? Peut-être aurons-nous la chance, plus tard, de le découvrir. En attendant, il est temps de vous abandonner à  la chaleur de Menongue.