Revenir au point de départ : Mudvayne - LD50

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Verveneyel

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1 août 2023

" En 2021, chers amis, c'est arrivé : après une longue absence, Mudvayne est de retour. Plus de dix ans de silence radio, et ça y est, enfin, Chad Gray, Ryan Martini, Greg Tribbett et Matt McDonough se sont retrouvé sur scène sous la bannière de Mudvayne pour ravir une foule plus que conquise de leurs grands classiques. "
En 2021, chers amis, c'est arrivé : après une longue absence, Mudvayne est de retour. Plus de dix ans de silence radio, et ça y est, enfin, Chad Gray, Ryan Martini, Greg Tribbett et Matt McDonough se sont retrouvé sur scène sous la bannière de Mudvayne pour ravir une foule plus que conquise de leurs grands classiques.
Figurez-vous que Mudvayne c'est un groupe qui a vraiment marqué mon adolescence. Découvert dans la cours de récré du collège avec le morceau "Not Falling", ça a tout de suite matché entre nous ! Un morceau sombre, des cris placés aux bons endroits (à  une époque où je n'étais pas encore totalement converti au chant guttural), des grooves ultras puissants, un refrain épique ; une guitare qui faisait rêver. C'était beau.
Voyez-vous chers amis, avec tout l'amour que je leur porte, j'ai aussi souvent eu l'impression que le groupe était gravement sous-coté, en tout cas sur l'hexagone. Le tout venant métalleux connais certes "Dig" pour son inénarrable riff de basse, mais c'est loin de suffire vu le niveau du quartet. Quand il s'agit de rentrer dans les détails, la profondeur, je constate que les gens, même amateurs de Nu Metal, connaissent assez mal Mudvayne. Je me suis toujours demandé pourquoi.
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Peut-être parce que leur premier album, "LD50", est sorti en 2000, à  une époque où Korn, Slipknot, Deftones, Limp Bizkit, System of a Down et autres Coal Chamber étaient déjà  bien implantés, mais vous noterez que l'excuse est faible, parce que si ces groupes sont sans conteste fort délectables, la bande de Chad Gray l'était largement autant. Je conviens qu'il est mal de promouvoir quelque chose au détriment d'une autre chose, mais je pense sincèrement qu'un Chad Gray vaut bien un Corey Taylor, qu'un Greg Tribbett vaut bien un Wes Borland, qu'un Matt MacDonough mériterait d'être nettement plus culte vu son intelligence de jeu... Quant à  Ryan Martini, c'est simple, pour le style, c'était de très loin le meilleur bassiste du marché, et pourtant l'enfer sait comme j'adore Fieldy.
Ainsi je souhaite rendre à  César ce qui est à  César en vous faisant redécouvrir Mudvayne bien en profondeur, en commençant par leur gigantesque premier album cité plus haut, "LD50", dont la plupart des gens ne connaissent que le titre d'ouverture.
Il est indéniable en décortiquant l'album que dès son premier essai, le groupe jouait dans la cour des grands. Pour un total d'une heure et huit minutes, le groupe déroule un catalogue de son très vaste, franchement mature, et de surcroit très bien produit.
Chaque musicien se trouve être très multicarte, capable de construire des atmosphères, de jouer habillement entre violence directe et mélodie, et d'aller chercher des influences très diverses. Il y a autant de Hip Hop que de Funk, autant de Hardcore que de Grunge dans le son de Mudvayne. J'en prends pour preuve un morceau comme "Everything and Nothing" qui compile un peu tout, mais aussi le monstrueux "Death Blooms", véritable hymne.
J'insiste sur le fait que chaque musicien participe à  l'excellence du groupe car au cours de l'album on a de nombreuses fois l'occasion d'être saisi par leurs coups de génies. Là  où certains guitaristes de l'époque étaient principalement le nez dans leurs portées en clé de fa, Tribbett construit des passages mélancoliques avec des accords dans les mediums, voire les aigus, pour contrebalancer la lourdeur d'autres parties. En conséquence, certains passages sont aériens, comme dans "Severed". Les morceaux respirent et sont loin d'être linéaires, tandis que la six-cordes reste dans la proverbiale simplicité de l'époque. C'est efficace, frontal, mais tellement bien fichu !
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Le touché de Ryan Martinie, avec la sublime rondeur de sa Warwick, construit également l'identité du groupe, d'autant que la basse est un instrument soliste dans Mudvayne, fait assez rare pour l'époque.
Le jeu de batterie est le genre de merveille taillée pour les fans de Korn, et de Sepultura période post-"Chaos A.D" : brillant sur le plan du groove. La production du son de batterie sur cet album est tout simplement parfaite, et tous les choix sont judicieux. Les beats vous attrapent par les entrailles, jusque dans des morceaux qui pourraient sembler anecdotiques comme "Prod".
Enfin, il faut le dire, ce qui va finir d'appuyer les ambiances de Mudvayne, c'est le timbre de Chad Gray, qui peut à  la fois chercher des cris très agressifs, et des chants mélodieux tout à  fait capable de rivaliser avec Chino Moreno et avec le Corey Taylor de l'époque. Il est sur cet album en mesure d'aller chercher une violence viscérale comme une tristesse bouleversante, à  chaque fois avec justesse, puissance et intelligence.
Ce "LD.50" est un vrai délice de bout en bout, un ravissement total qui mérite que vous le réécoutiez, que vous le rappeliez à  votre bon souvenir. On le rappel, c'est un premier album, et pour un premier album c'est impressionnant comme c'est bon, comme c'est pro, comme c'est bien fait !