MESHUGGAH et ZEAL & ARDOR (L'Aéronef de Lille, le 24/05/2022).

MESHUGGAH et ZEAL & ARDOR à l'Aéronef de Lille : en voilà une date attendue par tous les metalheads des Hauts-de-France et notamment vos 2 chroniqueurs de Blast Verveneyel et Evil Ted. D'autant plus que la tournée s'était récemment vue amputée/reportée de quelques dates. Vous imaginez donc le plaisir que nous avons à franchir le palier de la salle en ce mardi soir (merci à A Gauche De La Lune pour cette belle opportunité), pile-poil pour le début de ZEAL & ARDOR.

C'est la seconde fois que je vois ZEAL & ARDOR à l'Aéronef, la première sur la grande scène. Pour celles et ceux qui ne les connaitraient pas encore, le combo se compose de 3 chanteurs, 2 grattes, 1 basse et 1 batteur. Les trois vocalistes ne sont pas qu'un simple gimmick, ils apportent cette dimension chorale fondamentale dans leur musique au sein de laquelle se mêlent black metal, gospel, blues, metal moderne...Il y en a pour tous les goûts. Ces différentes atmosphères sont aussi bien retranscrites en live que sur disque, ce qui a permis aux spectatrices et spectateurs présents ce soir de passer un excellent moment (avec, cerise sur le gâteau, un son et des lights aux petits oignons).

Le groupe pioche allègrement dans sa discographie, et force est de constater qu'il n'y a aucun faux pas. On n'est pas loin de ce que l'on aime appeler« la discographie parfaite ».Quel plaisir d'entendre et de voir une salle réactive aux titres anciens (« WE CAN'T BE FOUND ») comme aux nouveaux (« DEATH TO THE HOLY »â€¦sans surprise, quand le propos se durcit, ça headbangue de tous les côtés).

Si Manuel Gagneux n'est pas un grand communiquant (mais ce n'est pas grave, ce n'est pas ce que l'on attend lorsque l'on assiste à une telle « cérémonie »), le chanteur-guitariste nous invite à chanter avec lui sur « DEVIL IS FINE ». Les fans ne se font pas prier : ça chante et ça tape des mains. Le set s'achève de la plus belle des manières sur « BASPHOMET » qui est le titre parfait pour faire découvrir leur univers assez unique à des non-initiés.

Ce soir ZEAL & ARDOR assurait la première partie de MESHUGGAH 3 ans après avoir déjà joué à l'Aéronef en tête d'affiche en 2018 sur la « petite scène » (on pourrait presque parler de co-headlining). On leur souhaite de jouer en tête d'affiche sur cette même grande scène lorsqu'ils reviendront fouler les planches de l'Aéronef car ils le méritent amplement.

SETLIST : CHURCH BURNS / Gà–TTERDà„MMERUNG / SHIP ON FIRE / ROW ROW / COME ON DOWN / GRAVEDIGGER'S CHANT / RUN / WE CAN'T BE FOUND / TRUST NO ONE / DEATH TO THE HOLY / DON'T YOU DARE / DEVIL IS FINE / J-M-B / FEED THE MACHINE / I CAUGHT YOU / BAPHOMET

Maintenant place à MESHUGGAH. Les fans les réclament à cor et à cri. Leur entrée progressive sur scène (aux couleurs du dernier album comme vous pouvez le voir sur nos photos) ne fait que chauffer un peu plus un Aéronef qui ne demande qu'à se déchaîner. On sent que ces deux années Covid ont déplu au combo tant il se donnera à 200%. Jens Kidman (chant) partagera d'ailleurs son plaisir de tourner et jouer en live lors d'un échange avec le public.

Musicalement ben zéro surprise : c'est du MESHUGGAH en forme olympique avec une section rythmique en béton armée (ce qui est normal me diriez-vous, avec l'un des tous meilleurs batteurs du circuit, mister Tomas Haake). Les solos courts mais toujours intenses de par leur côté sensoriel de Fredrik Thordendal mettent le public dans une sorte de transe. C'est flagrant lorsque l'on regarde du balcon les vagues de headbanging, de jump et de bras levés, qui marquent une séparation au milieu de salle (les côtés sont plus calmes). J'ai l'impression de me retrouver face à une mer agitée. Vous l'avez compris, le public a lui aussi répondu présent ce soir et ne manque aucune occasion de le faire savoir en acclament fréquemment le combo (à chaque fois que les lights s'éteignent et/ou que le groupe quitte la scène...et ce avec une telle ferveur pour le rappel que cela nous rappelle pourquoi on aime tant aller aux concerts). Même les côtés de la salle ont manifesté toute leur envie de continuer d'en découdre sur les 2 derniers titres du rappel « DEMIURGE » et « FUTURE BREED MACHINE ».

A Verveneyel de commenter : "C'était la deuxième fois que je voyais Meshuggah, et j'ai été assez saisi de constater que j'adore Meshuggah en live pour d'autres raison que sur CD. En studio, c'est la bagarre, ça vous arrive dans le coin de la face comme un train de marchandise dont les freins ont lâché. En live c'est différent. à‡a tabasse, ne vous méprenez pas, mais ça tabasse tellement que ça en devient apaisant, et ça vous fait vibrer au gré du un peu à la manière d'un "Adhana" de Vini Vici & Astrix. Je suis ressorti de ce concert totalement ressourcé. Même à "Demiurge" qui est un de mes morceaux préférés du combo, notamment pour son breakdown, j'avais plus envie de m'agenouiller pour invoquer des dieux occultes que de faire du sambo dans le pit."

SETLIST : BROKEN COG / LIGHT THE SHORTENING FUSE / RATIONAL GAZE / PRAVUS / THE HURT THAT FINDS YOU FIRST / LIGATURE MARKS / BORN IN DISSONANCE / MIND'S MIRRORS / IN DEATH - IS LIFE / IN DEATH - IS DEATH / THE ABYSMAL EYE / STRAWS PULLED AT RANDOM / DEMIURGE / FUTURE BREED MACHINE

Vous l'avez compris c'est une belle communion entre les deux groupes et le public lillois. Une affiche totalement cohérente avec 2 tauliers du metal, qui nous ont montré de nombreuses facettes, parfois expérimentales, de notre courant musical favori.

A bientôt en fosse pour un prochain live.