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Dans un monde peuplé de vindicatifs notoires comme le Metal, on entend par-ci par-là les orthodoxes de chaque style traiter de poseur la moindre tentative un peu audacieuse d'innovation sur le plan musical. J'entends bien donner un grand coup de botte dans le derrière de ces pauvres hères avec le groupe qui, ici, nous intéresse.

Je vous propose de revenir en 2019, à l'époque où on ne savait pas la déconvenue qui nous attendait. 2019, belle année, grand cru musical, et l'album "Black Crust Invasion" des Argentins de Bonehammer en faisant sans nul doute partie.

La première chose à dire, c'est que le pour la scène underground Argentine, Bonehammer, c'est un genre de supergroupe : on retrouve au chant et à la basse Odnà¼fuck de Feel the Knife et Metalepsia, Palah de Velocidad 22 et Vulcanor derrière les fûts, Onahiram des mêmes Vulcanor mais aussi de Orgullo Fisura aux guitares ; depuis 2019 le groupe compte également Nashgot pour assurer les lignes de basse, lui-même ancien membre de VDH et Tungsteno. Si vous ne connaissez pas tout ça, voyez simplement comment avec un seul groupe on peut vous bâtir tout un programme sur la scène Metal Argentine pour faire des découvertes. Pourquoi ce détail est-il important ? Ma foi, c'est parce qu'à travers ces différentes expériences, il est clair que les musiciens en ont sous le pied.

C'est ce qui ressort à l'écoute de l'album, car en dépit du fait qu'il mélange trois univers a priori très différents (à savoir le Black Metal, le Heavy Metal old-school et le Crust Punk), l'ensemble est vraiment très mature, maîtrisé, et extrêmement cohérent ! L'écoute est très naturelle, tout se fond parfaitement ensemble, pour nous offrir un album vraiment épique, très riche, aussi agressif que majestueux. Les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas, et il y a de quoi satisfaire beaucoup de monde.

"Black Crust Invasion", c'est un must à conseiller aux fans de Venom ou Tormentor, parce qu'on y retrouve notamment les voix souvent profondes et sépulcrales que Cronos n'aurait pas renié (on a parfois aussi des cris plus aigus et hargneux à la Steve Souza), avec en même temps ce Heavy très "maidenesque" teinté de rythmes plus Punks, tels qu'on les retrouve dans la bande d'Attila Szigeti. Cela n'empêchera pas d'ailleurs quelques moments vraiment Rock N'Roll comme le morceau "Blues of Pervertion", très Motà¶rhead dans l'esprit ; ce qui tombe bien d'ailleurs puisqu'il y a aussi une reprise de "March à¶r Die" des mêmes Motà¶rhead à la toute fin de l'album.

Bien que sorti il y a à peine deux ans, l'album à l'air tout droit sorti des années 90, c'est un vrai bonheur aussi nostalgique que rafraichissant, avec beaucoup de talent. Groupe à surveiller absolument !

Mélange étonnant : Bonehammer - Black Crust Invasion