Le one band est devenu depuis de nombreuses années, une référence dans le merveilleux monde du black metal. Peut-être l'expression d'une personne permet de révéler la quintessence de ce que l'artiste a dans les tripes et l'âme. Sven Mor nous propose donc sa vision précise des choses, car non content d'être seul maître à bord, le bougre se permet de sortir ses productions sur son propre label, Huard Productions. On ne demande pas d'être libre, on l'est ou pas, par choix.
Le Ep de 4 titres « Dernière couleur d'un monde vivant » de Sven Mor contient de la poésie sombre, une ouverture d'esprit remarquable et remarquée, dans un style black metal mais avec des nuances de genres pour adapter sa musique aux idées de l'artiste. Musique et émotion ne font qu'un pour moi, je dois dire avoir été captivé dès la première écoute de cette oeuvre, on ressent autant de colère que de beauté, des ambiances prenantes vraiment intéressantes, comme par exemple sur le titre « Le chant du Huard » qui varie les tempos comme jamais, se permettent le luxe de plages ambiantes, avec un chant parlé du plus bel effet. L'identité propre dans le black metal est assurément une des raisons qui me pousse à vénérer ce genre, ici l'identité est tellement forte que on peut reconnaître un morceau de Sven Mor sans problème, une poésie sombre parlant de Terre et Mer, une musicalité complètement décalée et un peu folle dans la construction des morceaux composés avec pour intention de faire rentrer dans son monde. Je vous recommande vivement la version tape qui est tout simplement un objet merveilleux.
De nos jours, avoir sa propre personnalité musicale, contrôler le processus de bout en bout, est en règle générale une valeur de sincérité des propos proposés. Sven Mor parvient à captiver l'auditeur par un EP avec de nombreuses facettes et un esprit bien à lui. Le suivrez-vous dans sa traversée poétique à travers un black metal singulier ? Si j'ai accepté de faire cette chronique, c'est que j'en suis évidemment.