On parle peu d'Indus sur Blastphème, et c'est vraiment dommage, mais ne vous inquiétez pas cher lecteur je vais tenter de rectifier le tire. Pour tout vous dire, j'adore ce style, qui m'aura fait vivre des moments merveilleux d'écoute et de concert. Le genre est souvent d'autant plus savoureux qu'il est souvent imprégné d'essences Gothiques. C'est en tout cas évident dans le projet qui nous occupe ce jour.
2020 étant l'année chaotique que l'on connait tous, il était logique que des cerveaux tourmentés sortent de l'ombre pour donner à cette lugubre année la musique qu'elle mérite. L'album du jour est sorti en Février 2020, avant que l'on soit, nous autre Français, touchés de plein fouet par la crise et le confinement. Signe avant coureur ? Peut-être. En attendant, réjouissez-vous, âmes damnées, lémures et autres goules, car Tim Skà¶ld est de retour avec un tout nouveau projet flambant neuf.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Tim Skà¶ld c'est un monument Suédois, au visage poudré, qui aura officié dans de nombreux projets indus légendaires ; au hasard : Shotgun Messiah, KMFDM, et Marilyn Manson (notamment sur Golden Age of Grotesque et Eat Me Drink Me). Il a également été producteur sur un album avec Robert Fripp à la guitare. Tout cela devrait suffire à attester de ses qualités en tant que musicien et producteur. Son collègue Peter Tà¤gtgren n'a qu'à bien se tenir.
Quoi de neuf du coup avec Not My God ? Il faut d'abord comprendre qu'il s'agit d'un duo entre l'illustre Skà¶ld et Nero Bellum de Psyclon 9. Malgré tout, est-ce que ça fait vide ? Pas du tout. Car à force de claviers et de samples, les deux compères exhibent une alchimie parfaite, très sombre, pesante, abreuvée par des années d'expériences.
Pour tout vous dire, j'adore ce premier album, et pour une raison très simple : il ressemble beaucoup à l'album Mechanical Animals de Marilyn Manson, un album sur lequel je ne pourrais pas dire de mal. Cette ressemblance se joue dans la froideur cruelle de la musique, ces parties instrumentales lourdes, avec des gimmicks de claviers dignes des meilleurs films d'horreur, des bruits saturés aigus, des voix plaintives, des chuchotements macabres. Malgré tout cette première galette de Not My God va plus loin que Mechanical Animals dans les méandres gothiques, car l'album n'est quasiment pas Metal, aucun instrument ne se fait vraiment entendre à part les claviers (même si on retrouve notamment un son de basse bien rond et baveux, du meilleur goût), et à ce titre, l'album n'a pas le côté gentiment Rock N'Roll et sautillant de l'album de Manson.
Tout n'est que peine, brouillard, morbidité, mais avec un certain raffinement, et des qualités d'écritures évidente. On est autant propulsé dans l'univers de Dark City que d'Hellraiser, et c'est très appréciable. J'en profite pour vous conseiller "Until the Pain is Gone", "Equalizer", "Sowing Discord" et "Nevermore", qui sont mes favorites. L'écoute vous laissera surement cette phrase dans la tête longtemps après : "Who doesn't love a lost cause ?"
D'autant plus que visuellement, l'album ne nous dévoile pas grand chose : on croirait presque voir un logo de groupe de Hardcore, en gros plan sur un fond blanc. Il n'y a que le côté crasseux et vaguement géométrique qui puisse quelque peu nous mettre sur la voix. L'atmosphère se révèle cependant dans les clips de l'album, pour l'instant au nombre de deux, dont je vous recommande le visionnage.
Not My God a commencé sur les chapeaux de roues avec un album direct, sans passer par la démo ou l'EP, c'est notable et c'est bien fait. J'ai hâte de voir comment le projet évolue, si tant est que cela arrive, et je ne bouderais pas un concert dans un lieu un peu délabré type Brat Cave, si tant est qu'on autorise un tel rassemblement. C'est une musique qui s'apprivoise, et qui s'apprécie dans l'intimité, et l'obscurité.