GRANDMA’S ASHES - Bruxism

France

Metal

Evil Ted

-

29 octobre 2025

" Chronique de « BRUXISM », second album des GRANDMA’S ASHES sorti le 24/10/2025 (Verycords / NRV Promotion). "

 

 

 

 

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Il est enfin sorti. Mais quoi donc ? Le second album des GRANDMA’S ASHES pardi ! Leur premier EP « The Fates » ( https://blastpheme.fr/musique/grandmas-ashes-the-fates ) ainsi que leur premier album « This Too Shall Pass  » ( https://blastpheme.fr/musique/grandmas-ashes-this-too-shall-pass ) m’avaient totalement emballé au point de figurer dans mes tops de fin d'année. J’avais donc hâte de découvrir, et de partager avec vous, mon ressenti sur « Bruxism » sorti le vendredi 24/10/2025 (Verycords / NRV Promotion).  

 

 

 

 

« SAINTS KISS » nous plonge dès l’ouverture dans le nouveau GRANDMA’S ASHES : plus dissonant, plus sombre, plus lourd et plus torturé. Le titre parle des troubles ressentis après une tournée ; le clip en est d’ailleurs la parfaite métaphore avec ce bâtiment délabré en guise de décor. On continue avec « EMPTY HOUSE » et son côté pop-new wave plus léger et entraînant (sauf sur la fin qui devient plus menaçante). On sent que le power trio a soigné ses refrains qui, comme sur l’extrait précédent, entrent facilement dans la tête pour ne plus en sortir. Sur « SUFFERER » si le rendu parait léger, le sujet n’en est pas moins lourd (pour résumer la détestation d’une part de soi-même). Mention spéciale à Myriam qui nous envoie un solo de guitare dosé comme il le faut (ni trop long, ni trop court). Place à « NIGHTWALK » dont le final épuré, qui tranche avec le reste de la composition, m’a étrangement transporté dans le film DRIVE de 2011 avec Ryan Gosling et Carey Mulligan…peut-être son aspect doux mais froid. « FLESH CAGE » vient durcir progressivement le ton et jouer avec les contrastes (groovy, lumineux, rageur). Eva nous y balance quelques growls bien sentis qui prennent encore plus de dimension en live. D'ailleurs, pour l’avoir vu et entendu la semaine dernière sur Rouen, je vous assure que ça le fait grave !
 

 

 

 

« NEUTRAL LIFE NEUTRAL DEATH » se démarque du reste de l’opus avec son ambiance plutôt électro qui donne un côté hypnotique à l’ensemble ; ce qui colle vraiment bien à la thématique du temps qui passe, inexorablement, et sur lequel on n’a pas d’emprise. « COLD SUN AGAIN » raconte la relation toxique que l’on subit lorsque l’on traverse une dépression. Le clip donne vie à ce mal qui nous (pour)suit même dans les moments joyeux et endroits refuges. Une fois encore le combo frappe fort et juste, tant dans le propos que dans la musique et la vidéo. On passe maintenant à « CALIX » qui établit, de mon point de vue, une sorte de lien avec leurs précédentes productions studios de par ces touches mélodiques et mélancoliques (les harmonies vocales sur le morceau d’ouverture m’évoquaient également cela). L’électro fait partie des influences évidentes comme on peut l’entendre sur « DUALITY ». Encore une fois le travail de Myriam à la guitare est impressionnant que ce soit en termes de variété, de subtilité. Je n’oublie pas Edith qui, derrière son kit, apporte toute la lourdeur nécessaire pour dépeindre au mieux l’esprit de « Bruxism » (tout comme la prod de Jesse Gander qui a notamment bossé avec les belges de BRUTUS). Il me reste à vous parler de « DORMANT », un des meilleurs moments du concert donné récemment au Fury Défendu de Rouen, dont les clapping participent pleinement à sa montée en puissance et en intensité. Le final growlé d’Eva explose tout sur son passage ; en un mot : magistral !

 

 

 

 

En s’éloignant du stoner à teintes progressives et aériennes de leur début pour se rapprocher du metal plus rugueux et torturé, les GRANDMA’S ASHES nous livrent leur album le plus brut, le plus rentre-dedans, faisant parfaitement écho au mal-être social ambiant. Toutefois elles ne cèdent pas aux sirènes alarmistes et au fatalisme, elles nous incitent à ne pas rester dominé/paralysé face à ces situations avilissantes qui peuvent prendre plusieurs formes/dimensions. Il n’y a pas de peur ni de honte à avoir lorsque l’on subit, lorsque l’on souffre de ces maux bien trop souvent tabous. Les reconnaitre, les accepter donnent des clés pour agir et réagir face à ces mauvaises émotions dont on est prisonnier (en quelque sorte il vaut mieux serrer les dents que les ronger…le mot bruxisme vient de là ^^ ). Ce n’est donc pas un coup de gueule mais un cri du coeur qu’elles nous délivrent et nous partagent avec « Bruxism ». « Si la musique nous est si chère, c'est qu'elle est la parole la plus profonde de l'âme, le cri harmonieux de sa joie et de sa douleur », Romain Rolland.

 

 

Bonne écoute.