Ceux qui se souviennent des plus vieilles chroniques de Blastphème, vous savez que je compte "La Nuit du Jugement" comme un film d'action urbain culte au coude à coude avec les vieux Die Hard. Et si vous vous rappelez l'article, vous savez que j'aimais en particulier la bande originale que faisait le pont entre la fine fleur du Rap et le top du Metal/Hardcore.
C'est ce Rap Metal au goût 90's qui m'a charmé dans cet excellent premier album de Commando, collectif qui revendique fièrement son appartenance Queer ; et allume le feu au chalumeau avec des morceaux tous plus groovies et puissants les uns que les autres.
Il n'y a pas moins que cinq MCs pour faire vivre vocalement l'album, ce qui offre de nombreuses couleurs différentes, du relief sur les back-ups, et une expérience d'écoute pas du tout linéaire. Entre certains flows, sont intercalés des hurlements, des passages en voix claire, en voix de fausset parfois, et c'est jubilatoire.
Niveau guitare et basse, ça pilonne sec entre des riffs des bas-fond exécutés à la huit-cordes, des petits moments atmosphériques aigus, très "korniens", des moments plus punks, plus rock. On retrouve aussi d'excellentes lignes de basse bien rondes et funkies qui feraient passer Rage Against the Machine pour des petits joueurs. Le mélange d'influence, parfois assez enjoué, pourrait même aller jusqu'à séduire les fans des frappadingues Maximum the Hormone ou System of a Down. Il y a même de quoi nourrir les amateurs de rythmes bizarres avec des morceaux comme "What it Feels Like for a Tgirl".
Vous avez la garantie avec cet énorme album de vous aventurer partout dans la street, avec tout ce qu'elle a à vous offrir de plus fun et de plus lourd. C'est un passage obligé pour les amateurs de Deftones, Bodycount, Cypress Hill, Dà¤lek et consorts. Les choix structuraux et les arrangements sont pleins de surprises, et vous allez ressortir de l'écoute avec le sourire !