Mnajdra - In the Name of the Goddess

Blackmetal

Musique

USA

Verveneyel

-

7 septembre 2024

" Méfiez-vous des dieux. "

 

Se lancer dans l'entreprise d'un premier album, bien que quelque part tous les groupes passent par là, ce n'est pas une tâche facile. Sortir un deuxième album dans la foulée directe du premier, un an plus tard, d'aucun diraient que c'est très audacieux, et risqué. Nombreux seraient les fans à s'inquiéter du maintient de la qualité dans un second né si vite enfanté.

 

Le défi n'a semble-t-il pas inquiété Mnajdra, qui sort “In the Name of the Goddess” en 2024, très en forme. Mais après tout, le goût de Fiadh Productions de sauraient mentir : c'est en effet un label dont j'apprécie le goût comme les valeurs, et cet ajout au catalogue, déjà épuisé en cassette et vinyle, ne déroge pas à la règle. 

 

On ne sait pas grand chose de ce qui se cache derrière ce projet. Ce qui est sûr, c'est qu'en lançant cet opus, vous embarquez pour un voyage mystique à la découverte de la Déesse de Malte, une entité complexe tant on peu en dépeindre la beauté comme la terreur qu'elle inspire. En effet, le Black Metal de Mnajdra passe partout, dans les méandres nébuleux du Post-Rock jusque dans d'infernale dissonnances chéries par les fans d'Imperial Triumphant. Se croisent les moments de franche violence armés de blasts beats, de rythmiques assassines, et les envolées arpégées, tantôt mélancolique, tantôt lugubre ; portant un chant plaintif distordu et torturé. La composition crée intelligemment des espaces pour dessiner une menace grandissante ; parfois insidieuse dans des moments plus amples, et puis grouillante et implacable dans les attaques plus vives. 

 

C'est également un Black Metal qui a le sens du gimmick, du bon riff, qui ne se limite pas à un tourbillon de tremolo linéaire. La musique construit quelque chose de très évocateur, presque cinématographique, pour que vive le mal, au moins dans vos oreilles, et jusque dans vos têtes. Elle ne néglige pas, en quelque sorte, cette narration “Heavy Metal” qui faisait aussi le charme des grands moments de Gorgoroth.

 

C'est une expérience d'écoute puissante, captivante et mystique, finement produite derrière des faux airs sales.