Thunder Horse

"The Best Music you're not Listening To," voilà comment s'annonce un label de référence dans le paysage du Acid Blues/Heavy/Doom/Stoner, je nomme Ripple Music. Fondé en 2010 cet immense label underground est parti d'une idée entre deux potes. Monter un « zine », afin de pouvoir amasser et découvrir ce qui se fait dans la culture alternative. Le zine cartonne et devient une référence dans le milieu, par la qualité des chroniques, mais avant tout de la passion pour la musique. Viens très vite diverses demandes de fonder un label et le premier pressage vinyle qui sortira se trouve être JPT Scare Band : Acid Blues is The White Man's Burden.

Et c'est la claque. Il est intéressant de noter que tous les acteurs de chez Ripple sont bénévoles, il n'y a pas de salariés et c'est ce qui fait la force de ce groupe. L'unité tout comme nous essayons de l'être au sein de Blastpheme Webzine. Ripple Music présente un catalogue sans cesse croissant de groupes tels que Mothership, Wo Fat, Gozu, The Watchers, Salem's Bend, Arrowhead, ZED, Blackwulf et Mos Generator. Les sorties sont impressionnantes rien que depuis janvier 2021, les sorcières de chez Kabbalah Jackethehawk et ce qui t'intéresse aujourd'hui Thunder Horse, qui a sorti le 12 mars 2021 son second album à savoir « Chosen One ».

Pilier pendant de nombreuses années sur la scène metal industriel du Texas en tant que leader de Pitbull Daycare, (groupe complètement barré et inqualifiable qui a sorti 3 albums entre 1998 & 2006) Stephen Bishop (Chant & Guitare) fonde Thunder Horse avec l'aide de son amigo de toujours TC Connally (guitare), lui aussi membre fondateur de Pitbull Daycare. Afin d'alourdir l'ambiance, Dave Crow qui apporte avec lui sa basse 12 corde et pour compléter ce line up le talen-tueur (pas mal celle-là ) Jason "Shakes'" West à la batterie.

Avant de présenter « Chosen One », une citation du frontman sur la trame de fond de l'album :

Stephen Bishop : Les gens au pouvoir profiteront de nous, quelle que soit votre affiliation politique. Ils sont égoïstes et se déguisent en serviteurs de leurs électeurs, mais nous savons tous qu'ils sont des menteurs et qu'ils ne travaillent que pour remplir leurs propres poches. On s'attend à ce que nous fassions la queue en attendant les miettes qu'ils nous permettent de récupérer.

Tu apprécieras à l'écoute de l'album les similitudes avec le chef-d'oeuvre « The Wall » des Pink Floyd qui restera une sacrée image dans le paysage rock avec sa part d'occultisme. Trêve de blablabla, que se cache-t-il sous l'excellent album de Thunder Horse ?

« Let The Bleed » nous plonge dans et hors des sentiers de nos vallées sombres. Pas de place pour une quelconque respiration d'oxygène, c'est bien du soufre qui s'en dégage. Guitares sombres et suintantes de sève rouge de vie à la réverbération épaisse. Les cordes résonnent de l'instrumentationDoom/Rock, ce son particulier qui s'envole dans cette touche Pink Floydienne qui donne plus de profondeur, de gravité mais également de luminosité. Le tout enrobé par la basse vibrante de Dave Crow. Premier titre, première claque.

Mélange résultant du rock occulte des années 60, teinté depineur de cadavres, « Among The Dead » crache ce doomsulfurique, parfaitementorchestré par ce groove de batterie spirituel de Jason West, combinée par les vocaux indies de Stephen Bishop qui pigmente subtilementcette architecture dece courant rock / industriel qu'il a usé avec Pitbull Daycare.

Comment ne pas être emporté par « Rise of the Heathens » et ce démarrage atmosphérique qui se construit lentement à partir d'un blues astral, avec ce chant clair et brumeux. Cette chevauchée lourde se poursuit d'un travail instrumental stoner qui dynamise, ce mélange de riffs, de lignes de basse et de percussions habilement superposées. Thunder Horse a composé cet album de main de maitre. Utiliser autant de palette musicale sur trois morceaux, c'est du génie et sur ce label-là il y en a.

« Chosen One » suit et élève la température et le tempo en explosant dans un groove, né d'amour du rock classique des années 60 et l'Heavy Métal fin 70's. à‡a galope sévère, véritable anesthésie, neuronale, les solos sont tout simplement bons, sans fioritures, justes, équilibrés avec cette dose de psychisme à la Sweet Smoke.

C'est sur des titres, comme « Broken Dreams », « Song for the Ferryman » & « Texas »" exceptionnellement atmosphériques que l'on mesure vraiment dans quelle mesure Thunder Horse a progressé avec cet univers étoffé.

« Hallfay to Hell » flirte avec le spectre underground du Desert/Stone, plus sombre, plus dank. Pourtant la direction est plus traditionnelle et voit le groupe troquer des riffs de guitare bien gras contre du hard rock plus rocailleux, au groove atmosphérique à la basse lourde, autour duquel des solos de guitare tourbillonnent et s'envolent sur lesquels flotte une mélodie drapée de ces nuances indus.Orgue des familles que je l'adore avec les Black Crows, guitare ensorcelante, « Remembrance» donne la part belle à aux 12 cordes de Crow. Une chose que je lui reproche c'est sa durée Un minute 21 secondes, je pense qu'elle mérite une part 2.

Procol Harum, The Nice, Caravan, Soft Machine ces groupes ne te parlent peut-être pas, mais ils ont grandement contribué à faire de la musique rock psychédélique, une très grande musique et c'est sans comptés les perles qui ont pu émerger durant ces années psyché délires. Ma mère m'a baigné dans cette culture rock et je me souviens d'un groupe qui se nommait Traffic et bien je les retrouve 36/37 ans après dans un album juste incroyable qui se nomme « Chosen One ». Cette cover est fucking bonne, je ne développerai pas le titre et je vous laisserai découvrir celle-ci en achetant le second opus de Thunder Horse, je préfère vous faire découvrir l'originale.

L'album se clôture sur le titre « Texas Extended Version », mais nous pouvons dire que cet ouvrage reposant sur 9 titres est clôturé depuis « Remembrance ». Les deux titres qui suivent sont des bonus.

Alors il en pense quoi Hokuto 2 Kuizine ?

N'essayez pas de placer Thunder Horse dans n'importe quel genre, catégorie ou boîte bien étiquetée, rangée dans son étagère avec le reste. Impossible, ils ne rentrent dans aucune case, ils sont ce dont ils sont et ce dont ils sont est un groupe de musiciens talentueux créant une musique émouvante, contemplative, naviguant sur toutes les mers du rock, fournissant assez d'imaginaires pour se plonger dans les abimes de nos divagations. Brasser les idées, survoler les futurs possibles, balancer les éventualités, réfléchir sur le passé ou sur ce que font, ce que sont les autres, faire du vagabondage propre au mental et qui apportent la créativité. La musique le permet quand elle est bien faite, Thunder Horse signe avec ce second opus une magnifique performance.

Message pour Ripple Music, si vous voulez ouvrir une branche pour chroniquer des albums en France, faites signe à Blastpheme et puis si vous voulez m'envoyer des découvertes tout comme à vos débuts comme passionnés, je suis preneur heingh, Bisous