Un peu de Stoner spatial venu de Californie, c'est le menu du jour, avec Redwood qui a sorti son premier EP en tout petit tirage, quarante galettes qu'il va falloir s'arracher.
Dès le début, le groupe attaque l'édifice par le plus gros morceau, « Another Pill », une belle bête de 8 minutes 43, majoritairement instrumentale, qui s'offre à nous comme une carte de visite : des gros riffs de basse répétés, autour desquels des guitares chargées en reverb, avec un fuzz plutôt léger, au tone assez rond, vont construire le voyage initié dans chaque morceau.
Le mix semble avoir été murement réfléchi : certaines leads vont se retrouver délibérément en sous-volume par rapport à la rythmique, comme pour construire la narration de la musique en sous texte. Contrairement à tout le reste, la batterie a globalement un son assez aigu, avec des coups de cymbales fluets, une grosse caisse plutôt sourde et des toms dont on perçoit plus l'impact et la résonnance que véritablement la note. Mais tout cela est cohérent.
Le chant lui-aussi est relativement en retrait, noyé dans l'écho, instrument parmi les autres, et rien ne vient perturber cette impression de « lointain ». C'est dans le morceau « Mutual Self-Destruct » qu'il est le plus en avant. L'essentiel du reste est une couche de plus dans le maelstrom musical.
Le tapis de basses fréquences qui va créer le liant de la composition et faire sortir l'expressivité du reste.
La progression est ininterrompue, les morceaux s'emboitant les uns dans les autres. C'est un bon EP, qui réussit à invoquer l'atmosphère flottante recherchée, avec des bons riffs, et un rendu global solide.