Les amis, je sais qu'en ce moment, on nous le rappelle souvent, mais viendra un jour ou nous ne seront plus. Viendra un jour où nous aurons cessé d'être, et où ces quelques lettres seront autant d'épitaphes. S'il est une angoisse qui nous parcourt sans relâche (à moins que vous ne soyez stoïcien, ou épicurien), c'est celle de notre fin prochaine, au mystère insondable.
Et si toutes les interprétations sont encore permises sur ce qui nous attend après le franchissement de cette porte sans retour, nombreux sont ceux qui s'essayent à donner leur propre interprétation du trépas. C'est, à n'en point douter, l'objet d'étude de Catabase, qui rien qu'à travers son nom nous propose un voyage jusqu'en enfer, avec un premier album éponyme de haute volée, ce qui relève presque du paradoxe.
Sorti en Août dernier, la première sorti de ce one man band Français est un véritable ravissement des ouïes.
Chef d'oeuvre progressif et instrumental aux influences diverses (on sent très nettement les accents Jazz, Post Rock, Mike Oldfield...), Catabase est avant tout un album que j'ai trouvé très reposant. Attention, on parle bien de Metal, mais la composition ainsi que le mixage ont été calibré de telle sorte que les morceaux vous plongeront dans une douce transe méditative, et apaisée. Les mélodies sont pourtant parfois étranges, les rythmiques parfois bien lourdes, mais à chaque fois on se sent davantage propulsé vers les étoiles que vers la tourmente d'une mort violente. À titre d'exemple, rarement un morceau comme "Sur un Fil" a-t-il si bien porté son nom. La tristesse qui découle de certaines mélodie tient plus de la mélancolie, de la nostalgie, que de la douleur, et il y a comme une sorte de lâcher-prise qui embaume tout l'album. C'est d'ailleurs ce jeu d'ambiance qui donne à certains riffs une légère coloration Coldwave (vive le chorus).
À vrai dire, l'intro de "Dytpique" est probablement le plus gros coup d'éclat de l'album en terme de rudesse, puissance et volume, mais le morceau évolue très vite, à nouveau, dans des méandres plus calmes ; d'autant plus que ce même morceau est suivi par "Jardin d'Oubli", un petit bijou qui ne déplairait pas à Alcest ou Anathema.
Vous l'aurez compris, la composition est pleine d'audace, et ça se ressent jusque dans certains arrangements, car je crois bien que c'est la première fois que j'entends de la cloche sur un kit de batterie de Metal moderne, c'est très bien vu. Et même si on sent que Damien Hovelaque, le cerveau du projet, est avant tout guitariste, j'aime également beaucoup le traitement de la basse, relativement simple mais toujours exactement là où elle doit être.
Catabase, c'est donc un album à écouter d'urgence pour se ressourcer, enroulé dans une couverture au coin du feu avec une tasse de roiboos, c'est un charme onirique complet, à ne surtout pas louper.