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Musique
Amis de la délicatesse, approchez-vous !
Faisant mes petites recherches, j'ai pu me réjouir tout récemment de l'arrivée de Claire Lamb (ex-The Hallowed Catharsis) dans un nouveau projet. Je ne me doutais pas cependant que celui-ci me plaîrait autant !
Misyrion, c'est donc cette nouvelle formation émanant des bas-fonds de Vancouver, qui nous ascène un EP six titres d'un Metal extrême qui rend optimiste pour l'avenir. En effet, la musique de Misyrion est très violente, bien produite et monstrueusement efficace, tirant le meilleur partie de l'état actuel des musiques extrêmes : on trouve ça et là la pesanteur du Slam, le riffing épique du vieux Death, les petits brossés harmoniques que Gojira a participé à rendre mainstream. On peut saluer bon son bien rond pour la grosse caisse, et le chant guttural assez traditionnel, parfaitement adapté, avec un flow accrocheur et l'assurance d'une vraie puissance sur scène : la doublette vocale de Claire Lamb et Sunshine Schneider dévore tout sur son passage.
Et puis, sans crier gare, surgissent des accents de Black Metal, surtout sur la deuxième moitié de l'EP. L'envolée aigue et poétique de “Primordial Glutton” par exemple prend l'auditeur totalement par surprise après les descentes d'organes qu'il aura encaissé. On se plaît presque à voir de temps à autre des faux airs de Cradle of Filth (sans le symphonique bien-sûr… quoique !), en plus dur. La production générale donne un semblant caverneux aux morceaux, ce qui devrait plaire aussi aux fans de Morbid Angel ou de Grave Miasma. Il semble presque que l'on assiste à une progression du plus violent au plus triste, comme le cheminement dans une damnation : au début on est saisi par la brutalité du châtiment alors que l'on découvre l'enfer dans lequel nous sommes plongés ; et petit à petit nous devenons de moins en moins sensibles à la douleur mais de plus en plus désespéré. Cet EP, en musique, c'est un supplice prométhéen, et pourvu que ça dure !
Le seul décloisonnement des chapels de Metal suffisait déjà à me rendre enthousiaste, mais de surcroît le produit est vraiment prenant. Ce mélange est même incarné jusque dans la présence visuelle du groupe dans le clip de “Ode to the Morning Slaughterhouse”, à la fois porteur du côté urbain que le Deathcore a insufflé à la musique extrême, et de la joyeuse touche “vieille horreur” de la lumière verte et des corpse paints.
Toutes les facettes musicales sont finement ciselées. C'est très prometteur.