" Chronique du nouvel EP de STONE FROM THE SKY sorti le 05/11/2021. "
Lorsque je reçois cet opus, je dois vous avouer ne pas connaître le groupe en question mais la pochette m'intrigue et m'interpelle : ces murènes me rappellent quelques anciennes « sorties plongée » dans les calanques autour de la cité phocéenne. Je m'attends alors à une musique avant pas mal de mordant, un côté bestial/ sauvage qui ne lâche pas prise (à l'image de ces animaux), mais également une ambiance profonde, sombre et dense semblable au milieu dans lesquelles elles vivent. C'est parti pour l'immersion.
Le titre d'ouverture « GODSPEED » débute de manière aéré pour gagner progressivement en lourdeur et en intensité (à l'image de la basse de plus en plus puissante et des guitares qui deviennent de plus en plus vivaces). Si je devais faire une comparaison c'est un peu comme lorsque l'on rentre petit à petit dans la mer/l'océan : on est face à des vagues successives plus ou moins intense, le niveau monte, on a de moins en moins pied et l'eau peut devenir ainsi de plus en plus menaçante. Car oui, j'oubliais, STONE FROM THE SKY est un groupe instrumental. Ici ce sont les instruments qui nous racontent une histoire, pas besoin de parole.
« LE SQUINFUS », en voilà un titre qui fait tilt dans ma tête. A Marseille, ce mot signifie une maladie imaginaire, grave et incurable. Quel rapport avec cette composition ? Cette dernière dispose d'un groove contagieux et vous donnera une envie frénétique d'headbanguer. Ce virus là je veux bien le choper ^^.
La consonance nipponne « KAROSHI » me laisse espérer des touches asiatiques mais pas du tout. Je cherche alors une définition potentielle de ce terme et je trouve : « une maladie professionnelle qui correspond à une vague de morts brutales par surmenage au travail apparue au Japon ». Et effectivement l'intitulé est plutôt bien choisi car on a toujours cette impression de vagues successives avec des breaks/passages plus brutaux qui surgissent au milieu de passages plus posés (un peu comme le logo sur la pochette, au milieu de l'obscurité et des murènes qui pourraient être les autres titres de l'album).
On prend plus de hauteur avec « THE ANNAPURNA HEALER » qui s'écoute et se vit comme une escalade. Ce type d'ascension n'est pas de tout repos, avec ces temps très forts et ces temps plus calmes. Une fois encore, l'absence de chant ne se fait pas ressentir : la musique parle d'elle-même et on a vraiment l'impression de franchir/de gravir des paliers avec le groupe. Le final mené tambour-battant donne même l'impression d'une avalanche plus que d'une dégringolade. En un mot : bravo !
Je vous avais déjà parlé de « CITY I ANGST » sur notre page FB. A travers ce titre et son clip (en fin de chronique), le combo est arrivé à retranscrire/dépeindre les sentiments d'isolement, d'anxiété que l'on peut ressentir dans certaines agglomérations. Oppressant certes, mais totalement réussi.
On continue avec « 49.3 NUANCES DE FUZZ ». Je pense n'avoir pas besoin de vous faire un dessin : c'est assez parlant et ça ravira les aficionados d'effets à la gratte.
L'opus se termine sur « TALWEG » … avec une voix dans une ambiance plus feutrée, limite mystique, comme pour parachever ce voyage sur une note plus spirituelle et symbolique (voyage initiatique ?).
Encore une bonne pioche du côté d'NRV PROMOTION avec ce nouvel EP de STONE FROM THE SKY qui bousculera vos sens. J'insiste une nouvelle fois : que les réfractaires/allergiques aux musiques instrumentales jettent quand même une oreille attentive dessus : la musique se suffit vraiment à elle-même.