Rétablir une Certaine Vérité : Gorgoroth - Instinctus Bestialis

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Verveneyel

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1 août 2023

" Chronique pour rendre justice à  Instinctus Bestialis. "
Avant d'attaquer cette chronique on va mettre à  plat quelques points très clairs : je suis tout à  fait au clair sur l'idée que les membres de Gorgoroth d'hier et d'aujourd'hui ont probablement un joyeux catalogue de saletés humaines à  leur actif. À ce titre c'est loin d'être les premiers, ce ne sera pas les derniers. La visée de cet article n'est pas de formuler une opinion (positive à  plus forte raison) sur des personnes mais bien une production artistique, et uniquement une production artistique. Cet élément admis, je ne m'intéresse absolument pas au gloubiboulga juridique qui a opposé Infenus à  Ghaal et King Ov Hell, ni aux sales affaires d'Infernus. Ce qui m'intéresse chez Infernus relève strictement de ce qu'il fait de ses dix doigts sur une guitare.
Maintenant que tout le monde est en terrain sûr, parlons d'Instinctus Bestialis. Pas de la dernière fraicheur me direz-vous, pour un album enfanté dans la douleur en 2015. Rassurez-vous, cette histoire a une morale.
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Parce que voyez-vous, j'ai découvert pour la première fois Instinctus Bestialis en 2022. à‡a vous semble peut-être fou, mais pour tout vous dire, j'avais toujours plus ou moins zappé cet album face au portrait tiède voire vindicatif qu'en dressaient les uns et les autres ; assez souvent sur des critères qui ne relevaient pas tant du goût que de l'affect.
Parce que voilà , Instinctus Bestialis, c'est le deuxième album de Gorgoroth avec Atterigner, et nombreux sont ceux qui se sont dis, à  l'instar d'un certain youtubeur, que "le groupe avait perdu en qualité ce qu'il avait gagné en stabilité." Pour la stabilité, je vous dirais que peut-être, pour la qualité, pas tellement !
Voyez-vous j'ai vraiment beaucoup aimé cet album. Comprenez, j'adore "Incipit Satan", les voix stridentes de Ghaal et tout ce qui va avec ; mais Atterigner fait du très bon boulot au chant. C'est plus Death, et là  où c'est peut-être moins effrayant, ça tape dans le mille au niveau de la puissance. C'est teigneux, agressif, parfois assez épique, et ça correspond bien à  un album dont la production est très propre. Là  encore d'autres brailleront parce que ça fait moins garage (et authentique) que tous ces passages de "Destroyer" où on ne comprend rien à  ce qui nous arrive ; mais pour tout vous dire, moi ça me va très bien, parce que ça met pleinement en valeur quelque chose que pour le coup j'adore : le riffing d'Infernus. Infernus fait partie de ces gratteux comme Lord Ahriman qui savent gratter ma corde sensible question guitare, et j'ai toujours trouvé que le cerveau de Gorgoroth avait un talent fou pour sortir des riffs géniaux qui se vrillent dans le crâne. Encore aujourd'hui, le riff qui suit le très long cri dans "Unchain My Heart" est un de mes riffs de Black Metal préféré, ça me donne envie de tout casser, d'arracher mes vêtements, d'aller répandre la parole du diable.
Et pour le coup, des supers riffs batailleurs comme Infernus a le secret, il y en a plein partout dans ce Instinctus Bestialis, et la qualité de la production leur donne tout l'espace pour briller.
Je pense très sincèrement que c'est un album que vous devez écouter ou réécouter, de préférence bien fort, au casque ou avec des bonnes baffles, et vous verrez que c'est en réalité un fameux album.
Et la morale de tout ça ? Hé bien c'est simple brave gens : n'écoutez pas les gens sur internet quand ils disent du mal de quelque chose. Quand ils en disent du bien, au moins ils vous donneront envie d'essayer, vous aurez appris quelque chose. Si ils en disent du mal et que vous les suivez, vous serez peut-être passé à  côté de quelque chose, et vous n'aurez rien appris. En snobant le dernier album de Gorgoroth pendant sept ans, j'estime avoir loupé quelque chose. Sur ces réflexions, bonne écoute, et Hail Satan !
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