Je reprends mes chroniques sur les opus de Mystyk Prod là où je les avais laissé, et aujourd'hui c'est nulle autre qu'un One Man Band qui nous intéresse, puisque l'on s'occupe aujourd'hui du cas Notheist.
Notheist, c'est le projet solo de Gregory Lambert, guitariste au parcours assez atypique puisqu'il a fait vrombir ses amplis dans quatre projets exceptionnels de notre belle et bonne scène : j'ai nommé Zuul Fx, Misanthrope et Crusher ! Rien que ça. L'air de rien, ce palmarès pose d'entrée de jeu les compétences du sieur, et en solo, la tendance se confirme.
Je dis projet solo, car pour l'occasion Greg Lambert s'occupe de tous les instruments sans exception, ainsi que de la production et du mixage ; parfois avec un peu d'aide, mais il est partout. On retrouve ça et là quelques invités à la guitare, à la basse, au chant, mais tout est sous le contrôle du maître.
Et le moins qu'on puisse dire c'est que l'album est extrêmement riche en influence. On a à la fois des délires de Death Metal assez classique avec un chant guttural qui rappelle un peu les anglais de Benediction ou Napalm Death ; mais aussi des moments qui font très Black Metal ("Order in Chaos" bien-sûr, mais aussi les morceaux "God of Meat", "Those Who Refused to See" ou "Deathless", par exemple). On a aussi des passages très lourds, groovys, syncopés qui rappellent à la fois la mouvance Djent et ces groupes de Metal pachydermique comme Fear Factory ou Mnemic (la guitare huit-cordes, ça aide il faut dire). Et pour finir le mélange, ajoutez à ça des solos de guitare démentiels ultra virtuose, et vous commencez à entrevoir effectivement de quoi on parle. Ces solos ont d'ailleurs cela d'épatants qu'ils utilisent avec une certaine maestria les dissonances : certaines harmonies sont surprenantes, à proprement parler dissonantes, mais ça passe très bien, ça ajoute du mystère.
Album progressif donc, assurément, parce que ça va dans tous les sens, avec cohérence, mais dans tous les sens. Album extrême ? Assurément aussi, parce que cet album éponyme équivaut à une heure de saccage sans répits. Les moments calmes sont relativement rares (par rapport à la masse de violence contenue dans la galette), ce qui fait qu'on les reçoit avec une certaine surprise : le moment où le Post-Rock s'invite sur le morceau "Deathless" est une respiration sortie de nulle part, et là encore c'est bon !
À écouter d'urgence, que vous soyez jeune ou vieux, puriste ou ouvert, cet OVNI a quelque chose à vous offrir quoi qu'il arrive !