L'attente prend fin : Bad Tripes - La Vie La Pute
Europe
France
Horreur
Indus
Metal
Musique
Verveneyel
-1 août 2023
" Chers amis, vous pouvez chercher, vous ne trouverez cette phrase dans aucune autre de mes chroniques : Bad Tripes, pour moi, c'est le meilleur groupe de France, en cette sombre époque où leur musique macabre ne fait pas tâche. "
Chers amis, vous pouvez chercher, vous ne trouverez cette phrase dans aucune autre de mes chroniques : Bad Tripes, pour moi, c'est le meilleur groupe de France, en cette sombre époque où leur musique macabre ne fait pas tâche.
Tous les mots me semblent faibles pour dire comme la découverte de ce combo m'a impacté. Bad Tripes, c'est l'alchimie "made in hell" entre l'efficacité musicale, la finesse de l'écriture, la solidité de l'atmosphère, la qualité de la prod ; bref, c'est du lourd. C'est habité, et obsédant.
Vous comprenez que je pars avec un gros bagage de fanboy, et tout naturellement, après m'être fait émincer le cerveau par "Le Contes de la Tripe", j'attendais le quatrième album, annoncé de longue date et teasé par un premier morceau au clip génial : "La Madrague des Maccabées". On avait également découvert quelques temps avant la sortie le visuel de l'album, qui se démarque largement des autres par son air cartoon, mais aussi par l'absence d'Hikiko Mori, chanteuse du groupe, sur la cover. Pas de doute, on attendait un sang neuf dans ce nouvel amas de tripaille, un peu comme après une dyalise réussie.
Un soir que j'étais à un concert, bandcamp m'annonce la bonne nouvelle : il est arrivé, ce nouveau rejeton, et il s'appelle "La Vie La Pute". À table !
L'album s'ouvre en terrain connu avec "La Madrague des Maccabées" en chair et en os, titre fort sympathique au riffing délicieusement Punk, au refrain épique ; mais c'est à partir de "Les Yeux Sans Visage" que s'installe l'excitation type "matin de Noà«l".
Les claviers horrifiques retros sont de retours, et on se retrouve pris dans les méandres sombres et malicieux qu'on aime tant ! L'album dans sa globalité est une autre petite bombe du groupe, avec quelques surprises de bon aloi, comme le titre éponyme, ou "Apocalypse Now", qui mettent les deux pieds dans le Hip Hop avec succès. C'est toujours aussi geek, cinéphile, toujours aussi bien écrit, et toujours aussi enragé ; avec à la fois cette simplicité fédératrice des guitares qu'on pourrait dire héritée de Rammstein, la petite pointe de variété dans la composition qui donne cette identité si particulière à la musique, et la richesse vocale d'Hikiko Mori (ce nom est bien joli), reine de la nuit qui appuie l'ambiance de chaque morceau par ses mélodies entêtantes et ses cris perçants. "Valya", se hisse directement dans mes titres favoris du groupe, notamment avec son gimmick guitaristique qui fait un penser à une liaison frivole entre Muse et Danny Elfman, un refrain immédiatement imprimé sur le cortex, ou cette petite saveur d' "Elizabeth" 2.0 dans les couplets. Il en va de même pour "Les Yeux Sans Visage" et "La Vie la Pute" dont j'ai déjà parlé, qui sont chacune à sa manière des hymnes à hurler dans une fosse. On aura également du mal à résister à un "Afro Girl" et autres "Schlass et Paillettes", et là encore, faire du filtrage par ce name dropping, c'est négliger la qualité globale de cet album qui de la première seconde à la dernière est un met de choix.
Encore une fois, c'est une superbe performance du groupe, que tout nordiste que je suis j'espère pouvoir capter en tournée quelque part. "La Vie la Pute" s'en va rejoindre mes playlists aussi sec ; les vôtres aussi j'espère ! C'est un album pour vous si vous êtes un client type du Metaluna Store, si votre famille s'inquiète quand vous parlez de vos films préférés, si vous êtes nostalgiques des collections "Gore" du Fleuve Noir, si vous idoles de jeunesse étaient les Crados, ou tout simplement si vous cherchez un mal insidieux, mais splendide et viscéral, pour mieux vous charcuter à la scie sans anesthésie.
